About us / Contact

The Classical Music Network

CD

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

06/25/2012
«Claude Debussy. L’œuvre pour piano»
Claude Debussy : Préludes, livres I et II (#) – Images, livres I et II (~) – Pour le piano (~) – Estampes (~) – Children’s Corner (~) – Berceuse héroïque (~) – Nocturne (~) – Suite bergamasque (~) – Deux Arabesques – La plus que lente – L’Isle joyeuse – Le petit nègre – Douze Etudes – Six Epigraphes antiques (§)

Théodore Paraskivesco, Jacques Rouvier (§) (piano)
Enregistré en 1976 (#), 1977 (~) et 1980 – 270’
Coffret de quatre disques indésens! INDE041 (distribué par Codaex) – Notice de présentation en français





«Claude Debussy. Les 3 Sonates»
Claude Debussy : Sonate n° 1 pour violoncelle et piano – Sonate n° 2 pour flûte, alto et harpe – Sonate n° 3 pour violon et piano – Syrinx – Danses sacrée et profane pour harpe et cordes – Rhapsodie pour clarinette et piano

Jean-Louis Beaumadier (flûte), Guy Dangain (clarinette), Annick Roussin (violon), Pierre-Henri Xuereb (alto), Jérôme Pernoo (violoncelle), Fabrice Pierre (harpe), Jean Koerner, Elisabeth Rigollet (piano), Ensemble orchestral La Follia
Dates et lieux d’enregistrement non précisés – 65’16
indésens! INDE042 (distribué par Codaex) – Notice de présentation en français





«Claude Debussy. Musique de chambre avec vents»
Claude Debussy : Nocturnes: «Fêtes» pour trompette et piano (arrangement Joachin Jousse) (#) – Prélude à l’après-midi d’un faune pour flûte et piano (arrangement Gustave Samazeuilh) (°) – Rhapsodie pour clarinette et piano (^) – Syrinx (deux versions: pour flûte et pour trompette) – Sonate n° 2 pour flûte, alto et harpe – Rhapsodie pour saxophone et piano (*) – Sonate n° 1 pour violoncelle et piano (version pour violoncelle et harpe) – Danses sacrée et profane pour harpe et quintette à cordes (¤)

Vincent Lucas (flûte), Philippe Berrod (clarinette), Nicolas Prost (saxophone alto), Eric Aubier (trompette), Lise Berthaud (alto), Ludwig Quandt (violoncelle), Marie-Pierre Langlamet (harpe), Pascal Gallet (#), Emmanuel Strosser (°), Claire Désert (^), Laurent Wagschal (*) (piano), Membres de la Philharmonie de Berlin (¤)
Enregistré au temple Saint-Marcel, Paris (2010) et au studio Sequenza, Montreuil-sous-Bois (mars 2012) – 78’13
indésens! INDE040 (distribué par Codaex) – Notice de présentation en français et en anglais





Le label indésens! fête à sa manière le cent cinquantième anniversaire de Claude Debussy (1862-1918), mêlant rééditions et vraies nouveautés. Au registre des premières, les enregistrements de Théodore Paraskivesco, réunis en quatre disques, sont ceux du catalogue Calliope, captés entre 1976 et 1980 par Georges Kisselhoff. On retrouve avec bonheur cette remarquable version des Préludes, sachant à merveille doser la résonnance et le silence («Des pas sur la neige», «Feuilles mortes»), l’excentricité et la pudeur («Feux d’artifice»). Par-delà quelques duretés («La Cathédrale engloutie»), l’interprétation révèle une grande sensibilité («Canope»), de l’inventivité à revendre («General Lavine»), aucune passivité face au texte («Les Tierces alternées»). Par son incessant questionnement de la partition, le pianiste français d’origine roumaine est à la hauteur de sa réputation d’éminent debussyste.


Trop sérieux dans Children’s Corner (teinté d’une inquiétante gravité) ou trop timide dans la Suite bergamasque (plus ordinaire de ton), Paraskivesco dessine à l’inverse des Images en technicolor (scintillantes jusqu’à l’extraversion – auxquelles on pourra préférer des approches plus suggestives ou plus retenues) et des Etudes puissamment affirmatives (mais à la pointe sèche). Le pianiste apporte davantage de sobriété à des Arabesques remplies de finesse, une Plus que lente chaleureuse ou un Petit nègre justement espiègle. On est moins convaincu par l’excès de tension (génératrice de raideurs) dans Pour le piano et par le décapage des Estampes, l’interprète y taillant des angles droits et tranchants.


On fera enfin remarquer que la mention «Complete Piano Music» sur la couverture est pour le moins galvaudée – s’agissant d’un album où l’on ne trouve ni Masques, ni Rêverie, ni Mazurka, ni Ballade, ni Valse romantique, ni Tarentelle styrienne, ni Danse bohémienne, ni Hommage à Haydn... Le chercheur d’intégrale sera tenté, du coup, d’aller butiner dans le pré de Philippe Cassard (Decca) ou, s’il ne la connaissait pas, dans la quasi-intégrale de Walter Gieseking (qu’EMI vient de rééditer). Bonne idée, en revanche, d’avoir inclus dans cet album le bel enregistrement des Epigraphes antiques pour piano à quatre mains, réalisé avec le concours de Jacques Rouvier en 1977.


Les deux autres albums – l’un de nouveautés, l’autre de rééditions Calliope – sont consacrés à la musique de chambre de Debussy. Ils présentent quelques «premières mondiales» (tel cet arrangement de «Fêtes» réalisé par Joachin Jousse – un élève de Thierry Escaich – et interprété proprement mais sans passion par la trompette d’Eric Aubier et le piano timide de Pascal Gallet) et se recoupent en partie – permettant de disposer de plusieurs versions de la même pièce: deux versions de la Rhapsodie pour clarinette (Guy Dangain échouant – à l’inverse d’un Philippe Berrod en état de grâce – à rendre le «rêveusement lent» souhaité par Debussy), deux versions de la Sonate pour flûte, alto et harpe (où l’équipe Lucas/Berthaud/Langlamet – plus lyrique – l’emporte sur l’attelage Beaumadier/Xuereb/Pierre – attentif mais attentiste), deux versions des Danses sacrée et profane (où la harpe de Fabrice Pierre se fond harmonieusement dans l’ensemble La Follia, alors que celle de Marie-Pierre Langlamet exprime davantage d’individualité au sein d’un quintette composé de membres du Philharmonique de Berlin). Et même trois versions pour Syrinx, déclamé successivement par deux flûtes (Jean-Louis Beaumadier, onirique, et Vincent Lucas, stratosphérique) et une trompette (Eric Aubier, net et sans bavures).


Quant à la Sonate pour violoncelle et piano, on pourra l’entendre avec l’accompagnement pianistique original (et le tendre coup d’archet Jérôme Pernoo) ou profiter d’une version – un peu déroutante – où la harpe (de Marie-Pierre Langlamet) remplace le piano et met un peu au second plan le violoncelle de Ludwig Quandt. Signalons, pour finir, qu’Annick Roussin ne s’impose pas suffisamment dans la Sonate pour violon, qui reste en-deçà de ce que l’on attend dans cette œuvre. Net avantage, au total, aux nouveautés de l’album «Musique de chambre avec vents» – un album où la flûte de Vincent Lucas offre de belles couleurs au Prélude à l’après-midi d’un faune, alors que Nicolas Prost apporte soin et délicatesse à la Rhapsodie pour saxophone (malgré le piano trop en retrait de Laurent Wagschal).


Gilles d’Heyres

 

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com