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02/10/2011
Hans Werner Henze : Symphonies n° 7 (*) et n° 9 – Barcarola (*) – Three Auden Songs

Ian Bostridge (ténor), Julius Drake (piano), Rundfunkchor Berlin, City of Birmingham Symphony Orchestra (*), Berliner Philharmoniker, Ingo Metzmacher, Simon Rattle (*) (direction)
Enregistré en public à Birmingham (25 mai 1992) et à Berlin (11 septembre 1997 [Neuvième Symphonie]) et en studio à Londres (avril 2000 [Songs]) – 124’02
Album de deux disques EMI Classics 50999 2 37601 2 7





A un prix très avantageux (mais avec une notice sommaire en anglais, allemand et français), EMI réédite en un unique album de sa collection «20th Century Classics» des enregistrements d’œuvres de Hans Werner Henze (né en 1926) parus entre 1993 et 2001. S’il possède à son actif plusieurs opéras qui ont trouvé leur place au répertoire (Boulevard Solitude, Le Prince de Hombourg, Les Bassarides, Le Jeune Lord, ...), le compositeur allemand s’est par ailleurs imposé comme l’un des plus grands symphonistes de son pays et de sa génération. La présente compilation en témoigne au travers de deux de ses plus récentes symphonies, partitions de grande ampleur (respectivement trente-neuf et cinquante-quatre minutes).


Succédant à la «révolutionnaire» Sixième créée quinze plus tôt à La Havane, la Septième (1984), inspirée par la personnalité de Hölderlin, a marqué le départ d’une seconde étape dans l’édification du corpus symphonique de Henze. Si la forme en quatre mouvements apparaît quasi classique, on n’en retrouve pas moins ici les caractéristiques de son style, avec lequel Rattle et son orchestre d’alors manifestent d’évidentes affinités: atmosphère tendue et sombre, écriture dense et paroxystique, inclination pour la danse et pour les grandes vagues lyriques.


Captée lors de sa création à la Philharmonie de Berlin sous la direction d’Ingo Metzmacher, la Neuvième (1997) s’inscrit dans la filiation de Beethoven, non pas parce qu’elle constituerait la fin et le couronnement du corpus – Henze a en effet défié la «malédiction» du chiffre neuf en achevant trois ans plus tard une Dixième (et dernière, selon ses dires) – mais parce que le chœur, omniprésent, y porte un message politique, en l’occurrence celui de l’antifascisme. Adaptant le roman La septième croix (1942) d’Anna Seghers (1900-1983), le texte de Hans-Ulrich Treichel (né en 1952) décrit une fuite devant les Nazis comme un chemin de croix en sept étapes (de deux à dix-sept minutes chacune) dont la dernière permet toutefois d’entrevoir une issue plus heureuse. Au cœur de ces tempêtes sonores toujours aussi puissantes et véhémentes, la fin de la cinquième partie («La Chute») offre également des moments d’intense poésie.


Les compléments sont substantiels, puisque malgré son titre, Barcarola (1979) n’est une pièce légère ni par sa durée (plus de vingt minutes) ni par son propos (un hommage à Paul Dessau). Enfin, les Trois Chants (1983), contemporains de la Septième Symphonie, servis par Ian Bostridge avec son soin coutumier mais dont le livret ne reproduit pas les textes, confirment l’attachement de Henze au poète britannique Wystan Hugh Auden (1907-1973), qui, après avoir travaillé avec Britten (Paul Bunyan) et Stravinski (The Rake’s Progress), fut son librettiste pour Elégie pour de jeunes amants puis Les Bassarides.


Simon Corley

 

 

 

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