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10/11/2010
Robert Schumann : Symphonies n° 1 «Frühling», opus 38, n° 2, opus 61, n° 3 «Rheinische», opus 97, et n° 4, opus 120 [1] – Concerto pour piano, opus 54 [2] – Concerto pour violoncelle, opus 129 [3] – Faschingsschwank aus Wien, opus 26 – Waldscenen, opus 82 – Sonate pour piano n° 3 (Concert ohne Orchester), opus 14 [4] – Widmung, opus 25 n° 1 – Schneeglöckchen, opus 79 n° 26 – Volksliedchen, opus 51 n° 2 – Jasminenstrauch, opus 27 n° 4 – Lied der Braut, opus 25 n° 12 – O ihr Herren, opus 37 n° 3 – Aus den östlichen Rosen, opus 25 n° 25 – Der Himmel hat eine Träne geweint, opus 37 n° 1 – Mein schöner Stern, opus 101 n° 4 – Zum Schluss, opus 25 n° 26 – Aus den hebräischen Gesängen, opus 25 n° 15 – An den Mond, opus 95 n° 2 – Du bist wie eine Blume, opus 25 n° 24 – Dein Angesicht, opus 127 n° 2 – Fraunliebe und Leben, opus 42 [5] – Das Paradies und die Peri, opus 50 [6]

Edith Wiens [5, 6] (soprano, La Péri), Sylvia Herman [6] (La jeune femme), Anne Gjevang [6] (L’ange), Robert Gambill [6] (ténor), Christoph Prégardien [6] (Le jeune homme), Hans-Peter Scheidegger [6] (L’homme), Wilhelm Kempff [2], Aldo Ciccolini [4], Rudolf Jansen [5] (piano), Pierre Fournier [3] (violoncelle), Chœur de chambre romand, Chœur Pro Arte de Lausanne, André Charlet (chef de chœur) [6], Orchestre de la Suisse romande, Armin Jordan [1, 6], Ernest Ansermet [2], Ferenc Fricsay [3] (direction)
Enregistré en public à Genève (6 février 1957 [3] et 18 février 1959 [2]) et en studio à Genève (septembre 1989 et 2 février 1990 [1]) et dans des lieux non précisés (octobre 1988 [6], décembre 1992 [5] et mars 2002 [4]) – 409’20
Coffret de sept disques Cascavelle VEL 3146 (distribué par Abeille musique)





En puisant dans son fonds schumannien, Cascavelle rend hommage au compositeur à l’occasion de son bicentenaire mais peut-être plus encore à Armin Jordan: disparu le 20 septembre 2006 à l’âge de 74 ans, le chef suisse est en effet au cœur de quatre des sept disques de ce coffret, éclairé par une présentation biographique et chronologique concise de Jean-Charles Hoffelé (en français, anglais et allemand).


On retrouve ainsi l’intégrale des Symphonies qu’il a réalisée en 1989-1990. Si la Première «Le Printemps» (1841) et la Deuxième (1846) sont tout à fait honnêtes, nonobstant une prise de son un peu terne et lointaine et un orchestre assez décevant, en particulier des premiers violons trop souvent pris en défaut, l’esprit semble souffler davantage sur la Troisième «Rhénane» (1850), plus dynamique et contrastée, et sur la Quatrième (1841/1851). Jordan dirige également Le Paradis et la Péri (1843): une interprétation inégalement inspirée et vocalement moyenne, tant de la part du chœur que des solistes. Edith Wiens y incarne la Péri, et elle apparaît sur un autre disque, qui lui est cette fois-ci entièrement consacré: enregistrée quatre ans plus tard, elle interprète L’Amour et la Vie d’une femme (1840) ainsi qu’une sélection de quatorze lieder. Les aigus de la soprano canadienne sont un peu aigres et son émission ne paraît pas toujours très sûre, mais elle maîtrise parfaitement le style de ce répertoire.


Pour le reste, le Concerto pour piano (1841/1845), sous la direction d’Ansermet, et le Concerto pour violoncelle (1850), sous la direction de Friscay, tous deux captés en public à la fin des années 1950, n’apportent rien à la gloire respective de Kempff et Fournier. Le premier, en particulier, enchaîne un pain après l’autre sur un instrument abominable: il a évidemment fait mieux quelques années plus tôt avec Krips (1953, DG) ou même bien plus tard avec Kubelík (1973, DG). Le second a laissé de si nombreux témoignages dans cette œuvre, y compris deux mois plus tard avec Rosbaud (1957, Tahra), mais aussi avec Furtwängler (pour le seul Finale, 1943, Lys), Stokowski (1949, Arlecchino), Sargent (1956, EMI), Martinon (1966, DVD EMI) et Kletzki (1967, Melodram), que ceux-ci demeurent, à un titre ou un autre, préférables à celui-ci. Considéré isolement, voilà cependant l’un des meilleurs moments de ce coffret, grâce à la vie de cet enregistrement de concert (et ses légers accrocs), mais aussi à cette alliage d’élégance et d’engagement si caractéristique du violoncelliste français.


Mais le principal trésor de cette publication est sans doute le disque d’Aldo Ciccolini, celui d’un pianiste alors dans sa soixante-septième année, jouissant d’une reconnaissance tardive mais que légitime pleinement un tel enregistrement: malgré un instrument assez agaçant, on ne peut qu’admirer ce piano limpide, ce jeu droit et ce ton intimiste qui font évidemment mouche dans les Scènes de la forêt (1849). Mais son Carnaval de Vienne (1839), loin des visions foudroyantes d’un Benedetti Michelangeli, convainc par son caractère radieux et la redoutable (et rare) Troisième Sonate (1836) ne l’impressionne nullement.


Simon Corley

 

 

 

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