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11/15/2012
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour clarinette en la majeur, K. 622 – Quintette pour clarinette en la majeur, K. 581

Patrick Messina (clarinette), Orchestre national de France, Riccardo Muti (direction), Philharmonia Quartett Berlin: Daniel Stabrawa, Christian Stadelmann (violon), Neithard Resa (alto), Jan Diesselhorst (violoncelle)
Enregistré en public au Théâtre des Champs-Elysées (14 avril 2007 [Concerto]) et au Teldex Studio de Berlin (25 septembre 2008) – 58’47
Radio France FRF 009 (distribué par Harmonia mundi) – Notice bilingue (français et anglais) de Christian Wasselin





Sélectionné par la rédaction


Voici un disque sur lequel on pourrait facilement ne même pas jeter un regard… Qui, aujourd’hui, ne connaît pas ces deux chefs-d’œuvre de Mozart, témoignages (avec notamment le Trio «des quilles» et certains passages du Requiem ou de La Clémence de Titus) de l’affection qu’il portait à la clarinette et à Anton Stadler, dédicataire des deux pièces enregistrées ici? Brymer, Prinz, de Peyer, Meyer (Sabine ou Wolfgang au choix), Hoeprich ou Pay: on ne compte plus les références de ce concerto, toutes aussi recommandables les unes que les autres. Aussi, lorsqu’on voit ce disque, on se demande à propos de Patrick Messina (né en 1972): mais que diable vient-il faire dans cette galère?


Et pourtant... La première raison pour laquelle on écoute attentivement ce disque, c’est le souvenir personnel de ce concert, dirigé par Riccardo Muti au Théâtre des Champs-Elysées en avril 2007. On avait été enchanté par cette prestation, le maestro italien ayant, dans notre mémoire, tapoté, dans un geste paternel empli de fierté, la joue du soliste au moment des applaudissements enthousiastes du public. La seconde raison, c’est que Patrick Messina fait certainement partie des plus talentueux clarinettistes du moment. Première clarinette solo du National depuis 2003, il illustre (comme ses confrères Lethiec, Berrod, Moraguès, ...) la vitalité de cette école française de la clarinette qui nous enchante depuis longtemps. Il était donc intéressant de l’entendre dans ces partitions devenues on ne peut plus classiques. La troisième raison, et non des moindres, c’est que, après plusieurs écoutes, la magie ne cesse d’opérer.


Riccardo Muti, dont c’est là, sauf erreur, la première fois qu’il enregistre le concerto, dirige un National des grands jours, allégé et véloce, joueur comme il convient dans le premier mouvement, lyrique et couvant son soliste comme il sied dans le deuxième. La prise de son est excellente et ne donne aucune impression de sécheresse alors que l’acoustique de ce théâtre peut parfois être traîtresse. Quant à Patrick Messina, ne parlons pas de la technique! Non seulement les difficultés n’existent pas sous ses doigts, mais la musicalité dont il fait preuve éclipse toute la complexité (réelle) de la partition. Le son velouté de sa clarinette Buffet-Crampon est idéal, le sens de la respiration fait du concerto une promenade tout en finesse et en subtilité. Contrairement à ce que peuvent faire certains, il ne prend pas l’Adagio de manière trop lyrique, Muti ne s’épanchant pas davantage: le discours est parfaitement fluide, et c’est ce qu’il faut. Dès les premières notes, on se laisse bercer et les images d’Out of Africa surgissent rapidement. Quant au troisième mouvement, il illustre à merveille ce XVIIIe siècle plein de délicatesse et de fraîcheur: le public ne s’y trompe pas lors de l’ovation concluant cette magnifique interprétation.


Continuons avec émotion par le Quintette, le violoncelliste Jan Diesselhorst étant malheureusement décédé depuis cet enregistrement. Composé de musiciens du Philharmonique de Berlin (Daniel Stabrawa et Christian Stadelmann au violon, Neithard Resa à l’alto et, aujourd’hui, Dietmar Schwalke au violoncelle), le quatuor est de toute beauté, illustrant la parfaite maîtrise que ces musiciens d’orchestre ont de la musique de chambre. Cette interprétation donne à entendre non un soliste et quatre accompagnateurs mais cinq musiciens faisant véritablement de la musique ensemble. L’interprétation se caractérise par un très grand équilibre non seulement entre les protagonistes mais également dans les intonations et couleurs instillées. Alors que nombre d’interprétations, et non des moindres (Harold Wright ou Martin Fröst en soliste par exemple), laissent échapper un peu trop de sophistication dans le jeu et le dialogue, on est ici immédiatement conquis par une évidence qui permet de se consacrer pleinement au jeu des sons mozartiens.


Sans nul doute, ce disque est une totale réussite. Evitons donc d’ergoter davantage et posons-nous finalement la seule question qui vient à l’esprit une fois les applaudissements terminés après la première œuvre: et si, tout simplement, on tenait là une des plus grandes références du Concerto de Mozart depuis vingt ans? A chacun de juger: pour ce qui nous concerne, c’est fait.


Le site de Riccardo Muti
Le site du Quatuor Philharmonia de Berlin


Sébastien Gauthier

 

 

 

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