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06/15/2013
Alban Berg : Quatuor, opus 3
Ludwig van Beethoven : Quatuor n° 10, opus 74
Béla Bartók : Quatuor n° 1, opus 7, sz. 40


Quatuor de Tokyo: Koichiro Harada, Yoshiko Nakura (violon), Kazuhide Isomura (alto), Sadao Harada (violoncelle)
Enregistré à Schwetzingen (11 mai 1971) – 79’08
Hänssler Classic CD 93.723





Ludwig van Beethoven : Quatuor n° 1, opus 18 n° 1 – Quintette à cordes, opus 29 – Fugue, opus 137
Gérard Caussé (alto), Quatuor Delian: Adrian Pinzaru, Andreas Moscho (violon), Aida-Carmen Soanea (alto), Romain Garioud (violoncelle)
Enregistré à Cologne (11-13 juin [Opus 18 n° 1] et 21-24 octobre 2010) – 68’40
Oehms Classics OC796





Ludwig van Beethoven : Quatuors n° 6, opus 18 n° 6, n° 11 «Quartetto serioso», opus 95, et n° 16, opus 135
Quatuor de Crémone: Cristiano Gualco, Paolo Andreoli (violon), Simone Gramaglia (alto), Giovanni Scaglione (violoncelle)
Enregistré à Crémone (2-4 janvier 2012) – 67’50
Audite 92.680





Ludwig van Beethoven : Quatuors n° 7, opus 59 n° 1, n° 8, opus 59 n° 2, et n° 9, opus 59 n° 3
Quatuor Miró: Daniel Ching, William Fedkenheuer (violon), John Largess (alto), Joshua Gindele (violoncelle)
Enregistré à Austin (2012) – 105’23
Album de deux disques Longhorn Music LHM2012004





Ludwig van Beethoven : Quatuor n° 11 «Quartetto serioso», opus 95
Wolfgang Amadeus Mozart : Adagio et Fugue, K. 546 – Quatuor n° 16, K. 428

Quatuor Chiaroscuro: Alina Ibragimova, Pablo Hernán Benedí (violon), Emilie Hörnlund (alto), Claire Thirion (violoncelle)
Enregistré à Magny-les-Hameaux (octobre 2012) – 57’23
Aparté AP051 (distribué par Harmonia mundi)





Ludwig van Beethoven : Quatuors n° 3, opus 18 n° 3, n° 5, opus 18 n° 5, et n° 16, opus 135
Quatuor Hagen: Lukas Hagen, Rainer Schmidt (violon), Veronika Hagen (alto), Clemens Hagen (violoncelle)
Enregistré à Berlin (octobre 2012 [Opus 18 n° 3]) et à Cologne (novembre 2012) – 79’23
SACD Myrios Classics MYR009 (distribué par Codaex)






Ludwig van Beethoven : Quatuors n° 3, opus 18 n° 3, n° 5, opus 18 n° 5, n° 7, opus 59 n° 1, n° 8, opus 59 n° 2, n° 10, opus 74, n° 13, opus 130, n° 15, opus 132, et n° 16, opus 135 – Grande Fugue, opus 133
Quatuor Belcea: Corina Belcea, Axel Schacher (violon), Krzysztof Chorzelski (alto), Antoine Lederlin (violoncelle)
Enregistré en public à Aldeburgh (3 et 4 décembre 2011, 23 et 25 mars, 18 et 19 mai, 13 octobre, 1er et 2 décembre 2012) – 287’43
Coffret de quatre disques Zig-Zag Territoires ZZT321 (distribué par Outhere)





D’archives en nouveautés, d’intégrales à divers stades d’achèvement en parutions isolées, au travers de programmes qui leur sont entièrement dévolus ou bien qui les associent à un autre genre (quintette à cordes) ou même à d’autres compositeurs (Bartók, Berg, Mozart), les Quatuors de Beethoven continuent de susciter une abondante discographie (voir par ailleurs ici et ici): mise en regard de sept parutions récentes.


Deux ans après sa fondation à la Juilliard School (mais déjà nanti d’un premier prix obtenu l’année précédente au concours de l’ARD), le Quatuor de Tokyo donne en mai 1971 un concert au festival de Schwetzingen: la formation, dont seul l’altiste Kazuhide Isomura fait encore aujourd’hui partie et qui mettra définitivement fin à ses activités en ce mois de juin, se situe d’ores et déjà à un niveau d’excellence. Malgré les imperfections du live (toux du public, bruits divers, prise de son lointaine et réverbérée, petites scories instrumentales), le Dixième Quatuor (1809) est très habité et vivant, naturel et chantant, culminant dans l’Adagio ma non troppo, d’une tendresse quasi mozartienne. Remarquablement conçu, le programme s’ouvre et se referme sur le coup d’essai, exactement contemporain, de deux compositeurs de la même génération, confrontés à la difficulté d’assumer la succession de Beethoven, ce à quoi personne n’avait réellement réussi plus de trois quarts de siècle après sa mort: s’ils se montrent, dans Beethoven, moins lisses qu’on a parfois bien voulu le dire dans la suite de leur carrière, les jeunes Japonais, époustouflants de cohésion, donnent une interprétation d’une séduction toute viennoise du Quatuor (1910) de Berg et d’une évidence toute classique du Premier Quatuor (1909) de Bartók.


