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04/28/2012
Giacomo Puccini : Turandot
Maria Guleghina (Turandot), Carlo Bosi (Altoum), Luiz-Ottavio Faria (Timur), Salvatore Licitra (Calaf), Tamar Iveri (Liù), Leonardo Lòpez Linares (Ping), Saverio Fiore (Pang), Gianluca Bocchino (Pong), Giuliano Pelizon (Un mandarin), Angel Harkatz Kaufman (La voix du Prince de Perse), Corpo di ballo dell’Arena di Verona, Coro dell’Arena di Verona, Giovanni Andreoli (chef de chœur), Coro di voci bianche A.LI.VE, Paolo Facincani (direction), Orchestra dell’Arena di Verona, Giuliano Carella (direction musicale), Franco Zeffirelli (mise en scène et décors), Emi Wada (costumes), Paolo Mazzon (lumières), Maria Grazia Garofoli (chorégraphies), Andy Sommer (réalisation)
Enregistré en public à Vérone (août 2010) – 128’18
BelAir BAC066 – Format 1DVD9 16:9/NTSC – Region code: 0 – PCM Stereo/Dolby Digital 5.1 – Sous-titres en français, anglais, allemand, italien, espagnol et japonais






Des Turandot (1926) en DVD, il y en a bien d’autres, évidemment, notamment à Vérone, déjà – avec Ghena Dimitrova en 1983 (Kultur Video) – ou bien déjà dans la mise en scène de Franco Zeffirelli – au Met en 1988 (Deutsche Grammophon) ou en 2009 (Decca) – ou bien avec Maria Guleghina, déjà, dans le rôle-titre – cette même parution Decca – et même déjà aussi sous la direction de Giuliano Carella – à Barcelone en 2005 (ici).


Dès lors, le Calaf de Salvatore Licitra (1968-2011), disparu accidentellement l’été dernier, constitue l’intérêt principal de cette parution, dépourvue de bonus et dont le livret (en anglais, italien, français et allemand) consiste simplement en un résumé (détaillé) de l’action. Solide sur l’ensemble de la tessiture, cultivant tour à tour couleurs sombres et lumineuses, le ténor italien fait valoir une ligne de chant chaleureuse et impeccable, bissant «Nessun dorma», durant lequel la caméra ne s’était pas privée de montrer de nombreux briquets allumés dans les tribunes. A ses côtés, Maria Guleghina ne soutient pas toujours la comparaison: le timbre n’est pas excessivement séduisant, l’exactitude fait parfois défaut, dès «In questa regia», et, même si l’on ne vient pas à Vérone pour faire dans la subtilité, elle tend à passer excessivement en force, de telle sorte qu’elle apparaît plus convaincante en femme vaincue et fragile qu’en impératrice glaciale et autoritaire. En revanche, la composition de Tamar Iveri en Liù est tout à fait remarquable de naturel et de simplicité émouvante comme de qualité vocale. Parmi les figures secondaires, l’Altoum assez léger de Carlo Bosi l’emporte sur le Timur chevrotant de Luiz-Ottavio Faria. Musicalement, le spectacle tient également la route grâce à direction alerte, point trop monumentale ou sentimentale, de Giuliano Carella, malgré une prise de son un peu lointaine qui privilégie certains détails de l’orchestre (piccolo, harpes, tuba, percussion) et même si les chœurs et orchestre ne sont ni toujours très jolis ni toujours très ensemble.


Pour le reste, le spectacle de Zeffirelli a le mérite d’être adapté au lieu et plaît au public, qui ne manque pas d’applaudir, au moment du changement de décor du deuxième acte, le faste mi-babylonien mi-rococo de la Cité interdite, mais d’autres tableaux, se déroulant devant d’élégants paravents, déploient des moyens beaucoup moins démesurés. Les mouvements de foule sont réglés comme à la parade, avec dragons, danseurs, acrobates et figurants innombrables, et l’on n’ignorera rien de l’aiguisage des sabres du bourreau. Mais cette mise en scène ne gagne sans doute pas à une captation filmée, car si la réalisation d’Andy Sommer est indéniablement vivante, cette Turandot n’a pas été conçue pour être vue en gros plans, qui font en outre ressortir le jeu assez rudimentaire des chanteurs. D’autant que le kitsch des costumes d’Emi Wada – garde-robe aux tons pastels dignes de la reine mère pour Turandot, ministres enrubannés en œufs de Pâques – comme les pesants poncifs de la direction d’acteurs – allures bravaches pour Calaf, gestes d’empereur romain de pacotille pour Turandot, bénédictions de souverain pontife pour Altoum – finissent par devenir involontairement désopilants.


Le site de Salvatore Licitra


Simon Corley

 

 

 

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