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06/12/2014
Marc Vignal : Antonio Salieri
Bleu nuit «Horizons», 2014, 176 pages (20 €)


Sélectionné par la rédaction





Pauvre Salieri, condamné à rester dans l’ombre du génie de Mozart, qu’il aurait empoisonné par jalousie, comme chacun sait... Certes la thèse, aujourd’hui, n’a plus de défenseurs. Du moins celle de la mort. Mais fut-il vraiment jaloux de Mozart ? Peut-être. On a seulement oublié la réciproque : protégé de Joseph II, Salieri était très en cour et en vue à Vienne, directeur musical des théâtres en 1774, maître de chapelle impérial en 1788, poste beaucoup plus important que celui de Kammerkomponist attribué à Mozart l’année précédente. Jusqu’à la fin de sa longue vie, lui qui était né en Vénétie six ans avant Mozart et mourut trente-quatre ans après lui, il fut donc un musicien officiel, composant surtout de la musique religieuse à partir de 1804, année de son Requiem et des Neger, son dernier opéra. Salieri a aussi connu les vicissitudes de l’histoire, qui ont secoué l’Autriche dès le moment où Bonaparte veut redessiner la carte de l’Europe. Bref, un compositeur de et dans son temps.


Il fallait, pour en parler, un double expert, capable de tordre le cou à quelques idées reçues : esprit clair et prose limpide, Marc Vignal était tout désigné. Nous circulons ainsi d’un opéra à l’autre, croisons des figures connues, qui, troupe oblige, chantèrent parfois aussi ceux de Mozart. Avec l’envie de découvrir ses œuvres sacrées et, côté opéra, d’aller au-delà des Danaïdes, de La Grotte de Trifonio, de Tarare ou de Falstaff, que le disque ou le concert, plus que la représentation scénique, nous ont rendus relativement familiers. De quoi vérifier que Salieri avait un sens infaillible du théâtre et qu’il sut accompagner l’évolution du genre, en italien, en allemand ou en français. Et nous nous prenons à rêver que nous assistons à ces concerts de 1808 où il dirigea Les Saisons et surtout La Création, le 27 mars, en présence du vieux maître... et de Beethoven.


Didier van Moere

 

 

 

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