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05/03/2010
Johann Sebastian Bach : Concertos brandebourgeois, BWV 1046 à BWV 1051

Clemens Röger, Jochen Pleß (cors), Henrik Wahlgren, Susanne Wettemann, Gundel Jannemann-Fischer (hautbois), David Petersen (basson), Sebastian Breuninger (violon piccolo et violon solo), Julian Sommerhalder (trompette), Robert Ehrlich, Antje Hensel (flûtes à bec), Christian Giger (violoncelle), Cornelia Grohmann (flûte), Michael Schönheit (clavecin), Olaf Hallmann, Dorothea Hemken (altos), Thomas Fritzsch, Katharina Schlegel (violes de gambe), Christian Ockert (contrebasse), Gewandhausorchester Leipzig, Riccardo Chailly (direction)
Enregistré en public à Leipzig (22-23 novembre 2007) – 94’29
Coffret de deux disques Decca 478 2191 – Notice trilingue (anglais, français et allemand) d’Andreas Glöckner





Le nom de Riccardo Chailly n’est pas spontanément associé à celui de Johann Sebastian Bach (1685-1750) et pour cause : sauf erreur, il ne l’a encore jamais enregistré si ce n’est la transcription d’un très bref extrait de L’Art de la fugue par Luciano Berio. Et pourtant quelle autre ville que Leipzig peut se targuer d’être aussi liée au nom de l’illustre compositeur ? Chef titulaire de l’Orchestre du Gewandhaus depuis 2005, Chailly a ainsi décidé de rendre hommage à la figure musicale tutélaire de la ville en enregistrant plusieurs de ses œuvres, à commencer par sa partition orchestrale sans doute la plus connue, les Concertos brandebourgeois.


Composés à Coethen alors que Bach y était maître de chapelle depuis décembre 1717 (il restera dans la ville jusqu’en 1723 avant de partir définitivement pour Leipzig), ces six concertos furent dédiés au margrave Christian Ludwig de Brandebourg. Bien que plongeant leurs racines dans des mélodies remontant pour certaines à 1708, Bach les acheva en 1721 ou 1722, sans que l’on soit bien certain ni des circonstances ni de la date exacte de leur composition. Enregistrés à de multiples reprises, par tous les orchestres baroques ou symphoniques traditionnels, ces six concertos reflètent parfaitement la musique qui pouvait s’épanouir à la cour du prince Léopold d’Anhalt-Coethen, beau-frère du duc de Weimar, au début du XVIIIe siècle, mêlant raffinement dans les motifs et diversité dans les instruments requis.


Il est aujourd’hui périlleux, pour un orchestre classique, de jouer ces pièces qui, sous l’effet des tenants de la révolution baroque, font véritablement partie de leur répertoire privilégié et auxquelles les ensembles jouant sur instruments d’époque ont donné pour longtemps leurs couleurs et leur style. En l’espèce, Riccardo Chailly dirige des musiciens qui, bien que la notice ne le précise pas (même si elle fait indirectement allusion à la question en s’interrogeant sur le niveau du diapason qui convient), jouent pour certains sur instruments d’époque (les timbres des cors ou des flûtes le prouvent sans nul doute), pour d’autres sur instruments modernes (notamment les cordes). Même si l’on pouvait exprimer quelques doutes au premier abord, l’alliance entre les deux types de sonorités par ailleurs choque à aucun moment, les œuvres bénéficiant au surplus d’excellentes conditions de restitution pour un concert. A défaut d’être baroque, Chailly n’en essaie pas moins de donner des preuves d’allégeance à la façon de jouer de Harnoncourt, Goebel et autres Pinnock en adoptant généralement des tempi très vifs (premier mouvement du Premier concerto, troisième mouvement du Deuxième ou le troisième mouvement du Cinquième), n’hésitant pas à donner à certaines tonalités quelques accents rustiques (premiers mouvements des Premier et Cinquième) et en proscrivant assez généralement le vibrato. On notera également que Riccardo Chailly en rajoute parfois un peu, notamment dans la dynamique sonore (premier mouvement du Troisième), ce qui est de nature à nuire au naturel d’une interprétation enthousiasmante.


En effet, au-delà de ces quelques partis pris interprétatifs, on ne peut que rester admiratif à l’écoute de musiciens hors pair (les cornistes dans le Premier concerto, le trompettiste et le hautboïste dans le Deuxième) qui se montrent convaincants de bout en bout. Seul le Sixième déçoit franchement en raison de problèmes de justesse entre les cordes, seuls instruments requis avec le clavecin. L’impression générale n’en demeure pas moins excellente et fait ainsi un très bon pied de nez à ceux qui pensent qu’un orchestre traditionnel n’est désormais plus habilité à explorer la musique antérieure à 1800.


Le site de l’Orchestre du Gewandhaus
Le site de Riccardo Chailly


Sébastien Gauthier

 

 

 

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