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11/28/2012
Antonio Vivaldi : Tito Manlio, RV 738: «Combatta un gentil cor», «Non ti lusinghi la crudeltade», «Fra le procelle del mar turbato» et «Tu dormi in tante pene» – Ottone in villa, RV 729: «Leggi almeno, tiranna infedele» et « Gelosia, tu già rendi l’alma mia» – Ercole sul Termodonte, RV 710: «Da due venti un mar turbato» – Dorilla in Tempe: «Rete, lacci e strali adopra» – Orlando finto pazzo, RV 727: «Se garrisce la rondinella» – Griselda, RV 718: «Ombre vane, ingiusti orrori» et «Doppo un’orrida procella» – La fida ninfa, RV 714: «Dite, ohimè! Ditelo, al fine» – Il Giustino, RV 717: «Nacque al bosco e nacque al prato – Catone in Utica, RV 705: «Se mai senti spirarti sul volto»

Roberta Invernizzi (soprano), La Risonanza, Fabio Bonizzoni (clavecin et direction)
Enregistré à l’Oratoire de Santa Croce, Mondovi – (octobre 2011) – 77’31
Glossa GCD 922901 (distribué par Harmonia mundi) – Traduction des textes chantés et notices multilingues (anglais, français, allemand et italien) de Mark Wiggins et Renato Dolcini





Les violonistes prouvent leur savoir-faire en enregistrant les Caprices de Paganini ou les Sonates d’Ysaÿe, les pianistes en s’attaquant à Scriabine ou à Chopin, les chanteuses baroques en abordant Händel ou Vivaldi. Il faut dire que le Prêtre roux (1678-1741) est plus que jamais à la mode. Depuis le célèbre «Album Vivaldi» de Cecilia Bartoli (nous étions alors en 1999), plusieurs artistes lui ont emboîté le pas: citons notamment les deux disques réalisés par Magdalena Kozená et Vivica Genaux il y a quelques années.


La soprano Roberta Invernizzi les rejoint désormais avec la présente parution. On connaît les affinités de la belle Italienne pour ce répertoire, qu’il s’agisse de chanter un opéra de Domenico Scarlatti ou de Händel. Son sens de la dramaturgie et sa capacité à se fondre dans le climat souhaité par le compositeur nous ont ravi: ils sont ici convaincants mais sans pour autant déclencher de plein enthousiasme.


L’orchestre est excellent: un de plus dans Vivaldi pourrait-on dire, tant on assiste depuis quelques années à une floraison ininterrompue d’ensembles baroques spécialisés notamment dans la musique du Prêtre roux. La trompette véloce de Paolo Bacchin, le violon amoureux de Nicholas Robinson, la guitare ou le luth grattés par Craig Marchitelli nous abreuvent de soleil et de volupté et prouvent en plus d’une occasion que ce sont bien les instruments et non la voix les vedettes de certains extraits. Ainsi, dans le si beau «Tu dormi in tante pene», la viole d’amour, qui nous tire des larmes à chaque note, est superlative et laisse la jeune soprano dans l’ombre. De même, dans l’air «Non ti lusinghi la crudeltade», c’est avant tout le violon solo, épaulé par la basse continue, qui est remarquable.


Soyons tout de même honnête: Roberta Invernizzi prouve elle aussi, à chaque air, la maîtrise de moyens assez impressionnants. Si l’on peut déplorer que l’air «Leggi almeno, tiranna infedele» tiré de l’opéra Ottone in villa ne soit pas toujours très habité et donne une impression un peu lisse, la jeune chanteuse nous ravit, en revanche, dans le bel air de César «Se mai senti spirarti sul volto», un des plus beaux passages il est vrai de Catone in Utica. On ne s’étendra guère sur son agilité vocale, tout simplement irréprochable: que ce soit dans «Da due venti un mar turbato» ou dans «Fra le procelle del mar turbato», les étincelles fusent, le souffle nous abreuve et les facéties se multiplient.


Alors pourquoi, finalement, une impression, certes agréable mais plutôt mitigée par rapport notamment au récital donné par Vivica Genaux, sa consœur, que nous avons signalé précédemment? Peut-être en raison de certains airs dont la ligne mélodique s’avère très fréquente chez Vivaldi et qui ne revêtent dont qu’un intérêt mineur (c’est notamment le cas de l’extrait «Dite, ohimè! Ditelo, al fine»). Peut-être également en raison d’une symbiose moins évidente entre l’orchestre et la soprano milanaise que celle que l’on peut constater dans d’autres récitals du même ordre. Un beau disque donc mais la concurrence est rude et, en l’occurrence, supérieure.


Le site de l’ensemble La Risonanza


Sébastien Gauthier

 

 

 

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