Après Haydn et Schumann, le Quatuor Delian, formation basée en Allemagne et constituée en 2007 par un violoniste et une altiste roumains, un violoniste allemand et un violoncelliste français, en vient, pour son troisième album chez Oehms Classics, à Beethoven. Si son nom se réfère, via Delos, à Apollon, son style ne se révèle guère apollinien dans un Premier Quatuor (1799) guère aimable, notamment en raison d’une sonorité sèche et de choix interprétatifs parfois abrupts, mais la théâtralité du geste ouvre des perspectives intéressantes. Gérard Caussé, qui fut l’un des maîtres de l’altiste du quatuor, Aida-Carmen Soanea, s’associe aux jeunes musiciens pour donner une version aussi convaincante que possible du dispensable Quintette (1801) ainsi que la rare et brève Fugue en ré (1817), de publication posthume.


Fondé en 2000 dans la capitale de la lutherie, le Quatuor de Crémone se lance dans une intégrale, dont le premier des sept volumes associe un des quatuors appartenant à chacune des trois «périodes» (Opus 18, «Razoumovski», derniers quatuors). Dans le Sixième (1800), les Italiens, bénéficiant d’une acoustique plus spacieuse que l’enregistrement des Delian, conjuguent une sonorité assez charnue avec un bel entrain et un lyrisme épanoui. Leur manière de saisir le texte à bras-le-corps trouve un matériau idoine dans le Onzième «Serioso» (1810), au point qu’ils se laissent aller à quelques embardées malvenues, et ils abordent l’ultime Seizième (1826) avec la même approche généreuse et joyeusement brouillonne.


Constitué en 1995 au Conservatoire Oberlin (Ohio) et premier prix au concours de Banff en 1998 (devant les Castagneri et les Belcea), le Quatuor Miró, où William Fedkenheuer a remplacé en 2011 Sandy Yamamoto au second violon, publie chez l’éditeur de l’Université du Texas (Longhorn Music), où il est en résidence depuis 2003, les trois «Razoumovski» (1806), suite logique de son Opus 18 paru en 2005 chez Vanguard. L’enthousiasme, l’engagement et l’énergie font moins défaut que la sonorité et la justesse, les tempi souvent très vifs contribuant à faire apparaître les limites instrumentales des Américains, en particulier du violoncelle.


Après Mozart et Schubert, le Quatuor Chiaroscuro, formé en 2005 à Londres par des violonistes russe et espagnol, une altiste suédoise et une violoncelliste française, reste fidèle à Aparté et aux «instruments anciens». Mais tout en tirant parti des avantages de ce choix de lutherie (clarté, légèreté), il parvient à déployer une sonorité ample et confortable. Intransigeant, voire raide et distant, parfois même un peu absent, le Onzième est on ne peut plus différent de celui du Quatuor de Crémone: dans la même tonalité de fa, on pense à l’Opus 20 n° 5 de Haydn. Même s’il ne s’agit pas nécessairement d’un contresens, un tel style est toutefois davantage en situation dans le Mozart baroquisant de l’Adagio et Fugue (1783/1788) ou même dans son Seizième Quatuor (1783), qui bénéficient d’un jeu fin et recherché, plus esthétisant qu’animé par un véritable élan.


Après trente-deux ans d’existence, dont vingt-six dans la même formation, le Quatuor Hagen est toujours au sommet: plus que jamais, même, à en juger par son dernier album, le troisième chez l’éditeur allemand Myrios Classics, dont le catalogue n’en compte à ce jour que neuf. Pour Deutsche Grammophon, les Hagen n’ont gravé que dix des dix-sept Quatuors, dont les six derniers et la Grande Fugue, de telle sorte que c’est ici son premier enregistrement de deux des quatuors de l’Opus 18. On monte ici d’un cran, voire de plusieurs, en technique, bien sûr, mais surtout en qualité artistique: une personnalité autrement plus affirmée, un goût prononcé pour l’aventure et un résultat passionnant, qui en paraîtrait presque trop travaillé, voire maniéré – Allegro initial et Presto final du Troisième (1799) – et qui renouvelle la vision de ces œuvres au point de dérouter – Trio du Menuetto du Cinquième (1799). Après cet Opus 18 qui a complètement coupé les ponts avec Haydn, le Seizième, à la fois narratif et erratique, regarde très loin en avant, avec un Assai lento d’une immense force de concentration.


A peine le premier volume est-il sorti qu’un second coffret de quatre disques vient déjà clore l’intégrale donnée en public l’an dernier à Aldeburgh par le Quatuor Belcea. Alors que cette seconde série a été enregistrée conjointement à la première, elle semble pourtant en léger retrait, même si l’on en retrouve l’esprit dans un Dixième conquérant et puissant mais aussi dans le parcours dramatique du Quinzième (1825) et de la Grande Fugue (1826), mieux réussis que le plus spéculatif Treizième (1826). Les comparaisons ne sont cependant pas nécessairement à son désavantage, tant s’en faut: certes, les Troisième et Cinquième, si incisifs soient-ils, sont moins inventifs que chez les Hagen, mais le Septième, d’une belle fluidité, et le Huitième s’avèrent nettement préférables à ceux des Miró et le Seizième, plus frais et aimable qu’avec les Hagen, est nettement plus soigné et abouti qu’avec les Cremona.


Le site du Quatuor de Tokyo
Le site du Quatuor Delian
Le site du Quatuor de Crémone
Le site du Quatuor Miró

Le site du Quatuor Chiaroscuro

Le site du Quatuor Belcea



Simon Corley

 

 

 

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