About us / Contact

The Classical Music Network

CD

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

04/14/2012
«Weinberg, Complete piano works 1»
Mieczyslaw Weinberg : Sonates n° 1, opus 5, et n° 2, opus 8 – Berceuse, opus 1 – Deux Mazurkas, opus 10 – Sonate, opus 49 bis

Allison Brewster Franzetti (piano)
Enregistré au Gene and Shelley Enlow Recital Hall, Kean University (23-25 novembre 2009 et 25-26 juin 2010) – 60’58
Grand Piano GP603 – Notice de présentation en anglais et allemand





Sélectionné par la rédaction


Parfois regardée comme un succédané de celle de Chostakovitch, la musique de Mieczyslaw Weinberg (1919-1996) mérite d’être défendue. C’est ce à quoi s’emploie magistralement Allison Brewster Franzetti sur un splendide Fazioli de concert (idéal de tranchant et de moelleux dans ce répertoire) en enregistrant des pièces composées entre 1933 et 1978, dont près d’une demi-heure d’inédits au disque. On y trouvera ce qui constitue probablement la plus ancienne des partitions de Weinberg: deux Mazurkas composées en novembre 1933. Elles précèdent de près de deux ans son Opus 1: une Berceuse, caractéristique du chemin néo-impressionniste dont les secousses de l’histoire feront dévier Weinberg.


Le disque contient également – pour le plus grand bonheur du mélomane qui ne les connaîtrait pas et qui en tiendra ici une interprétation magistrale – les deux premières Sonates, datant toutes deux de l’émigration contrainte vers Minsk (après l’invasion de la Pologne par les nazis), puis vers Tashkent et finalement Moscou – empêchant Weinberg de donner suite à l’invitation de Josef Hofmann à le rejoindre à Philadelphie. La fascinante Première Sonate (1940) sonne avec la même angoisse que chez Chostakovitch, alors que l’entêtante Deuxième Sonate (1942), admirée par Emil Gilels (qui en fut le tout premier exécutant, dans la grande salle du Conservatoire de Moscou, le 16 octobre 1943), évoque immanquablement Prokofiev.


En spécialiste du répertoire du XXe siècle, Allison Brewster Franzetti donne de ces partitions une lecture objective mais engagée, percutante mais toujours claire, aux graves généreux et aux contrastes marqués. Cette approche magnifie tout particulièrement le premier enregistrement mondial de la Sonate opus 49 bis (1978), réécriture profonde d’une œuvre du début des années 1950 (exagérement marquée par les conventions folkloriques de l’époque stalinienne), qui s’achève dans un crescendo obsessionnel et effrayant.


Aves les volumes consacrés à Saint-Saëns, Schulhoff et, surtout, Raff, le nouveau label Grand Piano frappe décidemment fort dans le château de la Belle au bois dormant des trésors en sommeil de la littérature pianistique. Un château qui ne demande qu’à s’éveiller...


Gilles d’Heyres

 

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com