About us / Contact

The Classical Music Network

CD

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

01/17/2011
«Concerts avec plusieurs instruments – V»
Johann Sebastian Bach : Ouverture n° 3 en ré majeur, BWV 1068 – Concerto pour clavecin en fa mineur, BWV 1056 (*) – Concerto brandebourgeois n° 6 en si bémol majeur, BWV 1051 – Concerto pour trois clavecins en ré mineur, BWV 1063

Céline Frisch (*), Dirk Boerner, Anna Fontana (clavecin), Café Zimmermann, Pablo Valetti (violon solo et direction)
Enregistré à l’Arsenal de Metz (février 2004) et au Temple Saint-Jean de Mulhouse (mars et mai 2010) – 58’31
Alpha 168 (distribué par Harmonia mundi) – Notice bilingue (français et anglais) de Denis Grenier et Gilles Cantagrel





Encore ou Enfin? Quelle réaction doit-on adopter lorsque l’on voit ce nouveau disque consacré à certaines œuvres concertantes de Johann Sebastian Bach (1685-1750)? En effet, l’engorgement des références et la célébrité des pièces présentées, qui pouvaient susciter une certaine lassitude, sont contrebalancés par les précédents opus de l’ensemble Café Zimmermann (nous en sommes ici au cinquième volume) dont, par ailleurs, on ne compte plus les réussites chez ce compositeur (voir ici et ici). Passé donc un bref moment de circonspection, on se lance dans l’écoute de ce disque qui, une fois encore et comme on pouvait s’y attendre, se place au sommet des interprétations existantes.


Au sommet non pas, évidemment, en raison de l’originalité du programme qui, on l’a dit, puise allégrement dans les œuvres-phare du Cantor, à commencer par les six Concertos brandebourgeois dont il ne manque désormais que le Premier et les non moins célèbres Suites pour orchestre, seule la Suite BWV 1069 devant désormais être enregistrée. Au sommet, non pas davantage parce que les instrumentistes seraient meilleurs que ceux de l’English Concert, des English Baroque Soloists ou du Freiburger Barockorchester, encore que ceux du Café Zimmermann soient évidemment excellents. En vérité, on place ce disque dans les toutes meilleures introductions possibles à l’œuvre orchestrale de Bach en raison d’un esprit et d’une intelligence dans l’approche qui, liées à des effectifs considérablement allégés (seulement deux violons, un alto, un violoncelle et une contrebasse dans le Concerto BWV 1056), enlèvent une nouvelle couche de vernis à des pièces qui avaient déjà été sérieusement décapées par quelques ensembles plus anciens. Sans pour autant enlever toute patine à ces partitions magnifiquement ciselées, les artisans du Café Zimmermann réussissent à mieux le polir, à lui donner davantage de lustre et de brillance, sans que l’objet finalement obtenu ne paraisse pour autant clinquant.


Confronté à une concurrence de très haut niveau (on notera notamment la superbe version récemment enregistrée par le Concerto Köln), Café Zimmermann se lance véritablement à corps perdu dans la Troisième suite, trahissant un amusement et une verve de chaque instant: quelle facilité dans les traits du violon solo! Quel sens de la rythmique dans l’Ouverture! Dans l’Air, page rabâchée, on admire la parfaite alliance entre un climat apaisé et une allure assez rapide, qui donne ainsi à la pièce une couleur relativement nouvelle par rapport à ce qu’on a l’habitude d’entendre. Quant à la Gigue conclusive, on est immédiatement emporté par les timbales de Daniele Schaebe, au diapason des trois étincelantes trompettes respectivement tenues par Hannes Rux, Helen Barsby et Ute Rothkirch.


Tout en prêtant une oreille attentive à la belle version du Concerto pour clavecin BWV 1056 (mais la découverte d’une version aussi minimaliste n’est pas vraiment une surprise, Bertrand Cuiller en ayant récemment donné une magnifique version), on se précipitera en revanche sur le Sixième Brandebourgeois qui permet à Pablo Valetti, premier violon, de briller par sa musicalité et sa technique, à l’instar d’ailleurs de ses six autres compagnons (notamment l’altiste Patricia Gagnon). L’enrichissement des phrases (tant en termes de volume sonore que d’entrelacements instrumentaux) au fil des entrées des musiciens plonge l’auditeur dans un véritable écrin. Là encore, on se doit de souligner l’attention extrême portée à la rythmique de chaque mouvement (l’Allegro conclusif étant particulièrement bien scandé sans que cela paraisse artificiel pour autant): le discours est travaillé mais la séduction en demeure toujours le maître mot.


Quant au Concerto pour trois clavecins, il s’agit certainement de l’œuvre la moins connue présentée sur ce disque. Sans que l’on sache vraiment s’il s’agit d’une page authentique composée par Johann Sebastian Bach, certains supposent que ce concerto est en vérité la transcription d’une œuvre initialement destinée à trois violons ou à un groupe de solistes (peut-être un violon, une flûte et un hautbois). Volontaire dans le premier mouvement, un rien guindé dans le deuxième, espiègle dans le troisième, ce concerto emporte définitivement l’adhésion initiale pour ce disque qui, encore une fois, n’appelle que des éloges tant pour son contenu que pour sa présentation.


Le site de l’ensemble Café Zimmermann


Sébastien Gauthier

 

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com