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02/23/2009
Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano n° 5 «L’Empereur», opus 73 – Symphonie n° 5, opus 67

Rudolf Serkin (piano), Orchestre de la Suisse romande, Ernest Ansermet (direction)
Enregistré en public à Genève (27 avril 1966) – 73’13
Cascavelle VEL 3126 (distribué par Abeille musique)






Cascavelle, la Radio Suisse romande et l’Orchestre de la Suisse romande devaient bien à celui qui dirigea à Genève durant plus d’un demi-siècle une «Ernest Ansermet collection», dont une récente et abondante livraison propose ses premiers enregistrements de studio aussi bien que des témoignages de concerts, pour partie déjà précédemment édités.


Intégralement consacré à Beethoven, ce volume intrigue, compte tenu des relations ambiguës qu’Ansermet, célébré pour son aisance dans la musique de la première moitié du XXe siècle, entretenait avec les grands maîtres classiques et romantiques, ainsi que le rappelle François Hudry dans sa brève mais intéressante introduction (en français, allemand et anglais). S’il n’a évidemment pas attendu l’âge mûr pour pratiquer ce répertoire, c’est néanmoins sur le tard qu’il y a semble-t-il pris goût. Mais ce concerto et cette symphonie, pris sur le vif en avril 1966, laissent une impression mitigée quant à ses affinités avec Beethoven.


Rien ne permet certes de deviner que c’est un chef de quatre-vingt-trois ans qui est à la baguette dans le Cinquième concerto pour piano «L’Empereur» (1809), d’autant qu’il est secondé par un Rudolf Serkin plein d’allant et de spontanéité, bien moins intellectuel et désincarné que l’image qui est parfois donnée de lui, même si son Adagio un poco mosso regarde davantage vers la métaphysique que vers la romance. Voici en tout cas, s’agissant du pianiste américain, un élément de plus à ajouter à une discographie déjà abondante dans cette œuvre, que ce soit en studio –Philadelphie/Ormandy (Sony ou Naxos), New York/Bernstein (Sony), Boston/Ozawa (Telarc) – ou même en public – New York/Walter (Andante), Radio bavaroise/Kubelík (Orfeo). Malheureusement, la prise de son ne flatte ni le piano, cotonneux dans les graves, ni l’orchestre, notamment des bois étonnamment acides et imprécis.


Bien qu’Ansermet ait gravé au tournant des années 1960 une intégrale des Symphonies pour Decca, cette Cinquième (1808) ne parvient pas à captiver, comme si ce musicien réputé pour son style analytique et un rien distant était embarrassé par cet emblème de la symphonie romantique. Assez représentative des standards d’interprétation en vigueur voici près d’un demi-siècle, mais plus apparentée à Furtwängler – sans l’inspiration – qu’à Mengelberg, Toscanini ou Szell, cette lecture, quand elle ne s’alanguit pas de façon suspecte (le second thème de l’Allegro con brio initial!), paraît en effet trop lourde, retenue et empesée, souffrant d’un manque d’élan auquel notre époque – celle, par exemple, de Paavo Järvi (voir ici) – n’est plus habituée dans cette musique.


Simon Corley

 

 

 

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