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11/30/2009
Carl Maria von Weber : Concertos pour clarinette n° 1 en fa mineur, opus 73, et n° 2 en mi bémol majeur, opus 74 – Quintette pour clarinette en si bémol majeur, opus 34 (version pour clarinette et orchestre à cordes)

Fabio Di Càsola (clarinette), Philharmonie de chambre russe de Saint-Pétersbourg, Juri Gilbo (direction)
Enregistré à la Festeburg Kirche, Francfort (21-23 juillet 2008) – 66’33
Sony Classical 88697 37632 2 – Notice multilingue (allemand, anglais, français, italien) de Robert Nemecek






Carl Maria von Weber (1786-1826) fait partie de ces nombreux musiciens qui, dès le début du XIXe siècle, ont souhaité composer des œuvres concertantes pour la clarinette dont la naissance (vraisemblablement vers 1748, grâce au facteur d’instruments Denner, qui était établi à Nuremberg) était encore relativement récente et qui offrait, par sa gamme sonore et ses possibilités techniques, un terrain d’élection pour de nouvelles compositions. Après Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) et quelques compositeurs plus ou moins oubliés comme Johann Melchior Molter (1696-1765), qui aurait été le premier à avoir composé des concertos spécifiquement dédiés à la clarinette, Ludwig Auguste Lebrun (1752-1790), Joseph Beer (1744-1812), Anton Hoffmeister (1754-1812) et Bernhard Henrik Crusell (1775-1838), Carl Maria von Weber s’attacha à enrichir à son tour une lignée déjà étoffée !


Le présent disque comporte notamment les deux concertos composés par Weber en 1811 (le premier ayant été créé le 13 juin, le second le 25 novembre) à l’attention du clarinettiste virtuose Heinrich Baermann (1784-1847). Jouant sur une clarinette Buffet-Crampon (les photographies en gros plan et les mentions de la jaquette le prouvent suffisamment), Fabio Di Càsola se tire très bien de toutes les difficultés techniques du Premier concerto, une qui en foisonne et, tournant le dos aux traits de l’époque classique, a définitivement basculé dans le romantisme. On regrette néanmoins quelques tics interprétatifs de sa part (une certaine emphase parfois malvenue, quelques ralentis dont on ne sait trop la raison d’être) et un son parfois trop appuyé qui met en péril sa justesse. Le mouvement le plus réussi est sans aucun doute l’Adagio ma non troppo, notamment dans le passage poignant où les arpèges de la clarinette s’étalent sur un magnifique tapis de cordes. Le troisième mouvement (Rondo, allegretto), manque quant à lui singulièrement d’allant, handicapé il est vrai par un orchestre routinier et sans saveur (à l’image de l’ensemble du disque d’ailleurs).


Le Second concerto, qui n’est pas sans rappeler certaines parentés avec les magnifiques concertos de Franz Krommer (1759-1831), déçoit lui aussi en raison de l’orchestre qui ne possède pas le panache qu’il devrait avoir dans cette partition et que Weber utilisera plus tard dans ses chefs-d’œuvre lyriques que sont Der Freischütz et Oberon. Soulignons immédiatement que la qualité des instrumentistes n’est pas en cause mais bien plutôt la conception du chef, Juri Gilbo, qui préfère le caractère imposant à ses teintes brillantes. Quant à Fabio Di Càsola, il fait toujours montre d’une redoutable efficacité, jouant sur une technique éprouvée (le sens des détachés et des liaisons !) et un timbre généralement chaleureux. On lui préfèrera néanmoins la poésie de Charles Neidich avec l’Orpheus Chamber Orchestra (disque paru chez Deutsche Grammophon qui comporte également le délicieux Concertino en mi bémol majeur et, surtout peut-être, les spectaculaires Introduction, thème et variations pour clarinette et orchestre de Gioacchino Rossini) ou le naturel d’Anthony Pay avec l’Orchestre de l’Age des Lumières (disque Virgin Veritas qui comporte également les trois Concertos de Crusell).


Quant à la dernière pièce de ce disque, il s’agit d’une adaptation pour clarinette et orchestre à cordes du très beau Quintette pour clarinette de Weber. Œuvre de longue haleine puisqu’elle occupa Weber de 1812 à 1815, année de sa création, le Quintette se suffit à lui-même lorsqu’il est accompagné par un « simple » quatuor à cordes. Il est donc étonnant d’entendre en lieu et place tout un orchestre à cordes qui, non seulement, n’apporte rien, mais, qui plus est, nuit à l’intimité de la pièce. Fabio Di Càsola semble d’ailleurs moyennement convaincu par ce Quintette, moins spectaculaire peut-être, qui requiert autre chose que la brillance, qualités que ce jeune clarinettiste ne possède peut-être pas encore tout à fait. Mieux vaut donc en rester aux interprétations gravées par Pascal Moraguès (Praga) ou Charles Neidich (Sony Vivarte, miracle de poésie et d’équilibre.


Le site de Fabio Di Càsola
Le site de la Philharmonie de chambre russe de Saint-Pétersbourg


Sébastien Gauthier

 

 

 

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