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10/31/2011
Louis-Ferdinand Hérold : Concertos pour piano n° 3 en la majeur, n° 4 en mi mineur et n° 2 en mi bémol majeur

Jean-Frédéric Neuburger (piano), Sinfonia Varsovia, Hervé Niquet (direction)
Enregistré à la Maison de la Radio polonaise, Varsovie (16-18 mai 2010) – 61’
Mirare MIR 127 (distribué par Harmonia mundi) – Notice trilingue exhaustive (français, anglais et italien) d’Alexandre Dratwicki





Certes, il est bon de sortir des sentiers battus. Certes, on ne peut que se féliciter de voir des éditeurs enfin développer une vraie politique artistique. Certes, on ne peut qu’applaudir en constatant que des artistes confirmés comme Jean-Frédéric Neuburger et Hervé Niquet s’engagent dans de tels projets. Cela dit, quel est l’intérêt de ce disque? Car autant on peut parfois s’étonner que d’authentiques chefs-d’œuvre soient restés si longtemps inconnus du public, autant on peut aussi parfois parfaitement le comprendre...


Hormis pour son opéra-comique Zampa (1831), repris à Favart en 2008, Louis-Ferdinand Hérold (1791-1833) est depuis longtemps tombé dans l’oubli, sauf à se souvenir que sa statue fait partie de celles qui ornent la façade de l’Hôtel de ville de Paris. Un Dictionnaire des artistes de l’école française au XIXeme siècle de Charles Gabet (1831) donne notamment de lui cette phrase lapidaire: «M. Hérold – Cet artiste, ex professeur adjoint au Conservatoire, donne des leçons de piano». Sa notice biographique mentionne ensuite qu’il fut l’auteur, outre de ballets et de pièces pour le piano, de plusieurs opéras parmi lesquels on relèvera Charles de France (1816), Le Lapin blanc (1825) ou Emmeline (1829). En l’occurrence, le Deuxième Concerto pour piano date de 1811, année qui suit l’obtention par Hérold du premier prix de piano au Conservatoire, les deux autres de 1813, soit l’année après qu’il a reçu le Premier grand prix de composition musicale de l’Institut.


Le Troisième Concerto qui ouvre ce disque est d’une platitude absolue. Qu’on en juge: un premier mouvement où les traits du piano montent et descendent sans autre forme de procès, un deuxième mouvement original dans la mesure où le piano intervient seul avec le violon solo (brève incursion de la sonate dans le concerto), un dernier mouvement où le piano aligne des traits que tout élève de première année peut (presque) réussir, la fin du concerto s’avérant brouillonne et plutôt maladroite. Jean-Frédéric Neuburger et Hervé Niquet défendent pourtant l’œuvre avec le professionnalisme qu’on leur connaît mais, pour autant, ils ne réussissent aucun miracle. Le Quatrième Concerto, composé de deux mouvements, se caractérise essentiellement par des différences de nuances dans l’Allegro, le soliste sachant effectivement jouer forte ou piano, et par une incroyable mièvrerie dans le Rondo. Moderato assai: on fuit! Quant au Deuxième Concerto, on en sera également pour ses frais. La mièvrerie définit de nouveau ce premier mouvement Allegro maestoso qui ne bénéficie d’aucune recherche. Le dernier mouvement se veut technique, alignant force trilles, appogiatures et motifs d’ornementation mais dans quel but? On se le demande et on oublie bien vite la question, la brève rêverie étant interrompue par une fin ridicule tant elle est pompeuse. Un disque à oublier rapidement, sauf pour les éventuels amateurs ou curieux de tous ordres...


Un mot enfin: le 28 novembre 1811, Friedrich Schneider créait, accompagné par l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, un autre concerto pour piano. Il s’agissait de «L’Empereur» d’un certain Ludwig van Beethoven... Que dire de plus?


Sébastien Gauthier

 

 

 

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