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06/01/1999
Emil Guilels (II)
Johann Sebastian Bach/Alexander Siloti : Prelude en Si mineur ; Franz Liszt : Rhapsodie hongroise n°9, Valse oubliée n°1, Rhapsodie espagnole ; Franz Liszt/Ferruccio Busoni : Fantaisie sur deux thèmes tirés des Noces de Figaro ; Nicolai Medtner : Sonate reminiscenza ; Sergei Prokofiev : Sonates n°3 et 8, Visions fugitives (extraits), Marche tirée de L'Amour des trois oranges ; Igor Stravinsky : 3 Mouvements de Petrouchka ; Piotr Illich Tchaïkovsky : Concerto pour piano n°2

Emil Guilels (piano)
New Philharmonia Orchestra, dir. Lorin Maazel
Philips 456 796-2 (2 CD) (Collection " Grands pianistes du XXe siècle ")

Devant la relative déception du premier album Guilels, il faut signaler que le second volume rend mieux justice au grand pianiste russe - avec un disque consacré au répertoire russe (Stravinsky, Prokofiev, Medtner) et un autre, plutôt consacré à des pièces de pure virtuosité (Liszt, Tchaïkovsky). Il est vrai que Guilels est d'abord apparu à l'occident comme l'un de ces virtuoses russes ultra-brillants avec une technique de fer décourageante pour ses collègues. Si le Second Concerto de Tchaïkovsky ne me semble pas dépasser le cadre de la virtuosité, sauf dans son mouvement lent, il y a plus de musique dans la Rhapsodie espagnole de Liszt. Avec la Neuvième Rhapsodie hongroise de Liszt ou la Fantaisie sur deux thèmes des Noces de Figaro de Liszt/Busoni, on imagine bien les deux pianistes compositeurs épater un parterre de comtesses prêtes à tomber en pâmoison. Guilels impressionne par sa virtuosité - même si l'on sait bien, au fond, que l'on a déjà entendu plus impressionnant - mais surtout par la légèreté avec laquelle il restitue ces partitions touffues. Il est d'une puissance phénoménale, mais n'a pas du tout un son gras. Les morceaux les plus intéressants restent cependant ceux de Stravinsky et de Prokofiev. On n'a jamais entendu les Trois mouvements de Petrouchka joués avec une telle finesse et un tel humour. Les plans sont parfaitement étagés dans la première pièce, très dansante. Idem dans la suivante, jouée très piano, et restituant parfaitement le contrepoint et les accents. L'ensemble n'est pas parfait, mais il fourmille d'idées passionnantes, ce qui le place dans les sommets de la discographie. Quant à la musique de Prokofiev, on appréciera de l'entendre avec un engagement qui n'est pas contradictoire avec l'intériorité, et ne nuit pas à la finesse de la sonorité. L'album contient la Troisième et la Huitième Sonate. Elles sont toutes deux admirablement jouées : Guilels interprète la Huitième tout en douceur et en intériorité, et est évidemment beaucoup plus puissant et virtuose dans la troisième. Malgré l'âpreté de son jeu, on est très loin de cette fréquente (et peut-être récente) habitude de "cogner", qui tient lieu d'interprétation dans les sonates de Prokofiev.

Stéphan Vincent-Lancrin

 

 

 

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