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06/01/1999
John Adams : *Gnarly Buttons, pour clarinette et petit orchestre (1996) ; Elliott Carter : Concerto pour Clarinette (1996), Gra, pour clarinette solo (1993) ; Steve Reich : New York Counterpoint, pour clarinette et bande magnétique (1985) ; Howard Sandroff : Tephillah, pour clarinette et électronique (1997)
Alain Damiens (clarinette), *André Trouttet (clarinette) Ensemble InterContemporain, dir. David Robertson
Virgin Classics 7243 5 15351 2 3

Ce disque est une illustration heureuse de ce que l'Ensemble InterContemporain est devenu sous la direction de David Robertson : un ensemble éclectique. Faire se côtoyer sur un même disque des compositeurs comme Elliott Carter et Steve Reich, Sandroff et John Adams aurait paru inimaginable il y a quelques années - et le reste d'ailleurs dans l'esprit de ceux qui traduisent le débat tonalité/atonalité en termes politiques réactionnaires/progressistes. Selon les dernières rumeurs, les défenseurs de la musique tonale prôneraient une musique non strictement tonale, mais attirée par des polarités (comme chez un Dutilleux par exemple). Les défenseurs de la musique ne trouvent généralement aucune grâce une musique néo-tonale dont Adams passe aujourd'hui pour le chef de file, même si celle de Reich peut leur paraître plus intéressante. Aucune pièce de ce disque n'est un chef d'oeuvre, ce qui ne les empêche pas d'être intéressantes, voire belles. Le Concerto de Carter est intéressant mais inégal : à mon sens un peu trop long. Beaucoup plus mélodique et "tonal" que ces compositions plus anciennes, il pourrait plaire à ceux qui trouvaient Carter trop touffu. Il y a de la fantaisie, mais aussi des baisses de tension, si bien qu'il ne soutient pas l'intérêt sur la durée. La pièce de Sandroff est elle aussi un peu longue : elle sonne un peu comme une suite d'effets. Reste la pièce d'Adams, qui est à peine plus convaincante : on ne retrouve pas grand-chose des qualités du compositeur. La fin du premier mouvement est intéressante ; le deuxième mouvement, d'inspiration stravynskienne, est charmant mais un peu trop statique ; le troisième est une méditation, troublée petit à petit, et avec beaucoup de science, par des remous rythmiques de l'ensemble de plus en plus insistants. Dans l'ensemble, il n'y a pas cependant pas énormément (suffisamment ?) d'idées. Ces oeuvres ne sont pas laides, mais elles ne " décollent " jamais vraiment : c'est donc pas mal, mais sans plus. Notre préférence va très nettement à New York Counterpoint, de Steve Reich, et à Gra, petite pièce pour clarinette solo d'Eliott Carter. La pièce de Steve Reich, basée sur une superposition de couches de clarinettes, illustre bien ce que peut être la musique répétitive, avec ses changements harmoniques, les décalages des phases, et une extraordinaire sensation de la pulsation rythmique. C'est très séduisant. Gra est une petite pièce solo, composée pour les 80 ans de Witold Lutoslawski : c'est bien mené et très mélodique. Présentant des oeuvres intéressantes du répertoire récent de clarinette, malgré les quelques petites réserves, on a là affaire à un disque très intéressant.


Stéphan Vincent-Lancrin

 

 

 

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