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01/11/2010
Ludwig van Beethoven : Sonates pour piano n° 17, opus 31 n° 2, n° 24, opus 78, et n° 30, opus 109 – Bagatelles, opus 126

Andrei Korobeinikov (piano)
Enregistré à la Ferme de Villefavard (mai 2009) – 73’
Mirare MIR 090 (distribué par Harmonia mundi) – Notice de présentation en français, anglais et allemand






Un disque Scriabine, chez le même éditeur, avait attiré l’oreille (voir ici) et l’attention sur ce très jeune interprète au parcours hors du commun. Dans un enregistrement à la résonance trop prononcée, Andrei Korobeinikov (né en 1986) livre son Beethoven. Fort de ses exceptionnels moyens pianistiques, le pianiste développe une vision objective, sobre et maîtrisée, dont il construit le plan avec la minutie d’un architecte et dont il livre les notes avec le calme et l’assurance d’un bâtisseur. Mais quel ouvrage l’artiste russe entend-il édifier?


C’est un Beethoven trop univoquement rythmique que l’on entend dans ce disque, qui n’est pas sans enthousiasme ni intégrité, mais qui demeure iconoclaste. Cette approche conduit Korobeinikov à s’égarer dans des Bagatelles (1823) appréhendées non pas comme le testament pianistique du compositeur, mais comme un traité de rythmique structurelle – à l’image de l’Allegro ou du Presto, bien trop mécaniques et appuyés pour ouvrir vers l’infini des horizons dessinés, par exemple, par un Brendel ou un Kovacevich. On reste également perplexe face à l’Andante de la Trentième sonate (1820), certes patiemment et admirablement construit, mais qui manque de vécu et d’humanité pour émouvoir vraiment. Si l’Allegro ma non troppo de la Sonate «A Thérèse» (1809) est abordé avec une simplicité rafraîchissante, l’Allegro vivace est un peu rapidement expédié.


C’est finalement dans l’œuvre du Beethoven le plus jeune qu’Andrei Korobeinikov semble le plus à son aise, déchaînant une Tempête (1802) à la pulsation métronomique, dès un Largo. Allegro maîtrisé avec brio. L’Adagio est pris dans un tempo trop large mais avance sereinement, avec concentration et sans emphase. Reposant sur un mouvement de balancier implacable (… mis à part un ralenti du pire effet sur deux crescendos, une soixantaine de mesures avant la fin), l’Allegretto a la fougue des vingt-trois ans de son interprète. Un interprète un peu trop pressé de maîtriser Beethoven.


Le site d’Andrei Korobeinikov


Gilles d’Heyres

 

 

 

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