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06/24/2012
«Debussy Complete Piano Works»
Claude Debussy : Préludes, livres I et II (*) – Images, livres I et II (#) – Pour le piano (#) – Estampes (#) – Berceuse héroïque (#) – Hommage à Haydn (#) – Douze études (*) – D’un cahier d’esquisses – Danse (Tarentelle styrienne) (#) – Nocturne (#) – Valse romantique (#) – Danse bohémienne (#) – Mazurka (#) – Ballade (#) – Le petit nègre (#) – Masques (#) – Suite bergamasque (#) – Rêverie (#) – Deux Arabesques (#) – Children’s Corner (°) – La plus que lente – L’Isle joyeuse

Walter Gieseking (piano)
Enregistré à Abbey Road, London (26-27 septembre 1951 [°], 12-20 août 1953 [#], 7-11 décembre 1954 [*] et 15 avril 1955) – 252’09
Coffret de quatre SACD hybrides EMI 9 55917 2 – Notice de présentation en français, anglais et allemand





EMI ne pouvait oublier Walter Gieseking (1895-1956) en cette année où l’on célèbre les cent cinquante ans de la naissance de Claude Debussy (1862-1918). En rééditant luxueusement (dans un livre-disque reproduisant les pochettes des microsillons et publié dans la collection «Signature») et en dépoussiérant (grâce à un travail de remasterisation soigné) les gravures réalisées dans les studios d’Abbey Road au début des années 1950 (d’un confort sonore infiniment supérieur aux bandes des années 1930), le label sonne le rappel à l’ordre. Alors que fleurissent de nouveaux enregistrements des chefs-d’œuvre du compositeur français, le Debussy de Gieseking nous revient à sa juste place: la première. Non que le geste du pianiste né à Lyon et mort à Londres n’ait jamais été dépassé, certains interprètes ayant livré des exécutions plus époustouflantes techniquement (à l’image d’un Arturo Benedetti Michelangeli ou d’un Maurizio Pollini), d’autres ayant repoussé les murs du cadre – pourtant grandiose – tracé par Gieseking pour explorer des chemins plus révolutionnaires encore (à commencer par Claudio Arrau et Krystian Zimerman). Mais ce Debussy-là – tel le Bach de Gould ou le Puccini de Callas – reste la référence à côté de laquelle toutes les interprétations ultérieures doivent être mesurées. Car, ainsi que l’écrit Bryce Morrison dans la notice, «Gieseking avait assez le sens pratique pour se rendre compte que peu de compositeurs avaient annoté leurs partitions de façon aussi méticuleuse que Debussy. En obéissant à Debussy pour ainsi dire au pied de la lettre, Gieseking gagna en liberté dans l’interprétation des termes même les plus subjectifs, les plus insaisissables, avec une aisance rare».


De cette quasi intégrale (où ne manquent que quelques pièces – dont les Images oubliées... publiées vingt ans après le décès de l’interprète), les célébrissimes Préludes de décembre 1954 demeurent l’inamovible pierre angulaire. Violente, dérangeante, décapée, ardente et sans concession, toute en mouvements et en rythmes, l’exécution – quoique pas toujours infaillible ni régulière – déborde de mille et une couleurs. Comme en apesanteur, les Images luisent sous un fascinant soleil noir. La Suite bergamasque transpire la chaleur humaine – par l’assurance des tempos, la richesse des sonorités, la luxuriance des teintes. Children’s Corner paraît concilier l’inconciliable: l’architecture et le mouvement, l’espace et le temps, le sérieux et le léger. Et si l’éblouissement qu’exerçaient Estampes et Pour le piano a perdu en magnétisme (la faute, peut-être, à l’étroitesse de la prise de son – et, s’agissant des Etudes, à... Uchida et surtout Pollini), les paysages dessinés par Gieseking n’en sont pas moins hypnotiques. Quant aux petites pièces, elles continuent d’exhaler le même parfum d’évidence – dans l’éclat de Rêverie comme dans la grâce des Arabesques, l’authenticité de la Valse romantique, les tourbillons de L’Isle joyeuse ou le sourire généreux de l’Hommage à Haydn.


Gilles d’Heyres

 

 

 

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