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04/27/2014
Richard Strauss : Eine Alpensinfonie, opus 64
Saito Kinen Orchestra, Daniel Harding (direction)
Enregistré en public au Kissei Bunka Hall de Matsumoto (23-25 août 2012) – 51’59
Decca 478 6422 (distribué par Universal) – Notice bilingue (anglais et français) de Michael Kennedy et notice en allemand de Hans Christoph Worbs





 Sélectionné par la rédaction


Le festival de Matsumoto, qui se déroule chaque année de la mi-août jusqu’au début du mois de septembre, a lieu au cœur de ce que l’on appelle les Alpes japonaises, région connue pour abriter la ville de Nagano (où ont eu lieu les jeux Olympiques d’hiver de 1998) et le village de Shirakawa-go, classé au Patrimoine mondial de l’Humanité. Créé en 1992 sous la houlette de Seiji Ozawa, ce festival accueille comme principale phalange l’Orchestre Saito Kinen, composé à l’origine (1984) et pour l’essentiel d’anciens étudiants du pédagogue et chef d’orchestre Hideo Saito (1902-1974).


Le présent disque s’adapte parfaitement au contexte de ce festival puisqu’il nous permet d’entendre cet orchestre, sous la baguette de Daniel Harding, dans la grandiose Symphonie alpestre (1915) de Richard Strauss (1864-1949), reflet de deux concerts donnés à l’été 2012. Et le fait est que voilà une très belle surprise car, même s’il jouit d’une belle renommée, Daniel Harding n’a pas la réputation d’être un grand straussien. Quant au Saito Kinen Orchestra, il s’agit certes d’un très bon orchestre mais allait-il parvenir à affronter ce monument symphonique qui requiert ampleur et technicité hors pair ? Le fait est qu’après plusieurs écoutes, il n’y a aucun doute à avoir : le résultat est globalement excellent. Dès les premières mesures de la «Nuit», Harding impose un climat très habité où la majesté de la partition apparaît sans aucune grandiloquence. Les cordes, bientôt rejointes par un magnifique pupitre de cors (emmené pour l’occasion par Radek Baborák, ancien solo des Berliner Philharmoniker), explosent ensuite pour notre plus grand plaisir dans «L’Ascension» avant que le climat bucolique du passage «Sur les prairies en fleurs» ne permette à l’ensemble de l’orchestre de briller de mille feux. Tous les solistes sont à leur meilleur à commencer donc par le cor, la trompette (dans les attaques si difficiles du passage justement nommé «Moments périlleux») ou le hautbois, tenu pour l’occasion par le jeune prodige français Philippe Tondre.


Les passages sans intervention soliste particulière sont également du plus bel effet même si, en quelques occasions, le pupitre des violoncelles laisse poindre une justesse perfectible et manque quelque peu de générosité (dans le passage «Sur les pâturages»). A côté de cela, quelles réussites dans le reste de l’œuvre, Daniel Harding parvenant à ne jamais faire de sur place, avançant constamment dans l’œuvre sans jamais nous faire perdre le fil de cette randonnée alpestre pleine de découvertes et d’imprévus! On se régale dans les si beaux passages que sont l’«Elégie» et les «Derniers reflets», où le jeune chef ne reste jamais à la seule surface du discours musical, veillant toujours à exploiter au maximum les intentions du compositeur qui y voyait «l’Antéchrist», le discours sous-jacent de la symphonie étant donc bel et bien d’ordre spirituel.


Une très belle réussite donc, qui vient rejoindre à nos yeux l’excellente version enregistrée en 2008 par Haitink, Karajan (avec Berlin chez Deutsche Grammophon), Böhm (avec Dresde chez le même éditeur) et l’étonnant Ozawa (dans un concert donné avec Vienne chez Philips) figurant néanmoins parmi les choix prioritaires.


Le site de Daniel Harding
Le site de l’Orchestre Saito Kinen et du festival de Matsumoto


Sébastien Gauthier

 

 

 

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