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02/07/2012 Georg Philipp Telemann : Concertos pour instruments à vent, volume 7 : Concerto en si mineur pour flûte traversière, cordes et basse continue, TWV 51 :h1 [1] – Concerto en ré majeur pour deux flûtes, basson, cordes et basse continue, TWV 53 :D1 [2] – Concerto en la mineur pour hautbois, cordes et basse continue, TWV 51 :a1 [3] – Concerto en do majeur «Alla francese» pour deux hautbois, basson, cordes et basse continue, TWV 53 :C1 [4] – Concerto en ré majeur «Concerto polonoise» pour flûte piccolo, cordes et basse continue, TWV 51 :D3 [5] – Concerto en si majeur pour deux flûtes à bec, cordes et basse continue, TWV 52 :B1 [6] – Concerto en fa majeur pour deux cors, cordes et basse continue, TWV 52 :F3 [7]
Martin Hublow [6], Karl Kaiser [1, 2, 5], Michael Schneider [2, 6] (flûte, flûte à bec), Martin Stadler [3, 4], Luise Baumgartl [4] (hautbois), Marita Schaar [2, 4] (basson), Ulrich Hübner [7], Jörg Schultess [7] (cors), Camerata Köln (Concerto TWV 51 :D3), La Stagione Frankfurt, Michael Schneider (direction)
Enregistré à la Deutschlandfunk Kammermusiksaal de Francfort (septembre 2007, février et octobre 2009) – 64’02
cpo 777 402-2 – Notice trilingue (allemand, anglais et français) de Wolfgang Hirschmann
On ne compte plus le nombre de concertos composés par Georg Philipp Telemann (1681-1767) qui, outre leur profusion, se caractérisent par un emploi fort diversifié des instruments alors à sa disposition. C’est ainsi que nous pouvons dès à présent trouver, au fil des parutions déjà existantes – car, n’en doutons pas: de nombreuses partitions sont sûrement encore inconnues à ce jour – des œuvres composées notamment à l’attention de la trompette, du hautbois, du violon, de l’alto, de la flûte traversière ou de la flûte à bec, du chalumeau, du basson... Le présent disque, sixième d’une série publiée par cpo, apporte une nouvelle contribution à ce paysage même si chacun de ces concertos a déjà connu les honneurs du disque.
Le Concerto en si mineur pour flûte traversière, cordes et basse continue est assez représentatif de l’œuvre de Telemann et, de ce fait, sans grande originalité par rapport à d’autres compositions: tout au plus peut-on souligner l’importance du clavecin dans l’Allegro qui conclut cette petite pièce. Plus intéressant, le Concerto en ré majeur pour deux flûtes, basson, cordes et basse continue offre de vifs échanges entre les deux solistes, postes remarquablement tenus par Karl Kaiser et Michael Schneider, Telemann ayant toujours su faire dialoguer les instruments entre eux sans que l’un ne tire la couverture à lui au détriment de son ou de ses partenaires (c’est par exemple le cas aussi bien dans le splendide Concerto pour deux chalumeaux en ré mineur que dans le Concerto pour violon et trois cors de chasse TWV 54 D2). Le deuxième mouvement, dénommé «Vitement» (sic), offre donc l’occasion de vigoureux échanges tout en soulignant le beau contre-chant du basson, avant que le Largo ne laisse davantage de place au luth, également fort séduisant. Quant au dernier mouvement (Vivace), il mérite une attention toute particulière en raison d’un passage central aux accents doucement rêveurs, jouant avec ductilité sur la nuance pianissimo.
Passons rapidement sur le Concerto en la mineur, où le hautbois déçoit par ses tonalités pas toujours agréables et des attaques souvent dures (notamment dans l’Adagio» initial). Le Concerto en do majeur «Alla francese» revêt une certaine originalité avec un premier mouvement assez alangui (il est vrai qualifié comme devant être joué «Avec douceur») avant que, par contraste, le deuxième mouvement ne soit vigoureusement enlevé (quelle partie de basson là encore!), conduisant aux deux derniers mouvements également fort différents dans le climat suscité. Après un concerto «Alla francese», voici un concerto «polonoise» principalement dédié à la flûte piccolo. L’œuvre est fort belle, surtout dans les mouvements rapides: un Allegro où les cordes râpeuses rappellent étrangement la mélodie du «quatrième scherzo» du magnifique Divertimento pour cordes et basse continue en si bémol majeur et un Vivace où la flûte volette comme un oiseau insouciant. Si l’on ne trouve que peu d’intérêt dans le Concerto en si majeur pour deux flûtes à bec, tel n’est en revanche pas le cas du Concerto en fa majeur, où brillent deux cors naturels, remarquablement tenus par Ulrich Hübner et Jörg Schultess. Cela dit, compte tenu de la recherche de Telemann pour cet instrument, invitons plutôt le mélomane à se procurer le superbe disque consacré par l’ensemble Neue Düsseldorfer Hofmusik aux concertos et ouvertures pour cet instrument qui a été publié chez MDG et qui comporte, entre autres pièces, ce même concerto.
Le site de l’ensemble La Stagione Frankfurt
Sébastien Gauthier
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