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05/29/2011
Ludwig van Beethoven : Cantate auf den Tod Kaiser Joseph des Zweiten, WoO 87 (*) – Messe en ut majeur, opus 86

Cornelia Ptassek (*), Gunta Davidchuka (*), Mihaela Komocar (sopranos), Maria Soulis (*), Nora Gubisch (mezzo-sopranos), Frédéric Antoun (*), Yves Saelens (ténors), Alexander Marco-Buhrmester (*),Scott Wilde (basses), Pierre Mea (orgue), Latvijas Radio Koris, Sigvards Klava (chef de chœur), Orchestre national de Montpellier Languedoc-Roussillon, Friedemann Layer (direction)
Enregistré en public au festival de Radio France et de Montpellier Languedoc-Roussillon (29 juillet 2006 [Messe] et 25 juillet 2007) – 79’15
Disque Accord 480 0793 (distribué par Universal) – Notice trilingue (français, anglais et allemand) d’André Lischke et de Dorian Astor





Créé en 1985 sous la houlette du toujours enthousiaste René Koering, le Festival de Radio France et de Montpellier Languedoc-Roussillon avait décidé d’emblée de proposer au public des programmes empreints d’une très grande diversité, associant aussi bien musique classique que musique du monde, récital que musique symphonique, répertoire baroque que créations contemporaines, musique que théâtre et conférences...


Au sein de ce vaste ensemble, voici puisées deux pièces vocales emblématiques de l’œuvre de Ludwig van Beethoven (1770-1827). La Cantate pour la mort de Joseph II fut commencée par le jeune compositeur dès le mois de mars 1790 (l’empereur étant décédé le 20 février précédent) mais, n’étant finalement pas prête à temps et ayant été jugée trop difficile par les musiciens, elle fut totalement oubliée. Oubliée jusqu’au moment où, chose incroyable, elle fut redécouverte par le fameux critique Eduard Hanslick en 1884 chez un marchand de livres anciens à Leipzig pour être finalement exécutée à Vienne, pour la première fois, le 23 novembre 1884 seulement! Œuvre que Beethoven réutilisera pour partie (notamment pour Fidelio), la Cantate pour la mort de Joseph II trouve ici une interprétation tout à fait correcte en raison, principalement, d’un bon orchestre aux cordes soyeuses et aux vents bien affirmés (le splendide hautbois dans l’air «Da stiegen die Menschen an’s Licht» mais, malheureusement, déplorons de fort laides clarinettes au début de l’air de la soprano «Hier schlummert seinen stillen Frieden der grosse Dulder»). En revanche, on ne peut qu’être dubitatif à l’égard des solistes féminins, notamment des deux sopranos, qui connaissent de fréquents problèmes de justesse et qui peinent dès que la tessiture monte un peu trop haut pour elles. Pour sa part, Alexander Marco-Buhrmester se montre très à son aise, chantant son air «Da kam Joseph» avec puissance et maîtrise même si l’on peut regretter un vibrato par trop excessif et quelques attaques mal ajustées dans les aigus. Sans faire chavirer les foules et sans nier une justesse parfois approximative, le Chœur de la Radio lettone intervient pour sa part avec application et participe pleinement à cette version tout à fait honorable qui, néanmoins, demeure en deçà de celles, plus parfaites, dirigées par Karl Anton Rickenbacher (chez Koch Schwann) ou Myung-Whun Chung (chez Deutsche Grammophon).


Autre œuvre d’importance au programme de ce disque, la Messe en ut majeur (1807) que l’on a peu l’occasion d’entendre même si elle a été récemment donnée à Paris. Commandée par le prince Nikolaus II Esterházy qui faisait jouer une nouvelle messe chaque année, le dimanche qui suivait la fête de sa femme, cette messe reste célèbre pour avoir reçu un accueil des plus circonspects de la part d’un prince qui était dérouté de ne pas y retrouver la musique de Haydn à laquelle il était habitué. L’Orchestre national de Montpellier Languedoc-Roussillon, conduit avec dynamisme par Friedemann Layer, qui était alors son chef titulaire (il le resta d’ailleurs pendant plus de dix ans, de 1994 à 2007), fait preuve d’une très belle sonorité, les ensembles autant que les solistes (quel pupitre de cors!) étant parfaitement à leur aise dans une œuvre interprétée ici avec beaucoup de théâtralité. Le Chœur de la Radio lettone semble également beaucoup plus concerné que dans la Cantate, manifestant ici une plus évidente cohésion et un engagement qui fait véritablement plaisir à entendre, notamment dans le «Gloria» (magnifiquement soutenu par un très beau pupitre de cordes) et dans l’«Agnus Dei». Quant aux solistes, ils sont tous les quatre d’un très bon niveau, mention spéciale devant être décernée au ténor Yves Saelens qui allie avec beaucoup de réussite solennité et émotion. Même si, dans une perspective «classique», la version gravée en 1970 par Karl Richter et l’Orchestre Bach de Munich, avec notamment Gundula Janowitz et Julia Hamari, publiée dans la collection «Panorama Classique» chez Deutsche Grammophon, ou dans une approche plus authentique, la version Gardiner (chez Archiv Produktion) restent préférables, la présente gravure possède d’indéniables atouts et, de ce fait, ne doit évidemment pas être ignorée.


Le site de Cornelia Ptassek
Le site de Maria Soulis
Le site d’Alexander Marco-Buhrmester
Le site d’Yves Saelens
Le site de l’Orchestre national de Montpellier Languedoc-Roussillon
Le site du Chœur de la Radio lettone


Sébastien Gauthier

 

 

 

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