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04/14/2009
Ivo Malec : Epistola – Arc-en-cello

Claudia Barainsky (soprano), Marjana Lipovsek (mezzo), Robin Leggate (ténor), Ralf Lukas (basse), Ilia Laporev (violoncelle), Chœur philharmonique tchèque (Brno), Petr Fiala (chef de chœur), Orchestre philharmonique du Luxembourg, Emmanuel Krivine (direction)
Enregistré en public à Luxembourg (décembre 2006 et juin 2008) – 72’48
Timpani 1C1153 (distribué par Abeille musique)






Après un premier disque paru en 2005, l’Orchestre philharmonique du Luxembourg et Timpani témoignent à nouveau de ce qu’Ivo Malec (né en 1925, quatre jours après Boulez), s’il fut bien plus en vue dans les années 1970 et 1980, n’en continue pas moins à écrire activement.


Etabli en France depuis cinquante ans, le compositeur n’en oublie pas pour autant ses origines croates: la lettre (en latin) adressée en 1522 par l’humaniste Marko Marulic (1450-1524) au pape Adrien VI pour s’émouvoir des exactions de l’envahisseur turc a ainsi éveillé en lui un puissant écho, au moment même où son pays traversait un nouveau conflit. La force dramatique du sujet est indéniable; évoquant davantage la guerre des civilisations que le dialogue des cultures, il est même assez surprenant qu’il ait été choisi pour l’inauguration des festivités de «Luxembourg et Grande Région, capitale européenne de la culture 2007». Quoi qu’il en soit, cette Epistola (2006) prend la forme d’une cantate pour solistes, chœur et orchestre, où l’on aura peine à reconnaître l’un des pionniers de l’électroacoustique, malgré l’importance du travail sur le son. Si Malec invoque le modèle des Passions de Bach, sa musique, intense, tour à tour violente et implorante, ne craignant pas de recourir à des ressources expressives aussi efficaces qu’éprouvées, s’inscrit davantage dans l’esthétique de la Passion selon saint Luc de Penderecki que dans celle des conquêtes plus récentes de l’avant-garde. D’un engagement constant, les parties vocales sont magnifiquement défendues par le quatuor soliste et le Chœur philharmonique tchèque de Brno.


Après la contrebasse (Ottava bassa) et le violon (Ottava alta), il était logique que Malec dédie également un concerto au violoncelle, pour lequel il a par ailleurs déjà destiné une importante pièce en solo, Arco-1. Comme le précise Alain Surrans dans la notice (en français et en anglais), Arc-en-cello (2003) ne vise pas à suggérer «les moirures humides de l’arc-en-ciel mais la richesse de la relation entre l’arc(het) et les cordes du cello, entre l’action et la sensation, entre le corps et l’âme». Dans cet esprit, l’orchestre se fait moins un interlocuteur ou un contradicteur que le prolongement d’un soliste brûlant, rugueux et lyrique, l’excellent Ilia Laporev, chef de pupitre à l’Orchestre philharmonique du Luxembourg, que son directeur musical, Emmanuel Krivine, porte à incandescence comme dans Epistola.


Simon Corley

 

 

 

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