About us / Contact

The Classical Music Network

CD

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

08/12/2013
Ludwig van Beethoven : Missa Solemnis en ré majeur, opus 123

Marlis Petersen (soprano), Elisabeth Kulman (contralto), Werner Güra (ténor), Gerald Finley (basse), Groot Omroepkoor, Koninklijk Concertgebouworkest, Nikolaus Harnoncourt (direction), Joost Honselaar (réalisation)
Enregistré en public au Concertgebouw d’Amsterdam (19 et 25 avril 2012) – 99’
Unitel Classica/C Major/AVRO 712608 (ou Blu-ray 712704) – Son PCM Stereo – Format NTSC 4:3 – Région Code 0 – Notice trilingue (anglais, allemand et français) de James Jolly





Bien que requérant des effectifs conséquents et des musiciens aguerris, la Missa Solemnis (1819-1823) de Ludwig van Beethoven (1770-1827) fait partie des œuvres assez facilement disponibles en DVD, notamment sous la baguette de Christian Thielemann à Dresde (C Major) ou, pour prendre deux enregistrements plus anciens, sous celle de Leonard Bernstein à Amsterdam (Deutsche Grammophon) ou de Herbert von Karajan à Salzbourg (Deutsche Grammophon).


Voici, évidemment dans une toute autre optique, la version dirigée par Nikolaus Harnoncourt lors de deux concerts captés à Amsterdam. Toute autre optique? Cela reste finalement à voir car, même si c’est dans un effectif allégé, c’est l’Orchestre royal du Concertgebouw d’Amsterdam qui officie – la partition étant donc jouée sur instruments modernes – et c’est un chœur traditionnel, celui de la Radio néerlandaise – et non, comme on aurait pu le penser, le Arnold Schönberg Choir, vieux et fidèle compagnon du chef autrichien –, qui fait partie de l’équipée.


L’orchestre, un des meilleurs du monde depuis bien longtemps, est également un fidèle d’Harnoncourt, qui l’a dirigé pour la première fois en 1975. On revient d’ailleurs sans cesse à leur collaboration dans les opéras de Mozart, les symphonies de Haydn ou de Schubert... Cette proximité se sent et se voit car, même si la gestique d’Harnoncourt est assez peu précise, hormis pour certains départs ou, au contraire, pour les fins de mouvements, les musiciens lui répondent au doigt et à l’œil. Disposant de forces relativement conséquentes (une quarantaine de cordes, dont cinq contrebasses), il débute le Kyrie dans un tempo empli de majesté mais, ce qui peut sembler plus étrange chez lui qui n’hésite pas à bousculer les habitudes interprétatives, très mesuré. Et c’est d’ailleurs un trait que l’on retrouve à plusieurs reprises que ce manque d’élan, tout particulièrement dans une fin de Gloria assez poussive. Il faut dire qu’Harnoncourt a l’air fatigué, même si sa gestique ne manque pas de dynamisme et son investissement est total; mais, nul doute que plus d’un spectateur aura tremblé – peut-être même quelque musicien... – en le voyant s’asseoir assez longuement entre les deuxième et troisième parties sur un tabouret, sur le devant la scène, la frontière entre le repos et le malaise étant alors plus que ténue. Mais par ailleurs, que de moments de grâce où communient finesse de l’orchestre et grandeur de la partition.


Le quatuor de solistes est de très bon niveau, à commencer par la soprano Marlis Petersen, que l’on a récemment pu entendre dans cette même œuvre sous la direction de Philippe Herreweghe et qui l’a d’ailleurs enregistrée peu après, toujours sous la baguette du chef flamand. Même si elle a peut-être montré davantage d’exaltation dans ces deux versions, sa voix bénéficie là d’une belle projection et la chanteuse se montre pleinement convaincante. Egalement excellente, la contralto Elisabeth Kulman est tout à fait à sa place, notamment dans le Kyrie, où sa partie a pourtant généralement tendance à être couverte par celles de ses partenaires. Werner Güra, qui a maintes fois chanté avec Harnoncourt, que ce soit dans Bach, Haydn ou Schumann, tient sa partie avec toute la sobriété requise, de même que Gerald Finley qui, loin de tirer la couverture à lui, alors qu’il est peut-être le plus connu du quatuor de solistes, est tout en retenue, notamment dans le superbe «Miserere» qui débute l’Agnus Dei.


Autant de raisons pour lesquelles on ne peut que regretter que ce ne soit que le Chœur de la Radio néerlandaise qui complète les interprètes car, sans pour autant lui faire injure, il est loin d’égaler les meilleurs chœurs en activité, auxquels Harnoncourt aurait pu faire appel sans aucune difficulté. Les premières attaques du Kyrie ne sont pas d’une toute première justesse et la comparaison avec le Wiener Singverein (dans la version Karajan) est cruelle...


Hormis cette relative déception, les caméras de Joost Honselaar, qui offrent au spectateur une grande variété de plans, servie au surplus par une image absolument superbe – il faut dire que le cadre du Concertgebouw est toujours aussi grandiose et fascinant –, permettent à tout un chacun de bénéficier d’un très grand concert qui ne dépareillera pas dans la vidéothèque du mélomane.


Le site de Nikolaus Harnoncourt
Le site de Marlis Petersen
Le site d’Elisabeth Kulman
Le site de Gerald Finley
Le site de l’Orchestre royal du Concertgebouw d’Amsterdam
Le site du Chœur de la Radio néerlandaise


Sébastien Gauthier

 

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com