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06/02/2011
Victor Kissine : Zerkalo
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Trio pour piano, opus 50 « A la mémoire d’un grand artiste »

Khatia Buniatishvili (piano), Gidon Kremer (violon), Giedré Dirvanauskaité (violoncelle)
Enregistré en la Himmelfahrtskirche de Munich (août 2010) – 71’19
ECM 2202 (distribué par Universal)





Gidon Kremer, Giedré Dirvanauskaité et Khatia Buniatishvili enregistrent le Trio pour piano « A la mémoire d’un grand artiste » (1882) de Tchaïkovski en le couplant avec une œuvre pour le même effectif que Victor Kissine (né en 1953) leur a dédiée, Zerkalo (2009). Ce compositeur né à Saint-Pétersbourg et émigré en Belgique s’est inspiré d’un bref extrait de Sans héros de la fameuse poétesse Anna Akhmatova : « Seul le miroir qui songe d’un miroir et le silence qui sauvegarde un silence... ». Dans une note d’intention en français, alors que le reste de la notice est rédigé en anglais et allemand, il explique avoir voulu traduire la « sensation du temps qui se reflète ». L’auditeur percevra probablement un effet de reflet – zerkalo en russe signifie miroir – entre d’un côté le piano et de l’autre le violon et le violoncelle. Sans modifier le cours de l’Histoire de la musique, cet ouvrage de vingt minutes, dont le titre constitue en outre un hommage au film homonyme de Tarkovski, évolue le plus souvent dans des nuances piano, tournées vers le silence. Le ton s’avère méditatif et évocateur.


Cette composition relativement recherchée constitue le principal intérêt du disque puisque le Trio de Tchaïkovski suscite de nombreux reproches. Malgré une maîtrise globalement élevée, bien que le violoniste ne se montre pas constamment impeccable, l’interprétation semble interminable à cause d’une trop grande pondération du propos, trop souvent placide. Il manque à cette version disparate un minimum de tension et de climat. Ainsi le « Pezzo elegiaco » tend à l’alanguissement alors que certains accents paraissent ailleurs un peu trop surlignés. Les musiciens alourdissent en outre cette musique d’un excès d’intention comme dans la Variation X. Pour ne citer que deux références modernes, celles de Lang Lang, Vadim Repin et Mischa Maisky (DG) et du Trio Talweg (Triton) sont nettement moins contestables. La prise de son de ce disque publié chez ECM s’avère par contre excellente, fidèle en cela à la réputation du label fondé par Manfred Eicher.


Sébastien Foucart

 

 

 

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