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01/18/2012
«L’Art du violon seul dans l’Allemagne baroque»
Johann Sebastian Bach : Partita n° 2 en ré mineur, BWV 1004: Chaconne – Sonate n° 1 en sol mineur, BWV 1001
Johann Paul von Westhoff : Suite n° 4 en ut majeur
Johann Georg Pisendel : Sonate en la mineur pour violon seul et sans basse
Heinrich Ignaz Franz von Biber : Passacaille en sol mineur

Mira Glodeanu (violon)
Enregistré en l’église de Pommiers-en-Forez (6-9 octobre 2008) – 65’01
Ambronay Editions AMY019 (distribué par Harmonia mundi) – Notice trilingue (français, anglais et allemand) de Gilles Cantagrel et Mira Glodeanu





On ne compte plus le nombre de disques consacrés au violon à l’époque baroque. Il faut bien dire que cette époque a vu officier un nombre considérable de virtuoses de l’archet à travers toute l’Europe, sans compter les compositeurs qui, sans forcément y toucher, y ont vu un instrument de prédilection pour leur inspiration musicale.


Aussi est-ce avec un léger énervement que l’on voit apparaître, dans ce disque paru aux Editions Ambronay qui reflètent parfaitement l’émulation musicale de cette petite ville, la si connue Chaconne de la Deuxième Partita pour violon seul de Johann Sebastian Bach (1685-1750). La diversité disponible du répertoire est telle qu’on aurait tout de même pu s’en passer. L’interprétation de Mira Glodeanu, qui a notamment étudié avec Sigiswald Kuijken et a travaillé avec les plus grands chefs et solistes du répertoire baroque (Philippe Herreweghe, Christophe Rousset, Véronique Gens, ...), est excellente, les mélodies dansant sans que la technique ne se fasse entendre pour autant, le son rustique de son violon (datant de 1604 et exécuté par le luthier polonais Marcin Groblicz) étant très agréable à l’oreille. Néanmoins, le discours n’est pas bien neuf et se situe dans les très bonnes versions sans atteindre les sommets atteints notamment par Nathan Milstein (Deutsche Grammophon) ou, tout récemment et dans une autre optique, par Amandine Beyer (ZigZag Territoires). La même remarque peut d’ailleurs être faite à l’adresse de la Première Sonate qui, elle non plus, ne démérite pas (le début de l’Adagio initial!) mais qui s’avère globalement moins séduisante que d’autres versions.


Plus intéressants sont les autres compositeurs à l’affiche de ce disque, à commencer par Johann Paul von Westhoff (1656-1705), peu représenté au disque. Surtout connu pour sa Erstes Dutzend Allemanden, Couranten, Sarabanden und Giguen Violino Solo sonder Passo Continuo («Première douzaine d’Allemandes, Courantes, Sarabandes et Gigues pour violon solo sans basse continue »), partition datant de 1682 mais retrouvée seulement au début des années 1970, Westhoff reste comme un des grands virtuoses du violon de cette époque, ayant fait montre de ses talents à travers toute l’Europe, de Dresde (où il est né) à l’Italie en passant par la Cour de Louis XIV. La Quatrième Suite proposée ici, comportant quatre mouvements, ne brille pas par la diversité de ton mais séduit essentiellement par son dernier mouvement, une Gigue tout en bonhomie et simplicité.


Beaucoup plus connu, Johann Georg Pisendel (1687-1755), également connu sous le nom de Pisendeli, a été un des grands violonistes virtuoses de son époque, notamment à la cour de Dresde où il officia plusieurs années jusqu’à sa mort. La Sonate qui nous est présentée ici mêle adroitement, dès le premier mouvement (un Prélude), accents italiens (Pisendel fut un grand ami de Vivaldi et se rendit lui-même dans la Péninsule) et tonalités étonnamment modernes. La Gigue est un modèle d’équilibre, Mira Glodeanu bénéficiant d’une prise de son flatteuse qui renforce les couleurs d’un archet particulièrement véloce: pour s’en convaincre de manière définitive, il suffira d’écouter les Variatione conclusives.


Enfin, comment ne pas inclure dans ce panorama baroque Heinrich Ignaz Franz von Biber qui, né en 1644 et mort en 1704, laisse derrière lui de nombreuses compositions, notamment religieuses comme cette extraordinaire Missa Salisburgensis, mais également destinées au violon, répertoire dominé par les célèbres Sonates du Rosaire. La Passacaille qu’interprète ici Mira Glodeanu adopte de bout en bout le style tout en réserve, en sobriété voire, dirons certains, en aridité de cette musique protestante du baroque médian (1650-1700). Sans chercher de fioritures inutiles, elle livre une lecture intense et simple à la fois qui conclut ce disque de la plus belle manière: sans aucun doute, voici une très grande artiste. Regrettons d’autant plus le manque relatif d’originalité de cette anthologie.


Le site de Mira Glodeanu


Sébastien Gauthier

 

 

 

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