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02/27/2011
Johannes Brahms : Lindes Rauschen in den Wipfeln, opus 3 n° 6 – Wie raft ich mich, opus 32 n° 1 – Wehe, so willst Du mich wieder, opus 32 n° 5 – Wie bist du, meine Königin, opus 32 n° 9 – So willst du des Armen, opus 33 n° 5 – Botschaft, opus 47 n° 1 – Sonntag, opus 47 n° 3 – Der Gang zum Liebchen, opus 48 n° 1 – Herbstgefühl, opus 48 n° 7 – Abenddämmerung, opus 49 n° 5 – Es träumte mir, opus 57 n° 3 – Auf dem See (Blauer Himmel), opus 59 n° 2 – Regenlied, opus 59 n° 3 – Serenade, opus 70 n° 3 – Geheimnis, opus 71 n° 3 – Verzagen, opus 72 n° 4 – Unüberwindlich, opus 72 n° 5 – Frühlingslied, opus 85 n° 5 – Feldeinsamkeit, opus 86 n° 2 – Nachtwandler, opus 86 n° 3 – Wir wandelten, opus 96 n° 2 – Meerfahrt, opus 96 n° 4 – Ständchen, opus 106 n° 1

Dietrich Fischer-Dieskau (baryton), Tamás Vásáry (piano)
Enregistré en concert à la Philharmonie de Berlin (15 septembre 1972) – 66’26
Audite 95.635 (distribué par Intégral) – Notice de présentation en allemand et en anglais (texte des lieder non traduit)





L’exploration de l’héritage discographique de Dietrich Fischer-Dieskau (né en 1925) se poursuit chez Audite, qui a déjà fait paraître nombre de rééditions et d’inédits passionnants (lire ici), à commencer par un volume Hugo Wolf proprement miraculeux. Entièrement dédié à Johannes Brahms, ce disque propose d’entendre le baryton allemand dans un récital donné en 1972 dans la grande salle de la Philharmonie de Berlin, un lieu dont le gigantisme n’est pas très adapté aux exigences du lied. On déplore ainsi un festival de toux, éternuements et autres chutes d’objets dont le public allemand n’est généralement pas coutumier. L’heureuse contrepartie de cette prise sur le vif réside dans la présence sonore de la captation réalisée par la RIAS et dans la spontanéité du direct: vertige du chant sans filet! D’autant que l’accompagnement du pianiste hongrois Tamás Vásáry (né en 1933) rehausse l’éloquence de l’ensemble.


On rendra, tout d’abord, hommage à l’intelligence de la construction du récital, qui puise dans un répertoire riche de deux cents lieder pour offrir de Brahms une image complète, à travers l’alternance des atmosphères et le kaléidoscope des sentiments et des couleurs. Signalons également que le concert recoupe en partie l’enregistrement de 1952 avec Hertha Klust, rendant les comparaisons passionnantes (Wie raft ich mich, Botschaft, Abenddämmerung, Es träumte mir, Ständchen) et présentant le chanteur dans un état supérieur de maîtrise de l’intonation comme du texte. En vingt ans, le médium est certes moins souverain, mais la voix continue d’offrir des variations de puissance qui prennent aux tripes, d’une intensité dramatique encore plus forte. D’autant que l’aigu possède une intensité préservée, vibrant d’émotion – dans Nachtwandler comme dans Abenddämmerung et, plus encore, dans le sommet de ce disque: un Es träumte mir au paradis. Dietrich Fischer-Dieskau réussit partout l’alliance d’une respiration souveraine et d’une vivacité d’élocution sans commune mesure. Dans Feldeinsamkeit, dans Meerfahrt, dans Verzagen, dans So willst du des Armen même, l’auditeur est happé par le vertige d’une mélodie qui s’abandonne à l’avant-garde des modulations brahmsiennes, lesquelles regardent déjà vers Webern et Berg. A écouter sans réserve ni modération.


Gilles d’Heyres

 

 

 

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