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08/26/2008
« Concours Reine Elisabeth 2008 » - œuvres de Beethoven, Berg, Bernstein, Bizet, Britten, Debussy, Duparc, Grieg, Hageman, Hahn, Henderickx, Mahler, Meyerbeer, Montsalvatge, Mozart, Niewiadomski, Poulenc, Rachmaninov, Ravel, Rimski-Korsakov, R. Strauss, Taktakishvili, Tchaïkovski et Vivaldi
Elizabeth Bailey, Layla Claire, Anna Kasyan, Gabrielle Philiponet, Tatiana Trenogina, Jung Nan Yoon (sopranos), Isabelle Druet, Bernadetta Grabias, Michèle Losier (mezzo-sopranos), Szabolcs Brickner, Yuri Haradzetski (ténors), Changhan Lim (baryton), Rachel Andrist, Louise-Andrée Baril, Daniel Blumenthal, Deirdre Brenner, Christopher Glynn, Jeonghwa Hur, Tatiana Loisha, Stéphane Jamin, Philippe Riga, David Zobel (piano), Orchestre symphonique de la Monnaie, Kazushi Ono (direction)
Enregistré à la Salle Henry Le Bœuf et au Conservatoire Royal de Bruxelles (mai 2008) – 145’
Un coffret de deux CD QEC2008 (distribué par Naïve) – Texte de présentation en français








Le Concert du Nouvel An des Wiener Philharmoniker a de la concurrence : une semaine après la proclamation des résultats le 24 mai dernier, le coffret de la sixième session chant du Concours Reine Elisabeth était disponible dans le commerce. Ce double album, produit cette année par le concours, propose une sélection des prestations des douze finalistes en finale (au Bozar, avec orchestre) et demi-finale mais aussi, initiative nouvelle, lors de la première épreuve (au Conservatoire, avec piano). Si cette publication n’offre bien entendu qu’un aperçu de la valeur artistique des candidats, elle devrait susciter l’intérêt des organisateurs en recherche de voix ainsi que des aficionados de cette manifestation largement médiatisée en Belgique. Plus encore, elle incite à relativiser l’importance d’un classement.


Car celui des six premiers aurait pu être tout autre, et certains primés permutés avec l’un ou l’autre lauréat non classé. Mais le résultat du Reine Elisabeth, issu d’un comptage de cotes remises par le jury (17 membres en finale), qui en outre ne délibère pas, suscitera toujours des débats au sein des (télé)spectateurs et des critiques. Ce coffret l’illustre tout particulièrement : pas de personnalité écrasante, mais un niveau général élevé et constant, au point que l’on peut s’interroger sur la présence de certains chanteurs dans ce concours.


Premier prix, le Hongrois Szabolcs Brickner, ténor manifestement cultivé et liedersänger singulièrement prometteur, semble de ceux qui approfondissent leur approche des œuvres. Mais il est permis de préférer la Géorgienne Anna Kasyan, quatrième prix, voix de soprano subtilement variée, technique impeccable et fine musicalité, ou la doyenne des finalistes, Michèle Losier (née en mars 1978), mezzo-soprano canadienne d’une grande maturité et inexplicablement non classée. Le timbre grisâtre de la Polonaise Bernadetta Grabias, troisième prix, peut rebuter mais son indéniable tempérament de tragédienne devrait séduire les directeurs de maisons d’opéra, au même titre que la Française Gabrielle Philiponet (déçue de son sixième prix, selon ses propres dires), véritablement actrice («Non, Monsieur mon mari» des Mamelles de Tirésias). Isabelle Druet, également Française, mérite son deuxième prix : mezzo-soprano remarquable, épanouie, magnifique mélodiste (Au pays où se fait la guerre de Duparc profondément investi) et, atout maître, comédienne de formation. Son interprétation de l’imposé des demi-finales, Canzone de Wim Henderickx (créé à cette occasion), a eu les faveurs du compositeur puisque c’est elle qui a été retenue dans le coffret (le texte en italien n’est hélas pas traduit).


Cinquième prix, et benjamin des finalistes (né en février 1983), le Biélorusse Yuri Haradzetski fait valoir une belle voix de ténor délicate, presque fragile, mais son classement fut inattendu comme le prouvent les quelques huées imbéciles qui ont accompagné sa proclamation. Outre Michèle Losier, deux lauréates non classées ont l’honneur de se retrouver sur le premier disque, entièrement consacré aux finales : Layla Claire et, ce n’est que justice, Elizabeth Bailey qui referme la galette sur un «Glitter and be gay» extrait de Candide de Bernstein savoureux et enlevé. Il convient de souligner le travail soigné et consciencieux de Kazushi Ono à la tête de l’Orchestre symphonique de la Monnaie.


Tout en respectant les critères établis par la Commission artistique du concours, les candidats purent choisir, au sein d’une (vaste) liste, les pièces qu’ils souhaitaient chanter en finale, ce qu’aurait dû mentionner plus clairement le livret qui, en outre, ne précise pas si les extraits sélectionnés ont été exécutés en demi-finale ou lors de la première épreuve.


Le site du Concours Reine Elisabeth




Sébastien Foucart

 

 

 

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