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06/01/2000
Johannes Brahms : Concertos pour piano n° 1 et 2
Rudolf Buchbinder (piano)
Royal Concertgebouw Orchestra, dir. Nikolaus Harnoncourt
Teldec 8573-80212-2 (2 CD)

Les premières mesures du premier concerto saisissent immédiatement par leur relative lenteur et par leur caractère extrêmement stylisé. On pense à la version (très singulière) de Gould/Bernstein, à ceci près que la réalisation orchestrale est cette fois bien supérieure : la tension est immédiatement à son comble, et ne se relâche pas avant le second thème, tendre mais toujours habité par le grondement précédent. La suite de l’enregistrement ne déçoit pas, se tenant résolument hors des sentiers battus, avec intelligence et maîtrise instrumentale. Le jeu engagé, varié et intelligent de Buchbinder (auquel on peut cependant reprocher une certaine sécheresse de l’articulation, des forte un peu durs par moment, qu’ils soit volontaires ou non) et l’accord évident de conception entre le pianiste et le chef suffiraient à combler, mais la qualité du travail orchestral laisse littéralement sans voix : l’engagement est total, l’orchestre est d’une incroyable densité mais la musique ne cesse de respirer (ce qui est bienvenu dans une œuvre hyper-tendue et à l’écriture assez chargée), les transitions se faisant avec souplesse, de manière vraiment organique (on passe sans s’en apercevoir du forte orageux à la tendresse ou encore d’un thème à un autre, comme s’il ne pouvait en aller autrement). Certains pourront être gênés par les partis-pris de l’interprétation, mais quelle réalisation, quel pouvoir de conviction ! Le second concerto, d’une écriture mois massive et moins tendue, retient également toute l’attention de l’auditeur : les interprètes s’y montrent d’une infinie tendresse. Si, dans un style plus traditionnel, certaines interprétations légendaires (par exemple Curzon/Szell) résistent bien à la comparaison, on n’obtiendra pas un niveau comparable à cette nouvelle intégrale sans faire appel à deux équipes différentes.

Stéphan Vincent-Lancrin

 

 

 

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