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08/18/2008
Robert Schumann : Les quatre symphonies (révision Gustav Mahler)

Gewandhausorchester Leipzig, Riccardo Chailly (direction)
Enregistré à Leipzig (30 août-9 septembre 2006 [Deuxième], 26-28 octobre [Quatrième], 13-16 février 2007 [Première] et 30 mai-2 juin 2007 [Troisième]) – 120’11
Album de deux disques Decca 478 0037 (distribué par Universal)






C’est d’un des hauts lieux du culte de Schumann que provient une intégrale de ses Symphonies dans la révision qu’en fit Gustav Mahler lorsqu’il dirigea ces œuvres, à Vienne (Première «Le Printemps» en 1899, Quatrième en 1900) puis à New York (Deuxième en 1910, Troisième «Rhénane» en 1911). Nulle provocation, pourtant, de la part du patron de Riccardo Chailly: non seulement c’était, à l’époque de Mahler, pratique courante, et pas seulement à l’égard de Schumann, mais surtout, les modifications apportées n’apparaissent guère iconoclastes.


Si l’on en croit la remarquable notice (en anglais, français et allemand) de David Matthews (non moins remarquablement traduite en français), qui souligne à juste titre que l’incompétence de Schumann dans le domaine de l’orchestration «relève un peu du mythe», Mahler ajoute essentiellement des nuances dynamiques – avec lesquelles, au demeurant, les chefs prennent souvent d’eux-mêmes des libertés – qui confèrent davantage de relief au propos et qui permettent aussi sans doute de se faire une idée de son style de direction. Il tient également compte des progrès intervenus dans la facture ou l’utilisation des instruments (cuivres, timbales), mais s’il coupe ici une mesure et «corrige» là une harmonie, il ne trahit jamais Schumann et respecte la spécificité de son écriture, par exemple en ne supprimant pas la plupart des doublures cordes/bois si caractéristiques de la Quatrième (1841/1851), et cela même alors que la ligne directrice de son travail consiste par ailleurs à alléger et à clarifier les textures.


Est-ce toutefois à Mahler ou bien à Chailly – par ailleurs réputé pour ses affinités avec… Mahler – que l’on doit une Première (1841) aussi idéalement vivante et lumineuse? Après tout, Paray (Mercury) ou Szell (Sony) parvenaient également à un résultat du même ordre – mais n’aménageaient-ils pas eux-mêmes les partitions…? Toujours est-il que Chailly se situe aux antipodes de l’interprétation bien terne de ces versions mahlériennes que son compatriote Aldo Ceccato et l’Orchestre symphonique de Bergen donnaient voici un peu plus de vingt ans chez Bis.


La suite est l’avenant, avec cet outil splendide qu’est l’Orchestre du Gewandhaus, confortable mais pas assoupi, conduit par une baguette tranchante mais sans violence, déployant une inlassable énergie et animée par un constant souci de transparence. Cette tonalité solaire aplanit peut-être, dans la Deuxième (1846) – la moins modifiée par Mahler – les ombres et ambiguïtés de ce combat contre la folie, ce qui n’empêche pas l’Adagio espressivo de chanter admirablement, et rend la Troisième (1850) moins massive, plus bondissante… et plus rapide (moins d’une demi-heure, en omettant la reprise du Lebhaft initial) qu’à l’accoutumée. Quant à la Quatrième, dont les reprises sont également supprimées, Chailly et son orchestre en avaient déjà laissé un témoignage quelques semaines plus tôt dans le cadre d’un Decca concert (voir ici): moins inégale, cette version en studio ne bénéficie cependant pas non plus du caractère d’urgence parfois surprenant de ce live et ne constitue pas le point fort de cette intégrale.


Simon Corley

 

 

 

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