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09/30/2011
Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonie n° 29, K. 186a [201] – Concerto pour piano n° 27, K. 595 – Sérénade n° 13 «Eine kleine Nachtmusik», K. 525 – Symphonie n° 41, K. 551
Robert Schumann : Concerto pour piano, opus 54 (*)

Clara Haskil (piano), Gürzenich-Orchester Köln, Orchestre de la Suisse romande (*), Otto Klemperer, Ernest Ansermet (*) (direction)
Enregistré en public à Montreux (9 septembre 1956) et à Genève (10 octobre 1956) [*] – 131’03
Album de deux disques Cascavelle VEL 3149 (distribué par Abeillemusique)





Wolfgang Amadeus Mozart : Concertos pour piano n° 5, K. 175, et n° 27, K. 595 – Rondo pour piano et orchestre, K. 382
Cyprien Katsaris (piano), Salzburger Kammerphilharmonie, Yoon Kuk Lee (direction)
Enregistré en public à Salzbourg (25 octobre 1997 [K. 175], 22 avril 1998 [K. 595] et 12 mars 1999 [Rondo]) – 67’55
Piano 21 P21 039-N (distribué par Intégral)





Dans l’abondante discographie des Concertos pour piano, l’édition par Cascavelle d’un enregistrement d’une légende mozartienne croise le chemin d’une intégrale en cours – sauf erreur, il manque encore huit concertos, donc sans doute quatre disques – qui a précédemment été évoquée ici, ici et ici.


Clara Haskil a laissé de nombreux témoignages dans la plupart des grands concertos de Mozart, avec Casals, Cluytens, Markevitch, Sacher, Schuricht mais aussi Fricsay, notamment en 1957 dans le Vingt-septième (1791) à Munich (DG). Le présent enregistrement de ce même concerto, réalisé l’année précédente au festival de Montreux sous la baguette de Klemperer et déjà paru isolément chez Music & Arts a aussi été regroupé avec la gravure «officielle» au sein d’un coffret réalisé par Andromeda il y a deux ans. La préférence continuera d’aller à la version «officielle», car l’instrument, assez moche, sans doute desservi aussi par la vétusté de la prise de son, ne flatte pas le jeu de la pianiste helvéto-roumaine, qui livre une interprétation sans surprise ni séduction particulière, comme si une certaine raideur de la direction venait interférer, malgré un Finale plus vivant.


C’est que le Mozart de Klemperer, également mis en vedette par ces deux disques reprenant la totalité du programme donné lors de ce concert de septembre 1956, est plus sérieux et vigoureux que charmeur, même s’il ne se caractérise certes pas encore par la sévérité intimidante des toutes dernières années. Mais cela, on le savait déjà, car les témoignages du chef allemand dans ce répertoire ne manquent pas, que ce soit en studio ou en public – avec le (New) Philharmonia (EMI), la Radio bavaroise (Medici Masters), la Radio de Cologne (Golden Melodram), la NDR de Hambourg (Music & Arts), la RIAS de Berlin (Urania) et le Philharmonique de Berlin (Testament) pour la seule Vingt-neuvième Symphonie (1774)! Mais si les premiers mouvements paraissent un peu lents et massifs, Klemperer, à la tête d’un Orchestre du Gurzenich de Cologne pas toujours impeccable, s’accommode évidemment d’un langage volontiers contrapuntique – Quarante-et-unième (1788) – tout en sachant abandonner une certaine hauteur de vue pour un emballement qui n’en étonne que davantage – Menuet de la Vingt-neuvième, Rondo final de la Treizième Sérénade «Une petite musique nuit» (1787).


Accompagné d’une notice (en français, anglais et allemand) de Frédérick Casadesus se limitant à une brève biographie des artistes, ce double album permet en outre de retrouver Haskil chez l’un de ces compositeurs de prédilection, Schumann, plus précisément dans le Concerto pour piano (1841/1845), mais cette fois-ci à Genève, un mois plus tard, avec Ernest Ansermet. Le chef suisse, dont Cascavelle a par ailleurs publié un enregistrement de cette même œuvre réalisé trois ans plus tard avec un Wilhelm Kempff des mauvais jours (voir ici), est de ceux qui s’attachèrent à faire découvrir la pianiste lorsqu’elle s’installa en Suisse après la fin de la Première Guerre mondiale: dès janvier 1921, ils étaient associés pour ce Concerto, qu’ils offraient ici ensemble pour la dernière fois. Déjà éditée chez Claves en 2004, cette version d’octobre 1956 vient cinq ans après son enregistrement en studio avec van Otterloo à La Haye (Philips) et un an après celui effectué en public avec Schuricht à Strasbourg (Music & Arts). Le son est nettement meilleur que pour Mozart à Montreux, mais révèle d’autant mieux les faiblesses de l’orchestre et, en particulier dans le Finale, le trop grand nombre d’imprécisions de la soliste, dont le naturel et la sensibilité demeurent cependant intacts.


Pour la septième étape de son intégrale sous sa propre étiquette Piano 21, éclairée par une bonne notice (en anglais, allemand et français) de Christian Lorandin, Cyprien Katsaris, toujours en compagnie de la Philharmonie de chambre de Salzbourg dirigée par Yoon Kuk Lee, joue à son tour le Vingt-septième. Les limites relevées à l’écoute des précédents volumes se confirment ici: prudent, trop en retrait, manquant d’implication, le pianiste franco-chypriote ne commet certes pas d’écarts stylistiques mais peine à susciter l’intérêt. Il a choisi de coupler l’ultime concerto au Cinquième (1773) – en fait le premier véritablement de la main de Mozart – complété par le Rondo K. 382 (1782), qui constitue un finale alternatif destiné au public viennois, tous deux assortis de cadences alternatives, dont une de son cru. Il semble trouver davantage de motivation dans l’alpha du catalogue concertant de Mozart que dans son oméga: même s’il n’atteint pas la réussite d’un David Greilsammer, par exemple, l’élan et la spontanéité qu’exige cette page «de jeunesse» ne font pas défaut.


Bref, comme on dit généralement en pareille occasion, à réserver aux fans de Haskil, Klemperer et Katsaris – mais ils sont nombreux.


Le site de Cyprien Katsaris
Le site de la Philharmonie de chambre de Salzbourg


Simon Corley

 

 

 

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