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11/16/2014
Wolfgang Amadeus Mozart : Sonate pour deux pianos, K. 375a [448]
Franz Schubert : Variations sur un thème original, D. 813
Igor Stravinski : Le Sacre du printemps

Martha Argerich, Daniel Barenboim (piano)
Enregistré en public à la Philharmonie, Berlin (19 avril 2014) – 75’27
Deutsche Grammophon 479 3922 – Notice de présentation en français, anglais et allemand





«A magical moment: the reunion of two legendary superstars and soulmates of the keyboard»: comme souvent, cet album – reproduisant un concert donné à la Philharmonie de Berlin en avril 2014 par Martha Argerich (née en 1941) et Daniel Barenboim (né en 1942) – fait un peu trop monter la sauce... Certes, la réunion de ces pianistes nés à Buenos Aires et ayant tous deux accompli – à l’étranger – une carrière à nulle autre pareille méritait bien un disque (voir la vidéo de présentation). D’autant qu’à l’automne de leur vie d’artiste, le destin de ces deux petits Argentins, qui se rencontrèrent à la fin des années quarante lors de soirées musicales chez les Rosenthal («nous étions les deux petits enfants prodiges. Nous jouions à des jeux d’enfants sous la table. Je me cachais, mais il me trouvait»), ne manque pas d’émouvoir.


On goûte ainsi toute la musicalité d’une Sonate pour deux pianos en ré majeur de Mozart qui n’est que délicatesse de toucher. Où les décalages rehaussent le naturel et la tendresse de l’interprétation, notamment dans le velours de l’Andante. Un Mozart qui perd en articulation ce qu’il gagne en frivolité. Presque impressionniste par l’évanescence de la frappe et les vapeurs brumeuses de l’atmosphère. Cette approche fonctionne moins bien dans Schubert (à quatre mains, cette fois): les Variations en la bémol majeur paraissent presque affectées – comme floutées.


Mais le morceau de bravoure de ce récital berlinois réside, à n’en pas douter, dans la réduction pour piano à quatre mains du Sacre du printemps de Stravinski, exécutée sur deux pianos. Le tempérament fougueux des deux artistes ressort nettement. Resserrant l’émotion à certains moments (les «Rondes printanières», les «Cercles mystérieux des adolescentes», l’«Evocation des ancêtres»), lâchant la bride presque sauvagement à d’autres (le «Jeu du rapt», la «Danse de la terre», la «Danse sacrale»), Martha Argerich et Daniel Barenboim retrouvent l’esprit de mystère et de rupture de ces «tableaux de la Russie païenne», faisant presque oublier l’absence de l’orchestre. Un disque vivifiant.


Gilles d’Heyres

 

 

 

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