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01/24/2010
Richard Strauss: Concerto pour hautbois – Mort et Transfiguration, opus 24 – Métamorphoses

Heinz Holliger (hautbois), Cincinnati Symphony Orchestra, Michael Gielen (direction)
Enregistré en 1983-1984 – 78’04
Regis RRC1034 (distribué par DistrArt)






Ces gravures de Michael Gielen de chefs-d’œuvre straussiens viennent compléter et concurrencer, voire un peu supplanter les belles versions de Karajan (DG) et de Rudolf Kempe (EMI), tant sur le plan interprétatif que de la qualité sonore. Rappelons que Gielen est un chef d’orchestre discret, très respecté des connaisseurs pour son engagement et sa probité dans la création de partitions contemporaines. A une carrière médiatique, il a longtemps préféré un long compagnonnage d’artisan avec l’Orchestre de la Radio de Baden-Baden. Depuis quelques temps, on le redécouvre comme un des derniers géants de la direction. La société canadienne Regis a l’excellente idée de publier (à petit prix !) cet enregistrement d’origine Vox datant de la période où Gielen était directeur musical de l’Orchestre de Cincinatti (1980-1986), période fort peu documentée de ce côté-ci de l’Atlantique. L’enregistrement numérique de 1983-1984 enchante par sa pureté, sa belle restitution des timbres et des effets de masse sonore, sa forte dynamique, sans distorsion. L’Orchestre de Cincinatti sonne ici avec la perfection des meilleures phalanges américaines, de manière bien supérieure à sa réputation !


Dans Mort et Transfiguration, Gielen ose des tempi beaucoup plus amples que ceux de Kempe (26 minutes au lieu de 22 pour la totalité de l’œuvre !), et pourtant parvient à habiter admirablement le discours, qui ne donne jamais l’impression de traîner, notamment dans le long début confiné, ici comme frappé de stupeur dans la douleur. Les emportements semblent plus distanciés, avec une dimension méditative, une noblesse et une somptuosité constantes. La précision de la direction permet une clarté et une richesse polyphoniques optimales.


Dans le même couplage que le célèbre disque du vieux Karajan, l’œuvre ultime de Strauss, les Métamorphoses pour cordes, se trouvent confrontées à la partition du jeune homme ambitieux. Là encore, Gielen se distingue par les tempi les plus lents. Kempe se caractérise par une véhémence immédiate, Karajan par une ambiance méditative et douloureuse, mais un son un peu terne et opaque. Gielen semble subjectivement plus allant que Karajan, ce que contredit le métronome ! Il obtient une très belle couleur des cordes seules (chose rare !), avec beaucoup de transparence, un esprit chambriste. Sa direction frémissante insuffle beaucoup de vie et d’expressivité à cette œuvre crépusculaire, qui n’a plus rien du pensum qu’on y redoute trop souvent !


Le programme s’ouvre avec le Concerto pour hautbois. La prise de son paraît bizarrement moins parfaite, avec des timbres plus acides, tant du soliste que de l’orchestre. C’est dommage, car le jeu de Heinz Holliger s’avère beaucoup plus fin, vivant et nuancé que celui de Manfred Clement par exemple (avec Kempe), plus somptueux de son mais uniformément massif. L’ensemble possède néanmoins beaucoup de charme et de poésie printanière dans cet hommage mozartien qui ressemble à un opéra rêvé.


Philippe van den Bosch

 

 

 

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