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11/06/2011
Franz Liszt : Années de pèlerinage: «Vallée d’Obermann», «Sonetto 123 del Petrarca», «Sposalizio» et «Les Jeux d’eau à la villa d’Este» – Etudes d’exécution transcendante n° 5 «Feux-Follets», n° 10 et n° 12 «Chasse-neige» – Etude d’après Paganini n° 3 «La Campanella» – Valse oubliée n° 1
Richard Wagner : Tristan und Isolde: «Isoldes Liebestod» (transcription: Liszt)

Nikolaï Lugansky (piano)
Enregistré à Westleton (juin 2011) – 65’29
Naïve Ambroisie AM 205 – Notice de présentation en français, anglais et russe





Must de ConcertoNet


Premier disque Liszt pour Lugansky. Premier disque Lugansky pour Naïve (un contrat d’exclusivité ayant été signé en septembre 2011 avec celui qu’on a déjà entendu chez de nombreux éditeurs, d’Erato à Onyx ou DG). Coup d’essai, coup de maître. Ce très grand disque, construit comme un parcours en terre de poésie lisztienne, est une leçon de style tout autant que de technique. Un Liszt marqué par l’école russe, assurément: Mary Pardoe a raison, dans son érudite notice, de replacer Nikolaï Lugansky (né en 1972) dans la «longue lignée de pianistes russes [...] à commencer par Mili Balakirev [...] puis Gilels, Rachmaninov, Horowitz, et beaucoup d’autres». Davantage Gilels qu’Horowitz à dire vrai. Car le toucher de Lugansky est net sans être froid, précis sans être implacable. Seule «La Campanella» laisse impassible, oubliant peut-être ses origines paganiniennes à force de tenue – mais quelle souplesse, quelle rigueur, quelle puissance dans le poignet! «Feux-Follets» et la Première Valse oubliée savent pourtant se faire tout aussi bondissants en exprimant une personnalité espiègle autrement plus magnétique.


On peut décrire la qualité du jeu propre à chaque pièce ou saluer la cohérence d’ensemble d’un disque qui réalise la quadrature du cercle lisztien. On peut louer les accords grandioses comme des sculptures de glace (le cœur de la «Vallée d’Obermann», le début de la «Mort d’Isolde»), le mélange de digitalité objective et de pianisme à fleur de peau – dans les nuances comme dans les rythmes («Chasse-Neige», «Sonnet de Pétrarque») –, la force tranchante et sans bavure (Dixième des Etudes d’exécution transcendante) ou la sérénité intense et juste (un «Sposalizio» pour l’île déserte) du toucher, le délié sensationnel de doigts dont se dégage une fluidité qui ne cède jamais à la coquetterie («Les Jeux d’eau à la villa d’Este»), la chaleur d’un phrasé empreint de lyrisme – un lyrisme économe, patient mais néanmoins ardent. Ou dire tout simplement que cet enregistrement – l’un des plus inattendus en même temps que des plus incontestables de l’année «Liszt 2011» – trouve le ton juste entre émotion et technicité. L’un dans l’autre, voici un disque à thésauriser – qui fait penser qu’à bientôt quarante ans, Nikolaï Lugansky entre dans l’étape de maturité de son art de l’interprétation.


Gilles d’Heyres

 

 

 

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