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11/14/2008
Georg Friedrich Händel : Water Music (suites HWV 348 à 350) – Sinfonia en si bémol majeur HWV 339 – Sinfonia en si bémol majeur HWV 347
Concerto Köln
Enregistré à Cologne, studios de StolbergerStraße, (13-16 mai 2007) – 62’22
Berlin Classics 0016172BC (distribué par Intégral) – Notice bilingue (allemand et anglais) de Babette Hesse





La Water Music fait partie de ces œuvres qui ont fait l’objet d’un si grand nombre d’enregistrements (de Pierre Boulez à Sir John Eliot Gardiner, de Herbert von Karajan à Trevor Pinnock) qu’on éprouve toujours une certaine appréhension à en écouter une nouvelle version dont on se demande si elle peut apporter quelque chose… Si, dans la plupart des cas, on en est pour ses frais, il arrive, en revanche, que cette nouvelle gravure permette véritablement de redécouvrir une pièce que l’on croyait pourtant connaître par cœur. Tel est le cas de ce disque qui, à la veille de la célébration du deux cent cinquantième anniversaire de la mort de son compositeur, nous offre une version amplement renouvelée d’une des pages les plus célèbres de la musique classique.


La Water Music a été en partie composée par Georg Friedrich Händel (1685-1759) en 1717 mais, en dépit d’une édition définitive datant de 1743, il est vraisemblable que certaines pièces (qui font peut-être partie des trois fameuses suites) remontent à des fêtes nautiques royales ayant eu lieu dès le mois de juillet 1715. Ce qui, en revanche, est assez vraisemblable du point de vue musicologique, c’est qu’une interprétation de l’œuvre a effectivement été donnée le 17 juillet 1717 à l’occasion d’une remontée de la Tamise par le roi Georges Ier et sa Cour : « La musique avait pris place dans une barge de la ‘‘City Company’’, et cinquante instruments de toutes sortes jouèrent, pendant tout le trajet jusqu’à Lambeth, les plus plaisantes symphonies composées expressément pour l’occasion par M. Haendel. Elles plurent tellement à Sa Majesté qu’on les rejoua par trois fois, à l’aller comme au retour » rapporte un journal daté du 19 juillet…


Le Concerto Köln fait partie, et ce depuis plusieurs années, des meilleurs ensembles baroques qui soient. Bizarrement, au sein d’une discographie foisonnante, il a peu enregistré Haendel, hormis un Jules César d’anthologie et un Saül, tous deux dirigés par René Jacobs (chez Harmonia Mundi). Comme à son habitude, ce petit orchestre entraîne l’auditeur dans une version décapante d’une œuvre qui, au fil des interprétations et hormis quelques sommets (Gardiner, Pinnock, Savall), pouvait facilement paraître engoncée voire ennuyeuse… La Première suite étonne d’emblée : une Ouverture bizarrement accentuée, un troisième mouvement où les cors poursuivent les cordes (à moins que ce ne soit l’inverse) dans une rare jubilation, un Air confié en premier lieu au clavecin avant qu’il ne soit repris par l’ensemble de l’orchestre… Décidément, non : on n’avait jamais entendu une telle Water Music ! La Deuxième suite réserve également son lot d’innovations et de détails : un Allegro où les appogiatures rivales des trompettes et des cors sont réduites au silence par un violon mélancolique, un Minuet dominé par la réjouissance et non, comme d’habitude, par une certaine tristesse, une Danse étrangement chaloupée à la tonalité fortement rustique… Quant à la Troisième suite, elle se révèle être de facture assez classique, même si le Rigaudon est pris beaucoup plus rapidement qu’à l’accoutumée et si la « flûte française » (terme usité au XVIIIe siècle pour désigner la flûte à bec) ornemente davantage que dans bien des versions connues à ce jour. De bout en bout, le Concerto Köln prouve, une fois de plus, l’excellence de son niveau et la virtuosité de ses musiciens : un pur plaisir !


Les deux Sinfonias sont peu connues. Vraisemblablement composée en Italie dans les années 1706-1707, la Sinfonia HWV 339 nous est parvenue par le biais d’une copie effectuée par le compositeur Graupner (1683-1760), la partition originale ayant été perdue. Le thème du premier mouvement est seul connu dans la mesure où il est tiré d’une aria de l’opéra Almira que Händel a composé en 1704. Quant à la Sinfonia HWV 347, elle est encore moins connue ; sait-on seulement qu’elle aurait été composée en 1747 ?… Dans chacune de ces deux œuvres, le Concerto Köln fait preuve d’une véritable maestria, parvenant à rendre intéressantes des partitions qui, comparées à la plupart des compositions orchestrales de Händel, s’avèrent tout de même de petite facture. Le foisonnement orchestral, la virtuosité des instrumentistes (le basson dans le troisième mouvement de la Sinfonia HWV 339) et la joie communicative complètent harmonieusement ce disque qui, à n’en pas douter, devrait rapidement figurer parmi les références de la Water Music.


Le site du Concerto Köln


Sébastien Gauthier

 

 

 

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