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04/11/2010
Olivier Greif : Sonate n° 1, opus 15 – Sonate n° 2, opus 17 – Adagio, opus 69 – Pièces de concours, opus 83, 84 et 104 – Variations on Peter Philips « Galiarda Dolorosa », opus 86 – Sonate n° 3 « The meeting of the Waters », opus 70
Stéphanie Moraly (violon), Romain David (piano)
Enregistré à Meudon (octobre 2009) – 79’21
Triton TRI 331165 (distribué par Intégral) – Notice en français et anglais





Olivier Greif est un compositeur prodige et pianiste brillant, acharné du clavier et mort devant son piano en 2000, à l'âge de cinquante ans. Il suscite depuis quelques années chez les jeunes interprètes un véritable engouement, Emmanuelle Bertrand au violoncelle et Pascal Amoyel au piano en étant de parfaits exemples. Le personnage, attiré par les philosophies indiennes au point de se faire appeler un temps Haridas (« serviteur de Dieu », en sanskrit), qui s'est imposé une période de silence de plus de dix ans, sans que son catalogue, loin des modes et essentiellement consacré à la musique de chambre, n'apparaisse pour autant réduit (361 opus !), et semblant avoir choisi de porter tout le poids tragique de ses origines juives polonaises n'est effectivement pas sans mystère et l'on peut comprendre qu'une association soit même consacrée à sa mémoire. Mais tout doit-il être exhumé ?


On peut en douter à l'écoute du présent enregistrement consacré à une intégrale de ses Sonates pour violon et piano, composées toutefois essentiellement lors de sa jeunesse. Ses deux premières sonates, composées à l'âge de dix-sept ans, sont certes indéniablement talentueuses, se situant entre Debussy et Chostakovitch, mais ne révèlent aucune originalité particulière même si le dramatisme exacerbé de l'auteur est déjà là. Les parties de piano sont parfois d'une virtuosité impressionnante, toutefois les déluges de notes n'accrochent pas particulièrement l'oreille. Et le planant Adagio de 1976 est marqué par la musique indienne comme peuvent l'être certaines pages de Philip Glass tandis que les pièces de concours semblent vraiment de la main même de Chostakovitch. Les choses deviennent plus intéressantes avec les Variations « Galiarda Dolorosa » (1977) partant d'un thème élisabéthain se détériorant progressivement et surtout avec la très libre Troisième Sonate (1976), sans doute à la mémoire de Dmitri Chostakovitch mais débutant comme Stars and Stripes Forever pour traverser ensuite des paysages sonores portant la trace du cosmopolitisme d'Olivier Greif, traduit par le titre même de la sonate, tantôt jazzistiques, indiens et russes évidemment, souvent d'un lyrisme véhément, avant de nous emporter vers des contrées orientales destinées à de sensuels ravissements à travers un râga soixante-huitard, en bémol majeur quand même, de près de dix-sept minutes, le pianiste frappant parfois de la main les cordes de son instrument ou imitant de sa main droite les scintillements du sitar. Les jeunes interprètes comprennent parfaitement cette musique et signent au total un bel enregistrement, même si les réalisations violonistiques, manquant de legato, semblent parfois moins convaincantes, moins claires et précises, que les parties de piano.


Pour le fan club en tout cas.


Le site de l’Association Olivier Greif


Stéphane Guy

 

 

 

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