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05/28/2010
Jean Huré : Sonate pour violon et piano – Quintette pour piano et cordes
Marie-Josèphe Jude (piano), Quatuor Louvigny : Philippe Koch, Fabian Perdichizzi (violon), Ilan Schneider (alto), Aleksandr Khramouchin (violoncelle)
Enregistré à la Philharmonie du Luxembourg (avril-mai 2009) – 71’17
Timpani 1C1166 (distribué par Naïve et AMG Records [Benelux])





Jean Huré (1877-1930) ? Un outsider de la musique française, en marge et oublié comme Migot récemment évoqué dans nos colonnes (voir ici et ici), dont même les années de formation sont méconnues. N’ayant toutefois fréquenté ni le Conservatoire de Paris ni la Schola Cantorum, ce contemporain de Gaubert, Cras et Le Flem étudia en province, probablement à Angers chez des religieux ce qui expliquerait sa connaissance du plain-chant. Cela ne l’a pas empêché de rejoindre les cercles musicaux parisiens dès 1895 et d’accumuler les activités : pianiste, organiste, notamment à la tribune de Saint-Augustin à Paris en successeur de Gigout, organisateur de concerts, directeur d’une Société de musique d’autrefois, pédagogue, musicologue, critique. L’excellente notice (en français et en anglais) de ce nouveau disque paru chez Timpani, le premier consacré à ce compositeur, indique que Jean Huré s’est également impliqué dans la fondation de la Société musicale indépendante en réaction à la Société nationale de musique qui regroupait d’Indy et ses disciples.


Le catalogue de ce musicien à la santé fragile reste encore largement à découvrir : seule une partie est publiée, certaines œuvres sont perdues ou n’ont jamais été créées. L’écoute de la gigantesque Sonate pour violon et piano (1900-1901), publiée seulement en 1920 et semble-t-il enregistrée pour la première fois, et du plus intéressant Quintette pour piano et cordes (1907-1908), dédié à – excusez du peu – Georges Enesco qui prit part à sa création en 1912, révèle une écriture peu inféodée à une esthétique dominante mais possédant des caractéristiques bien françaises. Les formes convoquées sont traditionnelles mais Huré contracte volontiers les mouvements comme dans ce Quintette, joué d’un seul tenant même si l’on perçoit aisément les différentes sections. Par rapport à la Sonate, généreusement lyrique mais aux teintes mineures, cet ouvrage suscite davantage d’intérêts en particulier grâce à son invention thématique, à ses recherches sur la dynamique et, plus généralement, à une pensée mieux maîtrisée. Au même titre que la présentation éditoriale, fidèle en cela à la réputation de ce label aventureux, l’exécution offerte par Marie-Josèphe Jude, qui entre à cette occasion au catalogue de Timpani, et le Quatuor Louvigny, tous issus de l’Orchestre philharmonique du Luxembourg, n’encourt aucun reproche ce qui participe incontestablement au plaisir de la découverte.


Sébastien Foucart

 

 

 

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