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07/20/2010
Serge Prokofiev : Concerto pour piano n°2, opus 16 [1]
Jeon Minje : Target [2]
Franz Liszt : Concerto pour piano n°1 [3] – Tarentelle [4]
Camille Saint-Saëns : Concerto pour piano n°5, opus 103 [5]
Frédéric Chopin : Sonate pour piano n°3, opus 58 [6]
Jean-Luc Fafchamps : Back to the sound [7]
Wolfgang Amadeus Mozart : Concertos pour piano n°17, K. 453 [8], et n°20, K. 466 [9] – Sonate pour piano n°13, K. 315c [333] [10]

Denis Kozhukhin [1, 4], Evgeni Bozhanov [6, 8], Hannes Minnaar [5], Yury Favorin [3, 7], Kim Tae-Hyung [10], Kim Da Sol [9] (piano), Orchestre royal de chambre de Wallonie, Paul Goodwin (direction) [9, 10], Orchestre national de Belgique, Marin Alsop (direction) [1, 3, 5]
Enregistré au Conservatoire royal et au Bozar de Bruxelles (mai 2010) – 217’57
Un triple album QEC2010





Une semaine après la proclamation des résultats, le Concours Reine Elisabeth lance sur le marché un coffret (notice trilingue) qui comporte une sélection des prestations des candidats primés. Le résultat des cotes remises cette année par le jury (en finale, Abdel Rahman El Bacha, Fou Ts’ong, Valentin Gheorghiu, David Lively, Minoru Nojima, Cécile Ousset, Menahem Pressler, Anne Queffélec, Peter Rösel, Staffan Scheja, Tamás Vásáry, Elisso Virsaladze et Boyan Vodenitcharov) n’a guère suscité d’indignation.


Le premier prix remporté par Denis Kozhukhin, né en 1986, se justifie à l’écoute d’un Deuxième Concerto de Prokofiev solide, anticipé et inscrit dans un contexte dramatique cerné avec acuité. Se perfectionnant avec Menahem Pressler et Fou Ts’ong, qui se sont, bien entendu, abstenus de juger, il dose la puissance de son jeu et n’opte pour aucune option tranchée hormis quelques ralentis discutables dans le premier mouvement. Au Conservatoire, ce jeune Russe à queue de cheval avait traduit tout le raffinement que recèle la virtuose et étincelante Tarantelle de Liszt. Le deuxième prix est revenu à une personnalité plus forte : dans sa génialement insolente Troisième Sonate de Chopin, Evgeni Bozhanov (Bulgarie, 1984) réalise un travail prodigieux sur les sonorités. Son interprétation, qui possède du corps mais aussi du cœur, sera laissée à l’appréciation de chacun mais elle tient la route. Ce véritable artiste, dont l’arrogance apparente peut néanmoins agacer, avait livré, en demi-finales, un Dix-Septième Concerto de Mozart vif et concentré mais plus consensuel. Une vraie personnalité qui était parvenue à dégager le caractère concertant de l’imposé des finales malgré une écriture qui tend à fondre le piano dans la masse orchestrale. Target de Jeon Minje a conquis le tout aussi prestigieux jury du concours de composition qui s’est tenu l’année dernière (Unsuk Chin, Bruno Mantovani, Benoît Mernier, Kaija Saariaho et Frederik van Rossum). Inscrite dans l’esthétique traditionnelle des partitions que doivent assimiler en une semaine les finalistes à la Chapelle Reine Elisabeth, cette pièce, qui sonne parfois comme de la musique de film d’action, dévoile une maîtrise de l’orchestre et de la forme d’autant plus renversante que le Coréen est né en 1987 seulement et conserve son pouvoir de séduction malgré des écoutes répétées.


Titulaire du troisième prix, Hannes Minnaar (Pays-Bas, 1984) avait choisi, non sans audace, le Cinquième Concerto de Saint-Saëns, très rarement exécuté lors de l’ultime épreuve : choix courageux mais payant puisqu’il tombe naturellement sous les doigts du jeune homme qui en a réalisé une lecture animée, brillante et de bon goût. Le Premier Concerto de Liszt par Yuri Favorin (Russie, 1986), qui arbore d’épaisses montures à la Chostakovitch, n’offre ni bonne ni mauvaise surprise mais ce quatrième prix y fait montre de moyens considérables. Le coffret comporte son interprétation de l’imposé des demi-finales, Back to the sound de Jean-Luc Fafchamps, qui n’est pas sans rappeler Janácek. Les cinquième et sixième prix ont été remis à des Coréens, venus par ailleurs nombreux cette année (trois d’entre eux figurent parmi les finalistes non classés). Continuant à recueillir les conseils d’Elisso Virsaladze, Kim Tae-Huyng (1985) a joué une Treizième Sonate de Mozart complète, bien proportionnée, limpide, moelleuse et lumineuse. Quant à Kim Da Sol (1989), il rencontre le profil expressif du Vingtième Concerto de Mozart tout en canalisant l’énergie et l’élan de son jeu.


Comme d’habitude, l’Orchestre royal de chambre de Wallonie conduit par Paul Goodwin avait accompagné les candidats dans le concerto de Mozart, épreuve obligée en demi-finales. Si l’Orchestre national de Belgique reste fidèle au concours, il a été dirigé pour la première fois à cette occasion par Marin Alsop, attentive aux finalistes et soignant l’accompagnement autant que possible malgré la charge de travail intensive (répétition l’après-midi, prestation le soir). Ne tardez pas à commander ce coffret si vous souhaitez encore bénéficier d’un disque bonus : Dix-huitième Sonate de Beethoven par Evgeni Bozhanov, Sonate D. 568 de Schubert par Yury Favorin et Miroirs de Ravel par Hannes Minnaar.


Le site du Concours Reine Elisabeth


Sébastien Foucart

 

 

 

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