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08/19/2010
Jean-Luc Darbellay : Oyama – Azur – Shadows – Sozusagen – Chant d’adieux – a quattro – Requiem
Julie Kaufmann (soprano), Iris Vermillion (contralto), Christoph Genz (ténor), Markus Marquardt (baryton), Andreas Hartmann (violon), Matthias Sannemüller (alto), Leipziger Hornquartett, Leipziger Schlagzeugensemble, Ensemble Sortisatio, MDR Rundfunkchor, Michael Gläser (chef des chœurs), MDR Sinfonieorchester, Fabio Luisi (direction)
Enregistré en public à Weimar et Leipzig (1999-2006) – 135’33
Double album Claves 50-2702/03 (distribué par Intégral)





Claves dresse en deux disques un portrait de Jean-Luc Darbellay (né en 1946) mais, paradoxalement, si le riche texte de présentation de Pierre-Albert Castanet bénéficie d’une traduction en français, les éléments biographiques consacrés au compositeur et aux interprètes sont réservés aux germanophones. Les sept œuvres retenues illustrent trois axes (musique symphonique, de chambre et vocale) du catalogue de ce musicien formé par Cristóbal Halffter, Dimitri Terzakis et Edison Denisov et dont le langage, peu avancé mais ancré dans son époque, privilégie la clarté de la pensée.


Dédié à Fabio Luisi, qui l’exécute sur cet enregistrement à la tête de l’Orchestre symphonique de la MDR, Oyama, pour grand orchestre (2001, révisé en 2007), emprunte son nom à un volcan japonais entré en éruption au moment de l’écriture de l’écriture de l’œuvre. Cette musique effectivement éruptive, à la polyphonie complexe mais transparente, ressemble à du Xenakis adouci. Divisé également en trois sections distinctes mais enchainées, a quattro (2002), à la texture dense mais séduisante, nécessite quatre cors solistes mais l’esprit concertant de cette œuvre nerveuse et striée s’avère secondaire tant ils se fondent au sein des cuivres de l’orchestre.


La nomenclature d’Azur (2001), composé lors des attentats perpétrés sur le sol américain, demande uniquement quatre cors mais Jean-Luc Darbellay parvient, en les combinant, à produire des effets épatants au point que l’auditeur peut ressentir l’impression de se trouver face à une harmonie plus fournie. Assurant également les parties solistes d’a quattro, le Quatuor à cors de Leipzig, précis et onctueux, fait prendre conscience du potentiel de cet instrument pour lequel les compositeurs ne devraient pas hésiter à écrire. Conçu quant à lui pour cinq percussions, Shadows (1999) joue à merveille sur les effets d’impact et de résonance. L’auteur recourt avec habilité à des effectifs inhabituels comme dans le bref Chant d’adieux (1998) pour clarinette et cor de basset, ici dans une version (2000) pour violon et alto, et le moins anecdotique Sozusagen (1997) pour hautbois (ou cor anglais), basson, alto et guitare. Cette traduction musicale d’un tableau de Paul Klee du même nom se caractérise par une écriture pointilliste.


Finement analysé dans la notice, le Requiem, pour solistes, chœur et orchestre (2005), pense «à toutes les victimes des catastrophes permanentes» et, par son envergure (un peu moins de soixante-dix minutes), occupe à lui seul le second disque. Il ne conserve que le début des sections du texte liturgique et réserve de larges moments à l’orchestre mais la forme et l’esprit restent traditionnels, ceux d’un monument mystérieux et spirituel auréolé d’une aura indéfinie sur le plan instrumental. Quelques climax dramatiques, à la dynamique marquée, ponctuent un flux qui se déroule le plus souvent dans des nuances pianos, parfois à la frontière du silence. Ce Requiem présente sans doute suffisamment de personnalité pour s’imposer dans la littérature du genre.


Le site de Jean-Luc Darbellay


Sébastien Foucart

 

 

 

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