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08/13/2008
Alexandre Tansman : Le Serment

Marie Devellereau (La comtesse), Jean-Sébastien Bou (Le comte), Fabrice Dalis (José), Alain Gabriel (Gorenflot), Delphine Haidan (Rosalie), Eric Génovèse (Le récitant), Chœur de Radio France, Daniel Bargier (chef de chœur), Orchestre philharmonique de Radio France, Alain Altinoglu (direction)
Enregistré en public à Paris (13 novembre 2004) – 57’07
Radio France FRF 001 - HM 90 (distribué par harmonia mundi)






Parmi les représentants de «l’Ecole de Paris», bannière sous laquelle furent regroupés des compositeurs «adoptés» par la capitale durant l’entre-deux-guerres (Beck, Harsanyi, Martinu, Mihalovici, Tcherepnine), Alexandre Tansman (1897-1986), d’origine polonaise, est aujourd’hui quelque peu oublié, alors qu’il a notamment laissé neuf Symphonies et huit Quatuors. C’est donc avec intérêt qu’il faut saluer cette publication, qui constitue également le premier volume d’une nouvelle collection discographique de Radio France, destinée à «pérenniser les grandes heures de ses quatre formations» (les deux orchestres, le chœur et la maîtrise).


Le Serment (1953), «épisode lyrique en deux tableaux», commande de la RTF, fut d’abord conçu pour une diffusion radiophonique, mais une version scénique en fut créée dès 1955 à Bruxelles. Il était alors associé à Angélique d’Ibert ainsi qu’à Amélie va au bal de Menotti, avec lesquels il a pourtant peu à voir. En effet, le livret parfois malhabile de Dominique Vincent (alias Nicole Obey), tiré de La Grande Bretèche (1831) de Balzac, n’a rien de léger ou de comique (sinon peut-être involontairement), car l’éternel scénario du mari, de la femme et de l’amant dégénère en une mécanique implacable digne d’un conte d’Edgar Poe, prenant ici la forme d’un grand flash-back encadré et accompagné par les interventions d’un récitant.


La présentation en version de concert n’avait guère convaincu (voir ici), mais la parution de l’enregistrement de cette soirée offre à l’œuvre une seconde chance, d’autant que la présente édition est soignée, comprenant, en français et en anglais, une notice détaillée de François-Gildas Tual, un entretien avec la fille du compositeur et le texte du livret (sans toutefois que le découpage en plages y ait été reporté). Fidèle aux traditions et conventions du monde de l’opéra, la musique de Tansman cultive prudemment différents styles; davantage qu’une forte personnalité s’y révèlent un sens théâtral certain ainsi qu’une réelle capacité à suggérer l’atmosphère de mystère qui entoure l’action.


Les cinq rôles ont été confiés à une distribution de jeunes chanteurs français, qui les défendent avec toute la conviction requise. Marie Devellereau négocie une difficile partie de colorature, à l’écriture souvent tendue, Jean-Sébastien Bou est un comte inquiétant à souhait, tandis que Fabrice Dalis apporte puissance et intensité à son personnage de soupirant fidèle à son serment.


La relative réussite de l’entreprise ne doit en tout cas nullement décourager la redécouverte d’un patrimoine qui, pour échapper à une mort lente dans les ouvrages de référence, mérite d’être connu et entendu.


Simon Corley

 

 

 

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