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08/11/2010
Concert à la Waldbühne 1996: «Nuit italienne»
Giuseppe Verdi : Nabucco: Ouverture et Chœur des esclaves «Va pensiero» – Don Carlo: «E lui… O moi Rodrigo» – Il Trovatore: «Vedi! Le fosche notturne» – La forza del destino: Ouverture – Un ballo in maschera: «Forse la soglia attinse» – Otello: «Fuoco di gioia», «Vanne, la tua metagià vedo» et «Già nella notte densa» – Aida: Marche triomphale – I vesperi siciliani: Ouverture
Gioacchino Rossini : Guglielmo Tell: Ouverture – Il barbiere di Siviglia: Ouverture
Vincenzo Bellini : I Capuleti ed I Montecchi: «Eccomi in lieta vesta»
Paul Lincke : Berliner Luft

Angela Gheorghiu (soprano), Sergueï Larin (ténor), Bryn Terfel (basse), Rundfunkchor Berlin Gerd Müller-Lorenz (chef de chœur), Berliner Philharmoniker, Claudio Abbado (direction), Bob Coles (réalisation)
Enregistré en public à Berlin (30 juin 1996) – 107’
Arthaus Musik 107 154 (distribué par Intégral) – Son PCM Stereo – Format NTSC 4:3 – Region Code 0





Côté cour, l’Orchestre philharmonique de Berlin donne chaque année un Europakonzert, occasion pour lui de célébrer l’anniversaire de sa création dans une ville européenne. Côté jardin, la prestigieuse phalange donne chaque année également un concert en plein air dans le magnifique théâtre de verdure de la Waldbühne de Berlin: l’orchestre se produit ainsi devant 20000 spectateurs qui pique-niquent en attendant l’heure du début du concert, lequel commence toujours en fin d’après-midi pour se terminer tard le soir au son du tout aussi immuable Berliner Luft de Paul Lincke (1866-1946), véritable hymne de la ville tiré de l’opérette Frau Luna (1899). Seiji Ozawa, Sir Simon Rattle, Kent Nagano, Gustavo Dudamel, Mariss Jansons, Neeme Järvi, notamment, ont dirigé ce concert de la Waldbühne qui, en optant chaque année pour une thématique particulière, permet à un public pas toujours au fait de la musique classique de revisiter quelques tubes du répertoire.


Ce soir du 30 juin 1996, c’est Claudio Abbado, alors chef titulaire de l’orchestre, qui officiait dans une «Nuit italienne» de rêve (musicalement parlant du moins puisque, les premières images le prouvent aisément, la pluie s’était, dès le départ, invitée aux festivités...)!


Le concert débutait par... son sommet: une ouverture absolument magnifique, celle de Nabucco (1842) de Giuseppe Verdi (1813-1901). Jouant cette partition avec une évidente facilité, l’orchestre est d’emblée galvanisé par la direction toujours aussi belle et souple de Claudio Abbado. Les caméras du très professionnel Bob Coles parcourent l’orchestre, alternant chefs de pupitres (le Konzermeister Rainer Kussmaul, le flûtiste Emmanuel Pahud, le hautboïste Albrecht Meyer, le «vétéran» Karl Leister à la clarinette…) et vues d’ensemble de la phalange berlinoise: les images ne trompent pas, la fête est bien au rendez-vous! Cette impression générale ne disparaîtra jamais. Ainsi, dans les quatre autres ouvertures au programme, qu’il s’agisse de celles de Verdi (La Force du destin et Les Vêpres siciliennes) ou de Rossini (l’immanquable Guillaume Tell, Ludwig Quandt étant le violoncelle solo, et la non moins incontournable ouverture du Barbier de Séville), l’Orchestre philharmonique de Berlin est au sommet, jouant avec une dextérité hors pair des pages célébrissimes, toujours dirigées avec soin par un Abbado souriant et applaudies par une nuée de parapluies multicolores, la pluie ayant bel et bien décidé de participer à la soirée jusqu’au bout!


Au diapason de l’ambiance générale, les trois solistes vocaux sont pleinement impliqués dans cette fête musicale. Ainsi, première à intervenir, Angela Gheorghiu campe une poignante Giuletta dans la très belle aria «Eccomi in lieta vesta», aidée il est vrai par les formidables solistes du Philharmonique (à commencer par Gerd Seifert au cor). Son duo avec Sergueï Larin («Già nella notte densa», extrait d’Otello) est également splendide mais c’est surtout Bryn Terfel qui, véritablement, crève l’écran. Le géant gallois, dont on ne cessera de dire qu’il est une des plus belles basses de ces dernières années, domine sans équivoque son adversaire dans le célèbre duo entre Don Carlos et Rodrigo au premier acte de l’opéra éponyme («E lui... O moi Rodrigo»). De même, quelle prestance lorsqu’il chante l’aria confiée au terrible Iago, «Vanne, la tua metagià vedo» (Otello)! Sergueï Larin, trop tôt disparu (il est décédé en janvier 2008 à l’âge de 51 ans), incarne également avec beaucoup de prestance et de réussite ses personnages: on retiendra notamment le duo déjà mentionné entre Bryn Terfel et lui, extrait de Don Carlos.


Equivalent local de la Marche de Radetzky, le concert se conclut par le très attendu Berliner Luft qui permet au public de siffler le refrain, conduit en mesure par Claudio Abbado. On l’aura aisément compris: voici sans aucun doute un des concerts donnés à la Waldbühne les plus enthousiasmants qui soient actuellement disponibles sur le marché. L’orchestre, le public, la musique sont à la fête, et nous avec!


Sébastien Gauthier

 

 

 

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