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08/15/2014
Gustav Mahler : Symphonies n° 4 [1], n° 5 [2] et n° 6 [3]
Sarah Fox (soprano), Philharmonia Orchestra, Lorin Maazel (direction)
Enregistré en public au Southbank Center’s Royal Festival Hall, London (19 avril [2], 28 avril [3] et 5 mai [1] 2011) – 226’17
Album de quatre disques Signum Records SIGCD361 – Notice de présentation en anglais





Alors qu’on déplore tout juste sa disparition (lire l’
hommage de ConcertoNet), Lorin Maazel (1930-2014) dirige, lors de concerts captés à Londres en avril et en mai 2011, le corpus central de l’œuvre symphonique de Gustav Mahler (1860-1911). Le premier volume de cette (ultime) intégrale du chef américain avait laissé une impression positive, notamment en raison d’une Deuxième Symphonie où le Philharmonia Orchestra se présentait comme une belle synthèse entre le professionnalisme berlinois et la souplesse amstellodamoise.


Le deuxième volume déçoit franchement. Certes, la Quatrième Symphonie (1900) est remarquablement ciselée, d’une grande justesse instrumentale, rythmée avec élégance et variété. Mais elle demeure trop lisse pour marquer, au sein d’une discographie pléthorique. Le mouvement lent laisse irrémédiablement froid – mis à part certains accents surinterprétés (... qui agacent un tantinet) – alors que le «Ruhevoll» minaude niaisement, Maazel réussissant l’explosion finale mais ratant la transition avec le dernier mouvement – un «Sehr behaglich» au cours duquel Sarah Fox vocalise professionnellement, sans faillir ni bouleverser.


On cherche encore l’intérêt éditorial de la Cinquième Symphonie (1902). En raison d’une battue globalement trop lente, la «Marche funèbre» est remplie de chutes de tension et d’ennui. Le deuxième mouvement intéresse davantage par la plénitude sonore que le Philharmonia y diffuse que par l’intérêt du discours musical. Si la légèreté badine du troisième mouvement ne captive pas vraiment – virant à l’indifférence –, l’Adagietto est un vrai mystère – amorphe à force d’avoir été déstructuré, apathique à défaut de respecter les nervures rythmiques de cette partition à fleur de peau. Si le dernier mouvement laisse admirer la mise en place et la justesse d’ensemble – ne faisant douter ni du talent de l’orchestre londonien, ni de la perfection de l’oreille du chef –, on ne retient pas grand-chose de cette version superflue.


Conforme à l’impression laissée en concert, la Sixième Symphonie (1904) est à fuir. Elle désespère par son absence de fureur et ses effets ampoulés. Elle parvient même à ennuyer – un comble pour le premier mouvement (davantage coquet que «Heftig, aber markig»), où Maazel cherche à étirer les phrases comme pour mieux en briser les élans. Le deuxième mouvement fait des manières et le troisième se perd dans le flou et le trop peu. On aborde ainsi de la pire des façons les 33 minutes du Finale, pourtant moins consternant que les épisodes le précédant, mais qu’on écoute sans frémissement, sans fébrilité, sans foi.


Gilles d’Heyres

 

 

 

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