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11/02/2010
Concert à la Waldbühne 1993: «Nuit russe»
Nikolaï Rimski-Korsakov : Ouverture «La Grande Pâque russe», opus 36
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Suite de «Casse-Noisette», opus 71a
Alexandre Borodine : Danse polovtsienne n° 17
Igor Stravinsky : L’Oiseau de feu (extraits)
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Ouverture «1812», opus 49
Aram Khachaturian : Gayaneh: «Danse du sabre»
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Sérénade pour cordes, opus 48: «Elégie»
Johann Strauss père : Marche de Radetzky, opus 228
Paul Lincke : Berliner Luft

Orchestre philharmonique de Berlin, Seiji Ozawa (direction), Brian Large (réalisation)
Enregistré en public à Berlin (1993) – 98’
Arthaus Musik 107 163 (distribué par Intégral) – Son PCM Stereo – Format NTSC 4:3 – Région Code 0





Moments festifs par excellence aussi bien pour les musiciens que pour les spectateurs, les concerts donnés par l’Orchestre philharmonique de Berlin dans le théâtre de verdure de la Waldbühne sont toujours très attendus. La thématique varie au fil des années et nous transporte ainsi aussi bien dans les tourbillons de la musique italienne sous la baguette de Claudio Abbado (voir ici) que dans ceux de la musique française sous celle de Georges Prêtre, nous font vibrer au son de la musique sud-américaine avec Gustavo Dudamel ou tendrement rêver lors d’une «Nuit amoureuse» dirigée par Ion Marin. Seiji Ozawa, qui dirige depuis longtemps le Philharmonique, l’a conduit dans ce cadre à deux reprises: en juin 2003, ils donnèrent ensemble une mémorable «Nuit Gershwin» et, dix ans plus tôt, en 1993, ils offrirent à un public conquis d’avance cette «Nuit russe».


Plus que jamais, il convient de rappeler la boutade d’Olivier Messiaen qui disait que «lorsqu’Ozawa dirige, même ses cheveux dirigent»! En effet, même si le chef japonais n’arbore pas ici l’immense chevelure poivre et sel qu’on a parfois pu le voir porter, il danse plus que jamais, et ses cheveux avec! Le podium est tout juste assez large pour qu’il puisse valser, sautiller, bondir quand il le faut, enivré par le son du Philharmonique (dont, pour une fois, le Konzermeister est Rainer Sonne) et galvanisé par l’ambiance de ces concerts en plein air qu’il aime tant (souvenons-nous du concert qu’il avait donné à Paris avec le Symphonique de Boston au pied de la Tour Eiffel le 5 mai 2000 ou des concerts donnés à Tanglewood pendant des années). Il faut dire que les morceaux choisis sont de ceux qui ne peuvent que mettre un orchestre en valeur. Les cuivres se taillent la part du lion dans La Grande Pâque russe (un des sommets du concert) et dans l’Ouverture «1812», lancée par un Ozawa félin dans sa gestique, emportant avec lui un superbe flot sonore lancé par les altos, violoncelles et contrebasses. Les extraits de Casse-Noisette de Tchaïkovski sont également magnifiques, permettant à chaque chef de pupitre de rappeler qu’il est l’un des meilleurs de sa catégorie à travers le monde (Andreas Blau à la flûte, Hansjörg Schellenberger au hautbois, Martin Kretzer à la trompette...). Autres grands moments qu’il convient de visionner en priorité: une «Danse du sabre» à couper le souffle (quel xylophone! quels trombones!) et une Elégie tirée de la Sérénade pour cordes de Tchaïkovski d’une délicatesse inouïe (les deux derniers pizzicati notamment), comme Ozawa l’avait déjà prouvé lorsqu’il a dirigé l’œuvre à Paris il y a quelques mois (voir ici). On restera un peu plus sur sa faim pour ce qui est de Stravinsky (celui qui souhaite écouter Berlin dans l’intégrale de L’Oiseau de feu doit de toute façon se jeter sur l’immense concert donné par l’orchestre avec Claudio Abbado au Japon en 1994) et de Johann Strauss, Ozawa dirigeant la Marche de Radetzky avec beaucoup plus de légèreté et de spontanéité avec l’Orchestre philharmonique de Vienne lors de son merveilleux Neujahrskonzert 2002 (ici). Il n’en demeure pas moins que la soirée fut triomphale et, comme à son habitude, se termina par le Berliner Luft de Paul Lincke (1866-1946), sifflé en chœur par le public.


Brian Large, vieux routier des concerts filmés, ne fait pas forcément preuve d’originalité dans les prises de vues mais sait parfaitement rendre l’atmosphère de la soirée. Les regards complices entre musiciens, les partitions attachées aux pupitres par des pinces à linge (empêchant ainsi le vent de semer la catastrophe au sein de l’orchestre), la gestique d’Ozawa sont des images dont on ne se lasse pas. De même, les gros plans sur les musiciens permettent de comparer les cravates verte (pour le trompettiste solo) et à pois jaunes pour un violoniste, ou les nœuds papillons (mauve et jaune pour le saxophoniste, plus sobre chez les flûtistes)...


Bref, un festival à tous points de vue: musical et visuel!


Sébastien Gauthier

 

 

 

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