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10/15/2013
Béla Bartók: Danses populaires roumaines, sz. 56 (arrangement Arthur Levering)
Ravi Shankar: L’Aube enchantée
Christian Rivet: Clap: «Little water», «Invention BWV», «Ballad Bop», «Telephone Booth» & «A Sharp»
Georg Friedrich Händel: Sonate n° 2, opus 1, HWV 360
Maurice Ohana: Tiento, pour guitare seule
Elliott Carter: Scrivo in vento, pour flûte seule
Francesco Molina: Duo n° 3, opus 16
Toshio Hosokawa: Itsuki no komori uta
Astor Piazzolla: Histoire du tango: «Bordel 1900», «Café 1930», «Nightclub 1960» & «Concert d’aujourd’hui»

Emmanuel Pahud (flûte), Christian Rivet (guitare)
Enregistré à la Sendesaal de Brème (7 au 10 mai 2013) – 79’35
Warner Classics 50999 6 15399 2 1 – Notice trilingue (anglais, allemand et français) d’Emmanuel Pahud et Christian Rivet





On ne reviendra pas ici sur les détails de ce disque qui nous transporte de Händel à Ohana, en passant par les rives du Gange (Ravi Shankar) et l’ombre du Mont Fuji (Hosokawa), préférant renvoyer l’auditeur à l’entretien qu’Emmanuel Pahud a bien voulu nous accorder à son sujet.


Comme le dit lui-même le célèbre flûtiste, ce disque est moins un disque de musique contemporaine, en dépit de noms qui y figurent, qu’un disque de musique populaire. Populaire au sens strict, à travers notamment les danses folkloriques de Béla Bartók (1881-1945), mais aussi au sens figuré, au travers cette fois-ci de multiples couleurs qui répondent parfaitement à cette invitation au voyage que nous offrent Emmanuel Pahud et Christian Rivet, deux copains du Conservatoire national supérieur de musique de Paris devenus de proches amis depuis près de trente ans qu’ils se connaissent et se fréquentent.


Le danger en écoutant ce disque était au moins double. Tout d’abord, ne serait-ce qu’en raison de ses sonorités propres, on aurait pu craindre que la flûte ne fasse toujours figure d’instrument principal, la guitare restant alors dans l’ombre. Ensuite, on pouvait penser que le répertoire pour flûte et guitare serait assez réduit et finalement, il n’y avait qu’un pas pour penser que ce disque pourrait être ennuyeux... Comme on pouvait s’y attendre, compte tenu encore une fois de l’excellence des deux interprètes et de leur entente qui s’est forgée au fil de nombreuses années de travail et de concerts en commun, ce double écueil est totalement évité.


Tout d’abord, la flûte laisse très largement vivre la guitare. Et pas seulement parce que certaines pièces (qu’il s’agisse des compositions de Rivet lui-même ou de Tiento de Maurice Ohana) sont dédiées en premier lieu à la guitare mais parce que l’équilibre existe au sein de chaque pièce présentée ici. Ecoutez par exemple cette magnifique et envoûtante Aube enchantée de Ravi Shankar (1920-2012), où c’est bien la guitare qui impose le cadre, la flûte devant ensuite se fondre dans le climat ainsi dessiné. De même, bien malin sera celui qui départagera la flûte et la guitare dans les atmosphères très diversifiées de l’Histoire du tango d’Astor Piazzolla (1921-1992), où l’enivrement musical répond parfaitement aux volutes de cigares qui peuvent s’élever au cours d’une conversation entre deux prostituées ou entre deux amis partageant une même bouteille...


Ensuite, et même s’il demeure encore confidentiel, le répertoire pour flûte et guitare est important. On connaissait depuis longtemps l’éclectisme d’Emmanuel Pahud, non seulement en raison de ses fonctions de flûtiste solo de l’Orchestre philharmonique de Berlin qui le conduisent à jouer toutes sortes de répertoires, mais aussi en tant que soliste et concertiste, nous emmenant avec un égal bonheur du XVIIIe siècle de Frédéric II de Prusse au répertoire contemporain de Dalbavie et Pintscher. Ici, de Piazzolla à Villa-Lobos en passant par Giuliani et Ibert, nombreux sont les compositeurs qui ont rendu hommage à ce duo d’instruments certainement parmi les plus anciens du monde que sont la flûte et la guitare. Emmanuel Pahud et Christian Rivet défendent ces partitions avec tout le professionnalisme qu’on leur connaît; le voyage auquel ils nous convient est enchanteur par sa diversité, ses contrastes (quoi de commun entre le très «fleur bleue» Duo de Francesco Molina (1775-1847) et les violents accents de certaines danses de Bartók? Sans que les difficultés techniques de ces partitions ne viennent à aucun moment à l’esprit de l’auditeur, c’est avant tout leur musicalité qui nous interpelle. Et qui nous fait rapidement espérer un second volume, tant nous avons à apprendre de ces deux amis, qu’il s’agisse des instruments ou de leurs interprètes...


Le site d’Emmanuel Pahud
Le site de Christian Rivet


Sébastien Gauthier

 

 

 

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