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01/25/2010
Carl Philipp Emanuel Bach : Magnificat – Cantate de Noël « Die Himmel erzählen die Ehre Gottes »
Monika Rauch (soprano), Matthias Rexroth (alto), Hans Jörg Mammel (ténor), Gotthold Schwarz (basse), Basler Madrigalisten, L’Arpa festante, Fritz Näf (direction)
Enregistré à Arlesheim (2008) – 62’
Carus 83.412 - 93.246 (distribué par DistrArt)





La traduction de la notice de présentation, en partie tronquée par rapport à un original allemand plus précis, laisse entendre que ce Magnificat de Carl Philipp Emanuel Bach serait de découverte récente, ou en tout cas enregistré sur ce disque pour la première fois. Or ce Magnificat est une partition bien connue, déjà dirigée notamment par Hartmut Haenchen sous étiquette Berlin Classics. Ce nouveau CD annonce une «version originale», donc présumée différente, encore qu’à l’écoute on peine à percevoir d’autre singularité que l’absence de timbales et trompettes, et un diapason différent (qui abaisse le lumineux ré majeur habituel de près d’un demi-ton…).


En définitive, on en reste donc à la comparaison facilement possible entre une interprétation bâloise qui bénéficie de tous les acquis actuels de l’école baroque, conception d’une agréable souplesse, défendue par un ensemble assez sûr d’intonation mais aussi par un quatuor de solistes pas toujours agréable (l’alto masculin et la basse sont modestes), et une version berlinoise plus brillante et « classique », dirigée avec un certain panache et défendue par des voix plus aguerries (même si Peter Schreier paraît déjà très usé). Dans les deux cas l’œuvre est bien défendue et mérite que l’on s’y arrête, tant le savoir-faire de Carl Philipp Emanuel Bach s’y déploie avec conviction, alliant une fermeté d’écriture contrapuntique digne des grandes œuvres de son père à l’aération d’un style devenu naturellement moins austère, mais sans concession majeure à un possible style «galant». On notera que c’est précisément avec cette œuvre ambitieuse que C.P.E. Bach s’était porté candidat à la succession de son père au cantorat de Saint-Thomas de Leipzig, mais qu’il ne fut pas retenu pour occuper ce poste, attribué finalement au plus modeste Johann Gottlob Harrer (1703-1755).


La Cantate de Noël « Die Himmel erzählen die Ehre Gottes » serait, quant à elle, un authentique inédit, l'état original de cette cantate, écrite en 1772 pour l’intronisation d’un nouveau pasteur à Hambourg, étant considéré comme perdu. Par rapport à cette œuvre dont seule la nomenclature a survécu, on découvre ici une partition dont certaines pièces semble différer, mais qui, elle, nous est parvenue complète, sans que l’on nous en précise d’ailleurs l’origine.
S’agit-il là de l’un des trésors qui ont réapparu lors du retour en Allemagne de l’énorme quantité d’archives de la Singakademie de Berlin, prise de guerre de l’Armée rouge retrouvée il y a peu de temps en Ukraine ? Ce fonds très riche contient effectivement une importante quantité d’œuvres vocales inédites de C.P.E. Bach, qui devraient restituer progressivement au « Bach de Hambourg » sa véritable stature de musicien religieux, jusqu’ici méconnue. Mais son exploitation et sa mise à la disposition des chercheurs continue à poser problème en Allemagne, d’où peut-être le caractère évasif de la notice à ce sujet.
En tout cas cette Cantate de Noël est une découverte intéressante, avec ses airs proches de l’opéra et son ambiance festive. Là encore l’interprétation des Basler Madrigalisten paraît attrayante mais perfectible. Un CD original, qui devrait inciter à d’autres explorations d’un domaine resté pour l’instant largement vierge.


Laurent Barthel

 

 

 

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