|
Back
10/04/2008
Félix Mendelssohn : Prélude, opus 104a n°2 – Rondo capriccioso, opus 14 – Auf Flügeln des Gesanges, opus 34 n°2 (transcription de Liszt) – Trois Etudes, opus 104b – Romances sans paroles, opus 19 n°2, opus 38 n°2, opus 67 n°2 et 5, et opus 102 n°5 – Scherzo, opus 16 n° 2 – Variations sérieuses, opus 54 – Caprices, opus 33 n°2 et 3 – Suleika, opus 34 n°4 (transcription de Liszt) – Scherzo du « Songe d’une nuit d’été » (transcription de Rachmaninov)
Bertrand Chamayou (piano)
Enregistré à Toulouse (décembre 2007) – 65’
Naïve V 5131
Dans son introduction, Bertrand Chamayou relève à juste titre le relatif désintérêt des pianistes pour l’œuvre de Mendelssohn qu’il qualifie spontanément, mais non sans raison, de préromantique tardif. Sans doute souffre-t-elle de la comparaison avec le legs de ses illustres contemporains Chopin, Schumann et Liszt, plus impressionnant, riche et visionnaire. Mais ce récital monographique permet de prendre conscience de la nécessité de ces pages généralement brèves, souvent subtiles et discrètes, toujours charmantes. L’album, accompagné d’une notice experte de Brigitte François-Sappey (en français, et traduite en anglais), constitue une introduction idéale qui gagne, par ailleurs, à être écoutée d’une traite afin d’en apprécier pleinement le judicieux agencement : les Variations sérieuses, le Rondo capriccioso, quelques Romances sans paroles voisinent avec des compositions plus rares et des transcriptions, notamment de lieder, par Liszt et Rachmaninov.
Dispensant un jeu techniquement impeccable (quelle qualité de toucher !), Bertrand Chamayou, pianiste sensible et d’une indéfectible loyauté, dose savamment les effets et conjugue avec naturel tendresse et fermeté, clarté et élan. Sa réserve ne se traduit jamais par une sonorité étroite ; au contraire, celle-ci est généreuse et savoureuse. Ainsi défendues, ces pièces se positionnent idéalement entre classicisme et romantisme et aucune ne paraît mineure ou anecdotique. Placées au centre de cette belle heure de musique, les Variations sérieuses s’imposent telle une référence moderne à côté de celle, inestimable, de Nikita Magaloff (Accord).
Consacrant un pianiste véritablement doué et intelligent, cette réussite ne devrait, en aucune façon, passer inaperçue.
Sébastien Foucart
|
