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03/02/2012
“Neapolitan Christmas”
Francesco Durante : Ad presepe venite «Pastorale o Motteto per la nativitate Jesu Christe» en sol majeur – Magnificat a 4 en si bémol majeur – Litanie della BMV en fa mineur – Magnificat a 4 en do majeur –Messe Pastorale» en la majeur: Kyrie et Gloria

Roberta Mameli (soprano), Ursula Eittinger (mezzo-soprano), Andreas Post (tenor), Stephan MacLeod (basse), Kölner Akademie, Michael Alexander Willens (direction)
Enregistré à la Kammermusiksaal de la Radio allemande (18-21 novembre 2010) – 72’51
cpo 777 571-2 – Notice exhaustive trilingue (allemand, anglais et français) de Hanns-Bertold Dietz





Francesco Durante (1684-1755) fait partie de ces nombreux compositeurs qui ont embelli le cadre musical de Naples au XVIIIe siècle, ville dans laquelle il s’installe en 1710 et ce jusqu’à sa mort. On sait peu de choses de lui, sinon qu’il a notamment été, de 1728 à 1739, Primo Maestro au Conservatorio delle Poveri di Gesu Cristo de Naples. Auteur d’une œuvre importante qui comporte entre autres de magnifiques concertos pour cordes, dont le célèbre Concerto en la majeur «La Pazzia» aux accents théâtraux extraordinaires (on se précipite donc, évidemment, sur le disque que leur a consacré le Concerto Köln dans un disque paru chez Capriccio), Durante a néanmoins surtout composé des pièces de musique religieuse. Parmi les très belles réalisations disponibles au disque, signalons notamment les Lamentazioni del profeta Geremia dirigées par Diego Fasolis (Arts et le Magnificat en si mineur par l’Orchestre baroque de Fribourg conduit par Thomas Hengelbrock (DHM).


Le présent disque offre à son tour un assez beau panorama de cette musique qui s’apparente souvent à celle de Vivaldi mais qui, par sa simplicité parfois fruste (l’orchestre étant généralement peu diversifié) tout auréolée de multiples nuances, porte néanmoins sa marque propre. Le morceau Ad presepe venite «Pastorale o Motteto per la nativitate Jesu Christe» est d’emblée splendide, en raison d’une grande souplesse tant vocale qu’instrumentale: celle-ci se ressent tout particulièrement dans le chœur d’ouverture «Ad presepe». Si l’air chanté par Roberta Mameli n’appelle que peu de commentaire, on insistera en revanche sur le duo très guilleret «Ardente luce amara», où le soin apporté à la prononciation par Ursula Eittinger et Andreas Post contribue très largement à en faire un passage d’une très grande beauté.


Deux des œuvres inscrites au programme de ce disque sont des Magnificat, ceux en si bémol majeur (partition connue mais d’habitude donnée avec un bel accompagnement orchestral) et en do majeur. Ce type d’œuvres, pour quatre voix seules sans aucun accompagnement orchestral (sauf l’orgue qui se fait parfois entendre), a connu les faveurs de Durante en plus d’une occasion, lui qui aura composé officiellement neuf Magnificat. Les deux qui nous sont donnés ici offrent peu de recherche, les timbres s’allient avec beaucoup de naturel mais ne permettent pas vraiment aux quatre solistes de briller, la partition s’avérant encore une fois relativement peu élaborée.


Plus intéressante en revanche s’avère la Litanie della BMV en fa mineur, œuvre trop brève d’une dizaine de minutes. On est frappé, dès les premières notes du «Kyrie», par la parenté de timbres avec le célèbre Stabat Mater de Pergolèse, parenté que l’on entend d’ailleurs dans bien d’autres pièces de Durante. L’oreille est immédiatement séduite par la manière dont les voix s’allient, tantôt dans un beau dynamisme (le «Virgo prudentissima»), tantôt dans un climat beaucoup plus apaisé (le «Regina angelorum»).


Dernière œuvre au programme, le «Kyrie» et le «Gloria» de la Messe Pastorale en la majeur: sur les 27 messes sans titre composées par Francesco Durante qui nous sont parvenues, trois sont qualifiées de «Pastorale» (une dans la tonalité de , deux dans celle de la). Si au moins une des œuvres précédentes rappelait Pergolèse, la présente œuvre offre nombre de tonalités dignes d’Antonio Vivaldi. En entendant le «Gloria» ou, surtout peut-être, le «Domine Deus», on est plongé dans l’univers du Prêtre roux avec ses voix enjôleuses et ses cordes virevoltantes. C’est une pièce tout à fait remarquable où, comme à son habitude, Stephan MacLeod brille par la justesse de son ton et de sa diction (dans le «Quoniam»).


Un disque fort utile en définitive pour qui ne connaîtrait pas l’œuvre religieuse de Durante.


Un site très complet consacré au personnage et à l’œuvre de Durante


Sébastien Gauthier

 

 

 

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