About us / Contact

The Classical Music Network

CD

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

06/09/2011
« Lemeland & l’Amérique »
Aubert Lemeland : Omaha pour voix de femmes, opus 157 – Elégie à la mémoire de Samuel Barber, opus 125 (#) – Concerto funèbre n°3 « A la mémoire de William Schuman », opus 151 (+) – Songs for the Dead Soldiers, opus 156 (extraits) (#) – Battle Pieces, opus 174 (*) – Mon chien, la musique américaine et moi...

Vania Vilers, Jacqueline Hamelle (récitants), Carole Farley (soprano), Marie-Annick Nicolas (violon), Jean-Pierre Ferey (piano), Chœur Francine Bessac, Ensemble instrumental de Grenoble (#), Orquestra nacional do Porto (*), Orchestre national de chambre de Toulouse (+), Marc Tardue (# *), Emmanuel Plasson (+) (direction)
Enregistré à Toulouse (1992 [Concerto]), Grenoble (1994 [Omaha, Elégie, Songs]) Paris (2001-2002 [Mon chien]) et Porto (2004 [Battle Pieces]) – 222’13
Album de trois disques Skarbo DSK 311456 (distribué par Intégral)



Skarbo a le courage de défendre Aubert Lemeland (1932-2010), compositeur prolifique (environ deux cents opus) qui n’est pas parvenu à s’imposer. Son décès, survenu en novembre dernier, risque d’aggraver cette déplorable situation, alors que sa musique, pour ce qu’il est possible d’en connaître, est susceptible de toucher le plus grand nombre grâce à son harmonie, sa facture claire et une attention toute particulière portée à la mélodie. Elle n’innove en rien, certes, mais fait entendre une voix personnelle, l’expression n’excluant pas la rigueur formelle.


Comportant, à défaut de livret, un texte de présentation de Jean-Pierre Ferey, ce digipack de trois disques est une occasion idéale de lier connaissance avec un musicien marqué par le débarquement des Alliés sur la côte normande, dont il est originaire, et influencé, ce qui n’est pas banal, par la musique américaine. Deux œuvres reprises ici témoignent de cet intérêt : la pudique et sincère Elégie à la mémoire de Samuel Barber, dans sa version pour orchestre à cordes, et le touchant et profond Concerto funèbre « à la mémoire de William Schuman » avec qui Lemeland a correspondu de façon relativement soutenue.


La Seconde Guerre mondiale constituait pour Lemeland une source d’inspiration importante. La notice explique que sa vocation naquit au contact d’un officier allemand, également musicien, qui occupa la maison familiale durant le conflit. Les trois autres œuvres regroupées sur cet album illustrent l’impact que ces événements eurent sur lui : Omaha, impression ressentie lors d’une visite au cimetière américaine de Colleville-sur-Mer, trois extraits des fort beaux Songs for the Dead Soldiers, pour soprano et orchestre à cordes, et Battle Pieces. Cette œuvre forte et absolument poignante est une adaptation pour piano et orchestre à cordes de cinq de ses Ballades du soldat écrites à l’origine pour piano.


Les interprétations, qui rendent justice au compositeur, proviennent de disques précédemment parus. La seule nouveauté réside donc dans Mon chien, la musique américaine et moi..., un récit de nature autobiographique, à entendre plutôt qu’à lire, selon les intentions de Lemeland, qui prend pour point de départ un fait original : un jour, son chien a détruit sa partition de la Deuxième Symphonie de Sessions, une œuvre qu’il tenait en haute estime. Comme ce récit en trente-cinq chapitres accuse une durée de presque trois heures, il est probable qu’il en laisse plus d’un sur le bord de la route...


Sébastien Foucart

 

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com