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08/18/2008
Johann Strauss fils : Rosen aus dem Süden, opus 388 (arrangement Arnold Schönberg) – Wein, Weib, Gesang, opus 333 (arrangement Alban Berg) – Kaiser-Walzer, opus 437 (arrangement Arnold Schönberg)
Richard Wagner : Siegfried-Idyll
Franz Schubert : Ständchen, D. 889 (arrangement Arnold Schönberg)
Luigi Denza : Funiculi, Funicula (arrangement Arnold Schönberg)
Ferruccio Busoni : Berceuse élégiaque, opus 42 (arrangement Erwin Stein)

Diabolicus: Vicens Prats (flûte), Alexandre Gattet (hautbois), Philippe Berrod, Jessica Bessac-Caron (clarinette), Laurent Lefèvre (basson), Benoît de Barsony, Jean-Michel Vinit (cor), Frédéric Mellardi (trompette), Frédéric Laroque, Baptiste Lopez (violon), David Gaillard (alto), Eric Picard (violoncelle), Sandrine Vautrin (contrebasse), Stéphane Petitjean (piano), Christophe Henry (harmonium), Christian Rivet (guitare), Florentino Calvo (mandoline), Dietrich Henschel (direction)
Enregistré à Vincennes (septembre 2007) – 67’47
Ambroisie AM 137 (distribué par Naïve)






Fondé en 2001, Diabolicus regroupe, sous la présidence de Marc-André Dalbavie et la présidence honoraire de Christoph Eschenbach, des musiciens principalement issus des rangs de l’Orchestre de Paris – à commencer par le directeur artistique, Eric Picard – auxquels s’associent des collègues de l’Opéra ou du National. L’ensemble se fixe notamment pour objectif de s’attaquer à ce serpent de mer qu’est la forme traditionnelle du concert, ce qui se ressent dans cette publication intitulée «A nos amours», fuyant les sentiers battus et faisant le grand écart entre Richard Wagner et Luigi Denza.


Auteur de la première partie de la notice (en français et en anglais), Dietrich Henschel, qui se produit avec Diabolicus depuis 2004, aura-t-il davantage de succès dans la direction d’orchestre qu’un autre baryton, son aîné Dietrich Fischer-Dieskau? En tout cas, la présentation du disque ne se place pas sur ce terrain-là, indiquant qu’avec lui, «la démarche de travail n’intègre pas la notion d’ensemble dirigé par un chef, mais s’établit d’emblée dans la musique comme une collaboration amicale».


Quoi qu’il en soit, ce produit collectif a de quoi séduire, car c’est toujours avec plaisir et amusement qu’on retrouve les arrangements réalisés par les compositeurs de la seconde «Ecole de Vienne», en particulier ceux d’œuvres de Johann Strauss: seuls Berg, pour Aimer, boire et chanter (1869), et Schönberg, pour Roses du Sud (1880) et la Valse de l’Empereur (1889), ont ici été retenus. Les deux premières valses furent destinées à un concert (1921) visant à redresser la situation financière de l’Association pour les exécutions musicales privées créée trois ans plus tôt par Schönberg, la troisième, un peu plus tardive (1925), étant écrite pour l’effectif instrumental de Pierrot lunaire. Cette partie du programme n’est hélas pas la plus convaincante, avec son trois temps bien raide, ses phrasés affectés et son harmonium sonnant comme un limonaire.


Les trois autres arrangements, également conçus dans le cadre de l’association fondée par Schönberg, sont plus rares, voire surprenants, et mieux venus. Parfois attribué au fondateur, celui de la Berceuse élégiaque (1910) de Busoni fut en réalité effectué en 1921 par l’un de ses élèves, Erwin Stein (1886-1958), vice-président de l’association, qui réduisit par ailleurs la Quatrième symphonie de Mahler pour treize instruments. Mais c’est bien Schönberg lui-même qui se divertit la même année avec une Sérénade (1826) de Schubert (pas celle du Chant du cygne) et, de façon assez inattendue, avec Funiculi, Funicula (1880) de Denza – cela étant, Richard Strauss ne citait-il pas déjà la mélodie dans sa suite Aus Italien? Occasion, en tout cas, de convoquer guitare et mandoline, chères à l’Ecole de Vienne dans la continuité de l’amoureuse Nachtmusik II de la Septième de Mahler.


Souvent donné en formation orchestrale, Siegfried-Idyll (1870) de Wagner est paradoxalement la seule partition interprétée ici dans sa version originale pour treize musiciens: un dialogue chambriste d’une grande qualité qui bénéficie du concours de l’élite des phalanges parisiennes.


Le site de Dietrich Henschel


Simon Corley

 

 

 

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