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10/08/2008
Ludwig van Beethoven : Les cinq concertos pour piano

Evgueny Kissin (piano), London symphony orchestra, Colin Davis (direction)
Enregistré à Londres (4, 5, 26 septembre et 9-10 octobre 2007) – 178’53
Coffret de trois disques EMI 50999 2 06311 2 3





Après l’avoir donnée dans le monde entier avec bon nombre d’orchestres et de chefs différents (voir ici), Evgueny Kissin enregistre à trente-six ans sa première intégrale des Concertos pour piano de Beethoven, alors qu’il n’avait jusqu’alors laissé que les Deuxième et Cinquième il y a onze ans avec Levine et le Philharmonia (Sony). Par «intégrale», comme de coutume, il faut comprendre seulement les cinq concertos numérotés, excluant donc l’adaptation par le compositeur lui-même de son Concerto pour violon, un Concerto en mi bémol et un Rondo en si bémol de jeunesse, mais aussi la Fantaisie chorale, pour laquelle il restait d’ailleurs de la place sur le troisième disque, même si le pianiste russe l’a déjà enregistrée voici près de dix-huit ans à Berlin avec Abbado (Deutsche Grammophon).


Pour cette entreprise, il s’est associé à l’Orchestre symphonique de Londres et à son president, Colin Davis, qui, de 1969 à 1975, avait déjà accompagné le jeune Stephen (Bishop-)Kovacevich dans ces mêmes œuvres, principalement avec l’Orchestre symphonique de la BBC (Philips), avant de les graver à nouveau avec Claudio Arrau, entre 1984 et 1987 à Dresde (Philips). On mesure à cette occasion comment, en trois décennies, a pu évoluer la manière dont orchestres et chefs abordent ce répertoire: la sonorité est allégée, moins ronde et moelleuse, au profit d’une direction plus alerte et agile, parfois aussi plus abrupte et carrée.


Du côté du soliste, malgré une tendance à souligner les détails, on trouvera bien moins de subjectivité et d’affectation que ne pouvaient le laisser craindre ses prestations parisiennes voici quatre ans, mais une technique toujours aussi parfaite, qui lui permet par exemple de mener à un train d’enfer le finale du Premier (1798). Ce sont même la retenue et le sérieux, confinant à l’académisme et à l’ennui, qui prédominent, Kissin ne donnant l’impression de se libérer que dans les troisièmes mouvements. Imperturbable, solide et souverain, il étonne rarement, paraissant plus à l’aise dans le volontarisme de l’Allegro con brio initial du Troisième (1802) ou dans le caractère dramatique de l’Andante con moto du Quatrième (1806) que dans le classicisme du Deuxième (1795).


Aussi incontestable que peu captivant, le Cinquième «L’Empereur» (1809) se révèle parfaitement représentatif d’un ensemble qui, parmi les versions relativement récentes, n’apporte pas de révélations aussi fracassantes que Bronfman/Zinman (Arte nova) ou Aimard/Harnoncourt (Teldec). Tout juste «recommandable», nonobstant l’intéressant texte de présentation (en anglais, allemand et français) de Richard Osborne: on aurait aimé pouvoir dire bien mieux d’un aussi grand artiste.


Le site du coffret


Simon Corley

 

 

 

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