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03/16/2014
Otto Nicolai : Die lustigen Weiber von Windsor

Kurt Moll (Sir John Falstaff), Bernd Weikl (Mr. Ford), Siegfried Vogel (Mr. Page), Edith Mathis (Mrs. Ford), Helen Donath (Anne), Peter Schreier (Fenton), Helmut Strass (récitant), Chor der Deutschen Oper Berlin, Staatskapelle Berlin, Bernhard Klee (direction)
Enregistré à Berlin (1976) – 142’29
Coffret de deux disques Brilliant Classics 94702 – Notice de présentation en anglais, pas de livret (disponible sur www.brilliantclassics.com)





A l’époque de l’Allemagne divisée, il n’était pas rare que les éditeurs phonographiques des deux Républiques rivalisent dans leurs enregistrements. Il y avait de chaque côté assez d’interprètes, d’orchestres et de chœurs pour alimenter plusieurs maisons d’opéra et a fortiori réunir de brillantes distributions pour les enregistrements. Ainsi ces Joyeuses Commères de Windsor, charmant opéra comique (komisch-phantastiche Oper) d’Otto Nicolai, un des fondateurs des Wiener Philharmoniker, tout à fait dans la tradition du Singspiel avec ses récitatifs parlés, d’après Shakespeare sur un livret de Hermann von Mosenthal, ont-elles connu à treize ans d’intervalle deux enregistrements de studio «allemands» avec deux distributions spécifiques des deux Allemagnes.


D’un côté, enregistrée en 1963 à Munich avec les forces de l’Opéra d’Etat de Bavière sous la direction de Robert Heger chez Electrola, une version «historique» avec Gottlob Frick, Fritz Wunderlich, Edith Mathis, grandes gloires de l’après-guerre ouest-allemand. Cette version, qui était rééditée par EMI dans sa collection «Electrola» (et semblant à présent indisponible) est assez irrésistible, par l’excellence de sa distribution (Frick est vraiment truculent avec une grande classe vocale, et il est difficile de rivaliser avec le charme du duo Fenton-Anne de Wunderlich et Mathis), la luxuriance de son orchestre et surtout parce qu’existe dans ce studio une vie théâtrale qui n’est pas trop artificielle (la prise de son y est pour beaucoup) et derrière laquelle on sent la réalité de l’équipe scénique.


De l’autre côté du Mur, en 1976, Edel Gesellschaft enregistrait à Berlin-Est une distribution qui était en partie celle qui défendait l’œuvre, un classique du Staatsoper de Berlin – Siegfried Vogel, Bernd Weikl, Peter Schreier –, complétée, le procédé était courant, par des chanteurs venus de l’Ouest pour l’occasion – ici Kurt Moll, Hanna Schwarz et à nouveau Edith Mathis, cette fois dans un rôle mineur. C’est cette version que réédite aujourd’hui Brilliant Classics. Ajoutons que la discographie des Lustigen Weiber est très riche, Ulf Schirmer (cpo), Artur Rother (Urania), Fritz Rieger (Pantheon) Hans Knappertsbusch (Orfeo, live), Kurt Richter (Wallhall), Helmuth Froschauer (Capriccio), Wilhelm Schüchter, Rafael Kubelík, Rolf Kleinert (Oceanic), Ferdinand Leitner (DGG), Hans Löwlein (DGG), Wolfgang Sawallisch (Orfeo, live) et Hans Altmann (Gala) ayant aussi enregistré l’œuvre.


S’agissant d’un enregistrement de studio avec une prise de son très conventionnelle, il ne faut pas en attendre une grande vérité théâtrale, surtout dans les deux premiers actes avec les interventions du narrateur et les dialogues parlés qui plombent beaucoup l’action. La surprise vient du troisième acte avec toutes les interventions du chœur et l’action fantastique de la forêt, qui ont beaucoup de relief. Les interprètes sont tous bons mais aucun ne s’impose comme exceptionnel, même Kurt Moll, un peu en deçà de sa splendeur vocale habituelle. La direction de Bernhard Klee, un peu placide dans les deux premiers actes, gagne en vérité théâtrale dans le final de l’opéra, mais ne se hisse jamais au-dessus de la routine de studio.


Olivier Brunel

 

 

 

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